Starbucks - Faits et chiffres
L'évolution et le renouveau de Starbucks
Ce sont dans les années 70 que le leader américain du café voit le jour à Seattle, Washington fondé par Jerry Baldwin, Gordon Bowker et Zev Siegel. Au départ, les trois amateurs de café se consacraient uniquement à fournir des grains de café torréfié pour les bars et restaurants. Ce n’est qu’en 1987, lors de l’acquisition de l’entreprise Starbucks Corporation par Howard Schultz pour 3,8 millions d’euros, que l’entreprise connaît un essor instantané.2 ans plus tard, 55 boutiques avaient déjà ouvert en Amérique du Nord. En 2023, le nombre d’établissements s’élevait à environ 16.000 aux États-Unis et plus de 38.000 dans le monde. À l'échelle européenne, c'est au Royaume-Uni que l'on enregistrait le plus d'établissements avec 1.030 points de vente, contre 175 en France.
La croissance du chiffre d'affaires de la société reflète également son succès : les revenus annuels de Starbucks ont quasiment doublé au cours des dix dernières années, atteignant 29,4 milliards de dollars en 2023. Starbucks a été évalué à plus de 61 milliards de dollars américains, se classant ainsi comme la deuxième marque de restauration rapide la plus valorisée au monde en 2022, après le géant mondial McDonald's.
Une dérive vers le fast-food ?
Le café constituant le produit central de l'entreprise, la vente de boissons a toujours été la principale source de revenus de Starbucks au cours de la dernière décennie. Toutefois, la chaîne de cafés a élargi sa gamme de produits au fil des années, incluant des boissons fraiches, de la nourriture, des cafés et thés emballés, ainsi que des articles avec le logo tels que des mugs ou des thermos.Aujourd’hui, on peut commander son café préféré et son petit-déjeuner Starbucks sans quitter son canapé. Principalement connu pour ses cafétérias, le leader mondial du café semble maintenant prendre la voie du fast-food. Cette transition vers une offre plus axée sur la restauration rapide est aussi encouragée par le développement des commandes en ligne et des services de livraison : en France, la livraison à domicile représente 20 % du chiffre d'affaires de la restauration. Depuis fin 2018, Starbucks a collaboré avec Uber Eats pour permettre la livraison des articles de son menu. Avec un marché mondial de la livraison alimentaire en ligne atteignant 923,1 milliards de dollars américains en 2023, la pandémie de COVID-19 a accéléré cette tendance avec les fermetures temporaires des restaurants et des boutiques, incitant les gens à commander à emporter ou à se faire livrer directement chez eux. Starbucks a alors aussi développé sa propre application pour que les clients puissent précommander et payer leurs articles avant de les récupérer en magasin.
Parallèlement, l’entreprise élargit son offre en France avec l’introduction du service au drive sur les zones périphériques des grandes villes. Après avoir réussi avec deux premiers établissements près de Toulouse et de Rouen en 2020, la chaîne prévoit d’ouvrir d’autres points de vente avec ce service dans le but de rivaliser avec McDonald’s dans les zones commerciales.
Les chaînes de café : une concurrence accrue
Starbucks ne détient pas le monopole et doit rivaliser avec des marques locales telles que Costa Coffee, qui comptait plus de 2400 magasins au Royaume-Uni fin de 2018. Le Royaume-Uni a toujours été associé à un pays fervent de thé, pourtant Costa Coffee, la plus grande chaîne de cafés du pays, détient une part importante du marché et jouit d'une forte notoriété auprès des consommateurs britanniques avec un chiffre d'affaires total de 1,1 milliard de livres sterling en 2022 contre 450 millions pour Starbucks. La marque britannique est d’ailleurs leader sur le marché européen des cafés. Cette hausse est particulièrement remarquable au Royaume-Uni, où le marché des boissons chaudes a explosé au cours des deux dernières décennies, les dépenses des consommateurs en café, thé et cacao ayant plus que doublé.D’ailleurs, les grandes enseignes ont beau se développer à l’internationale, les cafés traditionnels et les bistrots demeurent au cœur de la vie sociale française. Les chiffres révèlent que même à la fin de l’été, les ventes de café dans ces établissements traditionnels avoisinaient toujours les 16 000 euros. Cette préférence pour les cafés traditionnels met en lumière la tendance des Français à privilégier les espaces locaux plutôt que les chaînes internationales comme Starbucks.