Maxime Gautier
Research Lead covering the French market
Les Français et l'hôpital - Faits et chiffres
Près de 40.000 lits d‘hôpitaux ont été supprimés dans les établissements de santé en France entre 2013 et 2022, soit environ 10% des capacités d’accueil du système hospitalier français. Fortement affecté par les fermetures de lits, le personnel soignant multiplie les grèves pour demander davantage de moyens et de meilleures conditions de travail. Les Français partagent ces revendications et jugent la situation de l’hôpital public mauvaise pour deux tiers d’entre eux. Même si les patients déclarent en grande majorité une bonne prise en charge lors de leurs séjours à l’hôpital, les conditions d’accueil pourraient fortement se dégrader dans les décennies à venir. En cause, le vieillissement de la population française et le besoin de soins accru pour les séniors, ainsi que les crises de vocation dans l’hôpital public. Développé dans les pays anglo-saxons, le système dit « d’hospitalisation ambulatoire » permet de désengorger les hôpitaux français. La France a d’ailleurs terminé son « virage ambulatoire » puisque ce type de soin est devenu la norme en France. Malgré cet allègement de la prise en charge complète, la pression reste forte sur les capacités des établissements de santé privés et publics en France.
Si on observe une baisse des capacités d’accueil des hôpitaux, c’est dû, entre autres, au développement de la chirurgie ambulatoire et plus généralement de l’hospitalisation partielle avec un temps de prise en charge dans les hôpitaux raccourci. Les soins peuvent être complétés par une hospitalisation à domicile ou des services infirmiers à domicile pré et post-opératoire. En 2022, plus de 17 millions de journées en hospitalisation partielle ont été enregistrées, contre 10 millions pour les hospitalisations complètes.
Les conditions de travail difficiles et la faible rémunération des internes en médecine ont créé une véritable crise des vocations dans le milieu médical. Le manque de médecins dans l’hôpital est particulièrement élevé pour certaines spécialités, comme l’ophtalmologie et la radiologie, dont la part de postes non occupés approchait les 50% en 2022.
Globalement, c’est l’ensemble du secteur hospitalier public qui peine à recruter. En conséquence, de nombreux postes sont vacants dans les hôpitaux. Les infirmiers et les aides-soignants étaient les deux professions avec le plus grand nombre de postes vacants en France en 2022. Les services d'urgence français sont également en difficulté en raison d'un besoin accru de ressources humaines. Entre 2021 et 2023, plus de 30.000 patients ont été laissés sur des brancards la nuit en raison du manque de lits dans les services d'urgence. Faute d’alternative en ville ou d’accès à des spécialistes, les patients sont nombreux à se tourner vers le service des urgences. Entre 2013 et 2019, le nombre de passages aux urgences est passé de 16,6 millions à 19,5 millions par an.
Les capacités hospitalières en France
On différencie plusieurs acteurs dans le domaine de la santé en France. Les agences régionales de santé s’occupent de la bonne mise en place des politiques publiques en matière de santé, tout en les adaptant aux caractéristiques de leur région, que ce soit sur le plan démographique ou géographique. Les établissements hospitaliers comprennent, en plus des hôpitaux publics, les cliniques privées à but non lucratif et les cliniques privées à but lucratif. En 2022, on recensait 1.338 établissements publics, 658 privés à but non lucratif et 980 privés à but lucratif. Tous les types de structures voient leur nombre diminuer depuis 2013. Le nombre de lits dans les établissements de santé a également diminué entre 2013 et 2022, passant de 413.000 à 374.000. En outre, les hôpitaux français font face à un vieillissement de leurs locaux et de leurs équipements. En 2022, les équipements étaient vétustes dans 80% des hôpitaux publics.Si on observe une baisse des capacités d’accueil des hôpitaux, c’est dû, entre autres, au développement de la chirurgie ambulatoire et plus généralement de l’hospitalisation partielle avec un temps de prise en charge dans les hôpitaux raccourci. Les soins peuvent être complétés par une hospitalisation à domicile ou des services infirmiers à domicile pré et post-opératoire. En 2022, plus de 17 millions de journées en hospitalisation partielle ont été enregistrées, contre 10 millions pour les hospitalisations complètes.
Les crises de vocation dans l’hôpital public
Le manque de médecins intervient après des décennies de réduction du numerus clausus qui pèsent encore aujourd’hui sur la démographie médicale française. Comme au Royaume-Uni, la profession est en crise en France, avec une densité médicale bien inférieure à celle de la plupart des pays de l’OCDE, bien loin derrière l’Allemagne et l’Espagne. Même si de profondes réformes ont été apportées au système de formation des médecins avec la mise en place du numerus apertus (nombre minimum d’étudiants) remplaçant le numerus clausus (nombre maximum d’étudiants), le nombre d’internes dans les hôpitaux reste insuffisant.Les conditions de travail difficiles et la faible rémunération des internes en médecine ont créé une véritable crise des vocations dans le milieu médical. Le manque de médecins dans l’hôpital est particulièrement élevé pour certaines spécialités, comme l’ophtalmologie et la radiologie, dont la part de postes non occupés approchait les 50% en 2022.
Globalement, c’est l’ensemble du secteur hospitalier public qui peine à recruter. En conséquence, de nombreux postes sont vacants dans les hôpitaux. Les infirmiers et les aides-soignants étaient les deux professions avec le plus grand nombre de postes vacants en France en 2022. Les services d'urgence français sont également en difficulté en raison d'un besoin accru de ressources humaines. Entre 2021 et 2023, plus de 30.000 patients ont été laissés sur des brancards la nuit en raison du manque de lits dans les services d'urgence. Faute d’alternative en ville ou d’accès à des spécialistes, les patients sont nombreux à se tourner vers le service des urgences. Entre 2013 et 2019, le nombre de passages aux urgences est passé de 16,6 millions à 19,5 millions par an.
