
La pilule contraceptive, majoritaire mais contestée
La pilule contraceptive est souvent la première contraception prescrite aux jeunes femmes. Presque la moitié des jeunes Françaises de 15 à 24 ans utilisent la pilule en 2022 et un quart le préservatif.Comme tous les médicaments, la pilule peut avoir des effets secondaires. Elle augmente les risques d’embolie pulmonaire, de thrombose veineuse profonde, et d’accident vasculaire cérébral, en particulier les pilules de 3ème et de 4ème génération. La plupart des pilules contiennent deux substances : un estrogène et un progestatif. Pour contrer certains effets secondaires des pilules de 2ème génération, comme l’acné ou la prise de poids, les pilules de 3ème et de 4ème génération ont changé de progestatif, mais la modification de cet ingrédient a provoqué un risque deux fois plus élevé de thrombose veineuse, dont les pilules de 2ème génération augmentaient déjà le risque.
Depuis cette découverte, les médecins prescrivent davantage de pilules de 2ème génération. Ainsi, alors qu'en 2012, le marché était partagé entre les différents types de pilules, les pilules de 1ère et 2ème génération représentaient plus de 80 % des ventes en 2020.
Ce scandale a aussi provoqué une baisse de l’utilisation de la pilule contraceptive en général entre 2016 et 2021, au profit notamment du DIU, qui est aussi très efficace.
La charge mentale contraceptive repose principalement sur les femmes
La contraception a permis aux femmes de prendre le contrôle de leur corps, mais c’est aussi une contrainte et une responsabilité. La charge mentale contraceptive fait référence au travail de gestion lié à la prise d’une contraception, par exemple les rendez-vous chez le gynécologue, la prise quotidienne de la pilule, ou encore la charge financière de la contraception.Alors que plus de 70% des Français trouvent que les femmes ne devraient pas être les seules responsables de la contraception, les rapports sexuels sans préservatif « parce que ce n’est pas agréable » restent fréquents, allant jusqu’au « stealthing », une pratique consistant pour l’homme à retirer le préservatif pendant le rapport sexuel sans en informer sa partenaire.
En dehors du préservatif, les contraceptifs masculins restent peu développés et alors que 37% des hommes seraient prêts à utiliser une pilule contraceptive masculine, seulement 12% seraient prêts à utiliser un slip chauffant. En revanche, la vasectomie, une méthode de contraception définitive autorisée depuis 2001, est possible pour les hommes. Elle est réalisée encore plus facilement et rapidement que la ligature des trompes chez les femmes. 22% des hommes se disent prêts à effectuer une vasectomie et effectivement, le nombre de vasectomies est en forte hausse entre 2010 et 2021, passant de 2.000 à plus de 23.000 vasectomies par an.
Préservatif et infections sexuellement transmissibles
Un quart des jeunes Français de 15 à 24 ans indiquent ne jamais utiliser de préservatif lors de leurs rapports sexuels. Pourtant, le préservatif protège à la fois des grossesses non désirées et des infections sexuellement transmissibles (IST). Alors que la pilule du lendemain peut rattraper un oubli, elle ne protège en rien contre les IST.Les infections sexuellement transmissibles, autrefois appelées maladies sexuellement transmissibles (MST), sont des infections pouvant être transmises lors des relations sexuelles. Herpès génital, gonococcie (ou gonorrhée), trichomonase, mycoplasmoses, chlamydioses, hépatite B… Provoquées par des virus, bactéries ou parasites, les IST sont nombreuses.
L’IST la plus fréquente en France est l’infection à papillomavirus humain (HPV), qui est à l’origine de nombreux cancers du col de l’utérus et contre laquelle il existe un vaccin. Mais la syphilis redevient également relativement fréquente, avec un nombre de cas diagnostiqués en forte augmentation entre 2013 et 2021. Enfin, le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) ou « SIDA », qui s'attaque aux cellules du système immunitaire, reste présent en France et y provoque toujours plus d’une centaine de décès par an./.