

Les personnes transgenres et non-binaires
Les personnes cisgenres sont celles dont le genre déclaré correspond au sexe assigné à la naissance. Toutes les personnes ayant une autre identité de genre, soit environ 3% de la population française, entrent dans la catégorie des LGBT. Il s’agit principalement des personnes transgenres, dont le sexe déclaré est opposé à celui assigné à la naissance, et des personnes non-binaires, dont le genre déclaré peut être à la fois masculin et féminin, ou bien ni homme ni femme.Les identités de genre autres que cisgenre sont encore difficilement acceptées en France. Ainsi, 27% des Français ne réagiraient pas favorablement si un membre de leur famille proche se déclarait transgenre ou non-binaire et 27% de plus ne seraient pas certains de bien réagir.
En France, l’acte de naissance et les documents d’identité comportent obligatoirement la mention « homme » ou « femme ». Une situation qui peut s’avérer compliquée pour les personnes non-binaires ne s’identifiant avec aucune des deux options ou avec les deux à la fois. Pour y remédier, certains pays comme les États-Unis, l’Australie ou l’Allemagne, ont introduit une troisième option : le genre neutre ou la mention « X ». Cependant, moins de la moitié des Français seraient favorables à l’introduction d’une telle option dans l’hexagone.
Souvent, les personnes transgenres comprennent dès l’enfance que leur identité de genre est différente de leur sexe déclaré, mais en France, le changement de sexe sur les documents officiels n’est possible qu’à l’âge adulte. Il faut faire une demande auprès du tribunal et démontrer que le sexe indiqué sur les actes de l’état civil ne correspond pas à son identité de genre. Il n'est pas nécessaire d'avoir suivi un traitement médical ou d'avoir été opéré.
Le changement de sexe peut néanmoins entraîner des conséquences pratiques problématiques. Ainsi, une personne née femme et devenue homme pourra tomber enceint(e) et devenir « mère » d’un enfant en étant un homme, pouvant engendrer des complexités administratives. Une autre problématique concerne les athlètes transgenres, les personnes nées hommes et devenues femmes qui concourent dans la catégorie des femmes bénéficiant d’un avantage physique face aux femmes nées femmes. Seuls 34% des Français sont favorables à la participation des athlètes transgenres dans la catégorie ne correspondant pas à leur sexe de naissance.
Le couple LGBT+ et l’homoparentalité
Avec seulement un Français sur 10 qui est LGBT+, il n’est pas toujours facile de faire des rencontres affectueuses lorsqu’on n’est pas hétérosexuel cisgenre. L’arrivée des sites de rencontre, et en particulier de Grindr avec son utilisation de la fonction de géolocalisation, a bouleversé les habitudes de rencontre dans la communauté LGBT+, près de la moitié des couples homosexuels se rencontrant désormais en ligne.Pour officialiser leur union, les couples homosexuels ont le choix entre le PACS et le mariage : on dénombrait en 2021 plus de 9.800 PACS et plus de 6.400 mariages entre personnes de même sexe.
De nombreux couples homosexuels, surtout des couples de femmes, éprouvent l’envie d’avoir un enfant. Trois options s’offrent alors à elles : l’adoption d’un enfant, la coparentalité (conception et éducation d’un enfant avec une personne de sexe opposé), ou la PMA. Option préférée des couples homosexuels, la PMA regroupe plusieurs techniques médicales, comme l’insémination artificielle et fécondation in vitro, qui ont pour objectif la conception d’un enfant. La PMA permet aux femmes célibataires et à celles en couple avec une autre femme de concevoir un enfant. Pour les couples d’hommes néanmoins, seules l’adoption et la coparentalité sont possibles. En effet, la gestation pour autrui (GPA) n’est pas autorisée en France, même si près de 60% des Français sont favorables à sa légalisation pour les couples homosexuels.
Discrimination et LGBTphobie
L’homosexualité et la bisexualité sont de mieux en mieux acceptées en France. Ainsi, les femmes sont passées de 2% en 1970 à 9% en 2019 à déjà avoir eu un rapport sexuel avec une autre femme, les proches réagissent généralement positivement lors d’un coming out homosexuel ou bisexuel, et la génération Z est particulièrement ouverte sur les questions liées à l’orientation sexuelle par rapport aux générations précédentes.Néanmoins, les personnes LGBT+ restent fréquemment victimes de discriminations et d’atteintes physiques ou morales. Certes, le nombre d’agressions à caractère LGBTIphobe a diminué ces dernières années par rapport au pic de 2013 lié à la légalisation du mariage pour tous, mais il reste stable entre 2010 et 2022 et le nombre d’atteintes anti-LGBT enregistrées par les services de sécurité a même augmenté entre 2016 et 2021, passant d’environ 1.800 à près de 3.800. La plupart du temps, il s’agit de diffamations, d’injures, d’atteintes physiques ou de menaces, que ce soit en ligne ou dans l’espace public. Pour ne pas s’exposer à des moqueries, injures ou agressions, la majorité des personnes LGBT+ évitent d’embrasser ou de tenir la main d’un partenaire de même sexe en public.
Même si 85% des Français considèrent aujourd’hui que l’homosexualité est « une manière comme une autre de vivre sa sexualité », force est de constater que l’égalité est encore loin d’être atteinte et que la France n’est pas la meilleure élève en la matière, surtout si on la compare à d’autres pays occidentaux comme le Royaume-Uni, le Danemark ou l’Espagne./.