
La sexualité correspond à l’ensemble des comportements relatifs à la satisfaction de l'instinct sexuel. Un rapport sexuel n’implique donc pas forcément une pénétration, contrairement aux idées reçues. Il peut inclure des caresses du sexe ou d’autres zones érogènes du partenaire, des fellations et cunnilingus, ou encore une pénétration vaginale ou anale.
La grande majorité, soit un peu plus de 80% des Français seraient hétérosexuels, c’est-à-dire qu’ils sont attirés uniquement par des personnes du sexe opposé. Les orientations sexuelles les plus fréquentes après l’hétérosexualité sont les homosexuels, attirés uniquement par des personnes du même sexe, et les bisexuels, attirés par les deux sexes. Les pansexuels quant à eux peuvent être attirés par une personne, quel que soit son genre, et les asexuels ne ressentent pas ou peu d’attirance sexuelle.
Encore trop souvent taboue, la sexualité est un sujet important qui concerne tous les Français, pour qui elle peut aussi bien être source de joie et d’épanouissement, que de traumatismes si le consentement sexuel n’a pas été respecté. La sexualité est un domaine vaste qui évolue avec la société et ses mœurs, et a notamment été fortement impactée par la digitalisation et l’arrivée d’Internet, des sites de rencontre jusqu’au sexe virtuel et à la pornographie.
Évolution des pratiques et habitudes sexuelles en France
Outre les cours d’éducation sexuelle au collège, la découverte de la sexualité chez les jeunes commence souvent par l’observation du propre corps et par la masturbation, même si cette dernière est davantage pratiquée par les hommes que par les femmes. Mais 41% des jeunes de 15 à 24 ans ont aussi un partenaire sexuel régulier, et 57% indiquaient en 2022 avoir eu un rapport sexuel au cours des 12 derniers mois.Autrefois plus conservatrice, la société française est de plus en plus ouverte envers des comportements sexuels variés et l’abstinence sexuelle a été reléguée au second plan avec l’arrivée des contraceptifs. Alors qu’en 1970, seules 55% des femmes avaient déjà pratiqué la fellation, elles étaient 87% en 2021. Une évolution similaire est observable pour la sodomie : contre 14% des femmes en 1970, elles étaient 51% en 2021 à l’avoir déjà pratiquée. Enfin, les femmes sont passées de 2% en 1970 à 9% en 2019 à déjà avoir eu un rapport sexuel avec une autre femme, les expériences homosexuelles intéressant plus les femmes que les hommes.
Une autre évolution des pratiques sexuelles est représentée par l’utilisation de plus en plus fréquente de « sex toys ». Alors que seulement 7% des Français utilisaient des sex toys en 1992, la moitié des Français en avaient déjà utilisé en 2020. Les pratiques sexuelles se diversifient également avec l’arrivée des ordinateurs et d’Internet.
Les effets de la digitalisation sur la sexualité des Français
Plus facile de nouer un premier contact, de draguer et même d’avoir des relations sexuelles : les plateformes de rencontre en ligne ont modifié les habitudes sexuelles des Français. Depuis la création de la fonction de géolocalisation en 2008, les applications de rencontre qui dominent le marché sont celles qui, à l’instar de Tinder, se concentrent non pas sur la compatibilité mais sur la proximité géographique, facilitant ainsi les aventures sexuelles. Effectivement, un quart des utilisateurs de sites de rencontre utilisaient ces services uniquement pour le sexe. Ces plateformes sont parfois accusées d’encourager l’adultère et ce non sans raison, puisque parmi les raisons citées par les personnes ayant été infidèles envers leur partenaire, on trouve l’attraction physique ressentie, le manque d’attention et de considération du partenaire, mais aussi la simple possibilité d’avoir une relation sexuelle avec une autre personne, une possibilité facilitée par les sites de rencontre. Au total, en 2022, 46% des Français et 38% des Françaises ont déjà eu un rapport sexuel avec une autre personne que leur partenaire.Internet a également permis l’émergence d’une nouvelle forme de sexualité : les relations sexuelles virtuelles. Ces pratiques consistent à s’exciter mutuellement par SMS, photos, vidéos ou en direct par webcam. Chez les moins de 30 ans, 60% des hommes et 44% des femmes auraient déjà pratiqué ce type de relations sexuelles. Plus d’un Français sur 10 a déjà envoyé des « nudes » (photos ou vidéos de soi-même, nu ou dénudé), et un peu moins ont déjà envoyé des photos de leur sexe à quelqu’un. Malheureusement, certaines personnes utilisent ces nouvelles technologies pour s’exhiber sur Internet. Lorsque la réception de ce type de photos ou vidéos n’est pas souhaité, il s’agit de harcèlement sexuel.
Enfin, Internet a permis une diffusion plus large et plus rapide de contenus pornographiques et un accès gratuit et facilité de ce type de contenu. Ainsi, presque la moitié des jeunes affirmaient visionner régulièrement du contenu pornographique en 2018.
La digitalisation permet enfin un accès à de nombreuses informations sur la sexualité, mais il y circule également de fausses informations, pouvant renforcer des complexes, notamment de performance chez les hommes qui se comparent aux acteurs de films pornographiques. Un tiers des hommes déclarent avoir des complexes sur leur capacité à parvenir à conserver leur sexe en érection jusqu’à la fin d’un rapport ainsi que sur la fermeté de leur sexe durant un rapport.
Chez les femmes, les avancées de la société dans le domaine de la sexualité sont importantes, mais il subsiste encore des clichés et incompréhensions, provoquant chez 35% des Françaises une insatisfaction de leur vie sexuelle et chez la moitié des Françaises, des difficultés à atteindre l’orgasme, et ce malgré des partenaires sexuels attentifs.