Sheelah Delestre
Researcher French Market & global topics
Les pratiques écologiques en France - Faits et chiffres
Face à l’urgence climatique et à l’explosion des émissions de CO2 ces dernières décennies, de nombreux Français adoptent des nouvelles pratiques afin de limiter leur empreinte carbone, c’est-à-dire la quantité de gaz à effet de serre émise en lien direct avec leurs agissements. En effet, la France a émis 423,22 millions de tonnes d’équivalent CO2 de gaz à effet de serre en 2021, dont la majorité, soit 212,1 millions de tonnes, étaient des émissions de CO2. La France est ainsi le quatrième plus grand émetteur d’Europe, après l’Allemagne, l’Italie et la Pologne. En France, les émissions proviennent surtout des secteurs des transports, de l’agriculture, de l’industrie de l’énergie, ainsi que de la construction et de l’usage des bâtiments. En plus des émissions de CO2 et d’autres gaz polluants, un fléau supplémentaire menace le bon fonctionnement des écosystèmes : le plastique. Entre 1980 et 2024, la production mondiale de déchets plastiques a été multipliée par huit, atteignant 400 millions de tonnes en 2024, dont un tiers d’emballages plastiques. Pour limiter non seulement leur empreinte carbone mais aussi la pollution, notamment plastique, les Français adoptent un certain nombre de gestes : baisser le chauffage, limiter leur consommation en électricité, mais aussi pratiquer le recyclage, les achats de seconde main, manger végétarien ou local, ou encore prendre le vélo ou faire du covoiturage.
La façon la plus évidente de réduire les émissions nocives dans l’air est donc de limiter l’utilisation des voitures thermiques, très polluantes. C’est ce que promet la mobilité électrique. 36 % des Français considéraient en 2021 qu’acheter un véhicule électrique ou hybride représentait un comportement à adopter afin de réduire son impact écologique. Bien que leur fabrication et l’électricité qu’elles utilisent ont un impact sur l’environnement, les voitures électriques et hybrides permettent de réduire l’empreinte carbone des voitures. En France, en 2021, plus de 300.000 nouvelles immatriculations de voitures électriques et hybrides ont été effectuées, contre encore 60.000 en 2019. Les trottinettes électriques et le vélo électrique connaissent une popularité croissante, mais on peut aussi observer un engouement pour le vélo mécanique.
Les Français sont nombreux à se tourner vers les mobilités douces, c’est-à-dire la marche et le vélo. La marche à pied est le moyen de déplacement le plus utilisé pour les courtes distances en France et en 2021, la valeur des ventes de vélos représentait plus de 2,2 milliards d’euros. La part des Français utilisant des vélos en libre-service, comme le système du Vélib’ à Paris, s’élevait à 5 % en 2022. L’utilisation des transports en commun permet également de considérablement réduire son emprunte carbone. En 2022, 41% des Français prenaient régulièrement le bus et 26% le métro.
Quant aux trajets plus longs, il est possible de prendre le train plutôt que l’avion, qui n’émet que 35 grammes d’équivalent CO2 par passager et par kilomètre, donc presque 5 fois moins que les voitures thermiques. Mais malgré ces avantages, la part du train parmi les moyens de transport utilisés en France est restée stable ces dernières années. En revanche, de plus en plus de Français font le choix du covoiturage, à l’aide par exemple du service de covoiturage Blablacar, qui dénombre presque deux fois plus d’utilisateurs en 2021 qu’en 2018. Dans l’ensemble, les Français sont nombreux à être prêts à modifier leurs habitudes de déplacement face à l’urgence climatique.
En France, les 33 % des habitants susceptibles de manger moins de viande peuvent paraître peu nombreux par rapport à leurs voisins européens, mais la tendance est bien là. Une part croissante des Français adopte un régime végétarien ou végan pour des raisons écologiques, en particulier les jeunes.
Pour préserver leur santé et l’environnement, les Français se tournent également vers des aliments contenant peu ou pas de pesticides, et donc vers l'alimentation biologique, qui a véritablement pris son envol ces dernières années en France. En 2022, 60% des Français consommaient des produits bio, contre seulement 37% en 2003. Plus de la moitié des Français consomment aujourd’hui des produits bio au moins une fois par semaine, même si l’inflation de 2022 et 2023 a légèrement ralenti cette tendance.
Enfin, une troisième tendance peut être observée au niveau de la consommation alimentaire des Français : la consommation d’aliments locaux et de saison. En 2022, la moitié des Français estimaient acheter plus de produits locaux, frais et de saison que durant les années précédentes et 75% des Français se disaient plus enclins à acheter des biens de consommation alimentaire s'ils ont été produits localement en France. Cette tendance à la consommation locale dépasse l’alimentaire et rayonne dans de nombreux secteurs, notamment celui de l’habillement, on parle alors de « Made in France ». Alors que le marché de la mode est inondé par la fast fashion, 67% des Français préfèrent acheter des produits locaux qu’importés, souvent pour réduire leur impact environnemental.
A l’échelle individuelle, il est possible de se tourner vers des vêtements éthiques, mais aussi d’acheter moins de vêtements ou encore d’acheter des vêtements de seconde main, comme le font de nombreux consommateurs, notamment via la plateforme Vinted. En 2023, près de la moitié des Français avait déjà acheté des vêtements d’occasion, contre seulement 35% en 2013.
A côté de la mode durable, les consommateurs se tournent également vers des cosmétiques plus naturels. En France, en 2021, près de la moitié des femmes affirmaient avoir acheté des produits cosmétiques naturels dans l’année. Enfin, dans l’optique de limiter leurs déchets plastiques, au regard des plus de 150 millions de tonnes d’emballages plastiques jetés chaque année dans le monde, et sachant que seulement 38% des emballages plastiques utilisés mondialement dans l’industrie cosmétique sont recyclables, les Français se tournent davantage vers des produits solides, avec peu ou pas d’emballage.
De plus, les citoyens par eux-mêmes ne peuvent pas porter l’intégralité du poids des changements nécessaires pour un avenir plus vert. Des efforts de la part des entreprises et des autorités publiques sont également nécessaires. Par exemple dans le secteur des transports, plus de 50 % des Français estimaient en 2021 qu’il n’y avait pas d’arrêt de tramway ou de station de métro suffisamment proche de chez eux, et 30 % pour les arrêts de bus. Des actions publiques sont donc nécessaires. Selon une enquête de 2021, plus de la moitié des Français souhaitaient notamment que leur municipalité remplace son parc de bus essence par des bus électriques. Nombreux étaient également ceux qui souhaitaient que les autorités publiques investissent dans la mise en place de pistes cyclables et de bornes de recharge pour véhicules électriques. Pour en savoir plus sur les engagements des autorités publiques, n’hésitez pas à consulter notre page sur la sobriété énergétique./.
Opter pour les mobilités durables
En France, le secteur des transports est à lui seul responsable d’un tiers du total des émissions de gaz à effet de serre du pays. Ce sont les bateaux de croisière et les vols court-courrier qui polluent le plus par kilomètre, mais les voitures diesel et à essence sont également très polluantes, avec plus de 170 grammes d’équivalent CO2 émis par passager et par kilomètre. Si l’on regarde les émissions de CO2 réellement émises, on constate que la majorité des émissions en France proviennent de la voiture, de la moto et de l’avion.La façon la plus évidente de réduire les émissions nocives dans l’air est donc de limiter l’utilisation des voitures thermiques, très polluantes. C’est ce que promet la mobilité électrique. 36 % des Français considéraient en 2021 qu’acheter un véhicule électrique ou hybride représentait un comportement à adopter afin de réduire son impact écologique. Bien que leur fabrication et l’électricité qu’elles utilisent ont un impact sur l’environnement, les voitures électriques et hybrides permettent de réduire l’empreinte carbone des voitures. En France, en 2021, plus de 300.000 nouvelles immatriculations de voitures électriques et hybrides ont été effectuées, contre encore 60.000 en 2019. Les trottinettes électriques et le vélo électrique connaissent une popularité croissante, mais on peut aussi observer un engouement pour le vélo mécanique.
Les Français sont nombreux à se tourner vers les mobilités douces, c’est-à-dire la marche et le vélo. La marche à pied est le moyen de déplacement le plus utilisé pour les courtes distances en France et en 2021, la valeur des ventes de vélos représentait plus de 2,2 milliards d’euros. La part des Français utilisant des vélos en libre-service, comme le système du Vélib’ à Paris, s’élevait à 5 % en 2022. L’utilisation des transports en commun permet également de considérablement réduire son emprunte carbone. En 2022, 41% des Français prenaient régulièrement le bus et 26% le métro.
Quant aux trajets plus longs, il est possible de prendre le train plutôt que l’avion, qui n’émet que 35 grammes d’équivalent CO2 par passager et par kilomètre, donc presque 5 fois moins que les voitures thermiques. Mais malgré ces avantages, la part du train parmi les moyens de transport utilisés en France est restée stable ces dernières années. En revanche, de plus en plus de Français font le choix du covoiturage, à l’aide par exemple du service de covoiturage Blablacar, qui dénombre presque deux fois plus d’utilisateurs en 2021 qu’en 2018. Dans l’ensemble, les Français sont nombreux à être prêts à modifier leurs habitudes de déplacement face à l’urgence climatique.
Manger éthique
Si l’on s’intéresse à la répartition des émissions de gaz à effet de serre par habitant en France, on peut trouver, parmi les aspects qui polluent le plus, l’utilisation de la voiture, mais aussi la consommation de viande. La réduction de la consommation de viande et de produits d’origine animale constitue l'un des leviers les plus puissants pour freiner le réchauffement climatique. Telle est l’une des conclusions formulées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son dernier rapport. En effet, la production d’un kilogramme de steak de bœuf émet 129 kilogrammes de CO2, contre moins de deux kilogrammes pour un kilogramme de pizza végan.En France, les 33 % des habitants susceptibles de manger moins de viande peuvent paraître peu nombreux par rapport à leurs voisins européens, mais la tendance est bien là. Une part croissante des Français adopte un régime végétarien ou végan pour des raisons écologiques, en particulier les jeunes.
Pour préserver leur santé et l’environnement, les Français se tournent également vers des aliments contenant peu ou pas de pesticides, et donc vers l'alimentation biologique, qui a véritablement pris son envol ces dernières années en France. En 2022, 60% des Français consommaient des produits bio, contre seulement 37% en 2003. Plus de la moitié des Français consomment aujourd’hui des produits bio au moins une fois par semaine, même si l’inflation de 2022 et 2023 a légèrement ralenti cette tendance.
Enfin, une troisième tendance peut être observée au niveau de la consommation alimentaire des Français : la consommation d’aliments locaux et de saison. En 2022, la moitié des Français estimaient acheter plus de produits locaux, frais et de saison que durant les années précédentes et 75% des Français se disaient plus enclins à acheter des biens de consommation alimentaire s'ils ont été produits localement en France. Cette tendance à la consommation locale dépasse l’alimentaire et rayonne dans de nombreux secteurs, notamment celui de l’habillement, on parle alors de « Made in France ». Alors que le marché de la mode est inondé par la fast fashion, 67% des Français préfèrent acheter des produits locaux qu’importés, souvent pour réduire leur impact environnemental.
Acheter éthique
En 2023, l’industrie de la mode a émis 968 millions de tonnes de CO2 dans le monde. Face à l’explosion des émissions et l’augmentation de la pollution liées au succès de la fast fashion, les consommateurs se tournent de plus en plus vers la mode durable. Dans le but de protéger l’environnement, les Français ont dédié 148 euros en 2022 à l’achat de vêtements durables et un tiers des Français affirmaient en 2023 acheter des vêtements « made in France ».A l’échelle individuelle, il est possible de se tourner vers des vêtements éthiques, mais aussi d’acheter moins de vêtements ou encore d’acheter des vêtements de seconde main, comme le font de nombreux consommateurs, notamment via la plateforme Vinted. En 2023, près de la moitié des Français avait déjà acheté des vêtements d’occasion, contre seulement 35% en 2013.
A côté de la mode durable, les consommateurs se tournent également vers des cosmétiques plus naturels. En France, en 2021, près de la moitié des femmes affirmaient avoir acheté des produits cosmétiques naturels dans l’année. Enfin, dans l’optique de limiter leurs déchets plastiques, au regard des plus de 150 millions de tonnes d’emballages plastiques jetés chaque année dans le monde, et sachant que seulement 38% des emballages plastiques utilisés mondialement dans l’industrie cosmétique sont recyclables, les Français se tournent davantage vers des produits solides, avec peu ou pas d’emballage.
Les limites des gestes des Français
Si les Français n’effectuent pas tous et pas tout le temps des gestes éco-responsables, c’est parce qu’ils se heurtent à des limites. En 2023, les Français déclaraient que les deux actions qu’ils avaient le plus de difficultés à mettre en œuvre pour protéger l’environnement étaient de moins utiliser la voiture et d’acheter des produits écologiques. En effet, les produits respectueux de l’environnement sont souvent plus coûteux que les produits conventionnels. Le prix constitue ainsi le premier frein à l’achat, que ce soit pour les produits biologiques, pour les produits Made in France, pour les cosmétiques naturels, ou encore pour les vêtements éthiques. Le prix devient particulièrement problématique après la forte inflation qu’a subi la France ces dernières années, qui a provoqué une baisse du pouvoir d’achat des Français.De plus, les citoyens par eux-mêmes ne peuvent pas porter l’intégralité du poids des changements nécessaires pour un avenir plus vert. Des efforts de la part des entreprises et des autorités publiques sont également nécessaires. Par exemple dans le secteur des transports, plus de 50 % des Français estimaient en 2021 qu’il n’y avait pas d’arrêt de tramway ou de station de métro suffisamment proche de chez eux, et 30 % pour les arrêts de bus. Des actions publiques sont donc nécessaires. Selon une enquête de 2021, plus de la moitié des Français souhaitaient notamment que leur municipalité remplace son parc de bus essence par des bus électriques. Nombreux étaient également ceux qui souhaitaient que les autorités publiques investissent dans la mise en place de pistes cyclables et de bornes de recharge pour véhicules électriques. Pour en savoir plus sur les engagements des autorités publiques, n’hésitez pas à consulter notre page sur la sobriété énergétique./.
