Sheelah Delestre
Researcher French Market & global topics
Le changement climatique en France - Faits et chiffres
Paris est la capitale la plus meurtrière d’Europe en cas de canicule. En effet, d’après une étude de la revue scientifique The Lancet, Paris présente l'indice de risque de surmortalité le plus élevé en cas de fortes chaleurs, notamment chez les personnes de 85 ans et plus. Des canicules de plus en plus fréquentes sont l’une des conséquences du changement climatique. Si 36% des Français sont climatosceptiques, les scientifiques sont sans appel : le changement climatique est réel et il est causé par l’homme. En 2023, la température moyenne de la surface de la terre était 1,81 degré plus élevée que la température moyenne du XXème siècle. En France, l’année 2022 était même 2,66 degrés plus chaude que la température moyenne observée entre 1960 et 1990. Mais le changement climatique ne provoque pas seulement une augmentation globale des températures, il déclenche également des bouleversements du climat et des écosystèmes, aboutissant à une explosion du nombre de catastrophes naturelles et d’événements météorologiques extrêmes, comme des inondations, des tempêtes, des feux de forêt et des sécheresses. D’après les Nations Unies, le changement climatique désigne « les variations à long terme de la température et des modèles météorologiques. Il peut s’agir de variations naturelles, dues par exemple à celles du cycle solaire ou à des éruptions volcaniques massives. Cependant, depuis les années 1800, les activités humaines constituent la cause principale des changements climatiques, essentiellement en raison de la combustion de combustibles fossiles comme le charbon, le pétrole et le gaz. ». Une fois les raisons du changement climatique déterminées, il est possible d’y mettre un terme, ou du moins, de ralentir sa progression. C’est ce qu’essayent de faire de nombreux pays du monde, dont beaucoup se sont engagés au travers de la signature de l’Accord de Paris en 2015.
Le changement climatique peut être mesuré par le réchauffement des températures qu’il provoque. Ces derniers mois, les records s’enchainent : avec une température globale moyenne de 14,14 degrés, mars 2024 a été le mois de mars le plus chaud jamais enregistré et c’est la même chose avec les mois précédents. En Europe, la France fait partie des pays dans lesquels l’augmentation des températures est la plus forte et les vagues de chaleur s’y font de plus en plus fréquentes, avec des canicules presque chaque année depuis 2010, alors qu’il n’y en a eu que trois entre 1950 et 1970. Entre 2007 et 2021, on dénombre 113 jours de canicule, contre seulement 27 entre 1962 et 1979.
Certaines parties du territoire sont plus touchés que d’autres, notamment certaines villes comme Annecy, Lyon, ou encore Paris. En 2023, les vagues de chaleur ont provoqué 1.533 décès en France et en 2003, alors que l’une des vagues de chaleur les plus longues que le pays n’ait jamais connu touchait la France, le nombre de décès avait même atteint 15.209.
Au fil des années, la température de la surface de la terre augmente, mais aussi celle des océans, qui a atteint une moyenne de 21 degrés en mai 2024, contre encore 20,23 degrés en mai 1979. Le réchauffement des terres et des océans a pour conséquence la mise en difficulté de nombreuses espèces animales et végétales, comme les récifs de coraux, qui sont fortement dégradés notamment en Guadeloupe et en Martinique, mais aussi l’intervention du phénomène « El Niño », qui a un impact sur l’ensemble de la planète.
Enfin, le réchauffement climatique accélère la fonte des glaces, que ce soit aux deux pôles ou dans les chaines de montagnes. En France, le niveau d’enneigement des Alpes est au plus bas et 40% des pistes de ski ont eu recours à de la neige artificielle durant la saison 2022/2023. La fonte des glaces provoque des modifications des courants situés dans les océans, parce qu’une masse anormalement grande d’eau froide est déversée par la glace fondue. Cela affaiblit le Gulf Stream, un courant marin en raison duquel les températures sont si douces en France. Si le Gulf Stream venait à disparaitre, cela provoquerait un changement drastique du climat en France, avec notamment des hivers beaucoup plus froids.
Les émissions humaines les plus importantes sont, de loin, les émissions de CO2. En 2022, la France a émis 235,2 millions de tonnes de CO2. Les causes des émissions de CO2 sont multiples : combustion fossile, déforestation… En France, les secteurs émettant le plus sont les transports, l’industrie, l’agriculture, le résidentiel et l’énergie. Si l’on s’intéresse aux émissions par habitant, ce sont les moyens de transport, l’utilisation de gaz ou de fioul pour se chauffer, et la consommation de viande, qui émettent le plus. Sans surprise, parmi les transports, l’utilisation de la voiture thermique, de la moto et de l’avion pollue le plus. La prise de conscience par les Français de l’urgence climatique provoque de nouveaux phénomènes de société, comme le « flygskam », un concept venu de Suède signifiant « honte de prendre l’avion », ou encore un intérêt nouveau pour les trajets effectués par les ultra-riches en yacht ou en jet privé, ce dernier polluant jusqu’à 20 fois plus que la voiture.
L’État joue un rôle central dans la limitation des émissions de CO2. Par exemple, une taxe carbone a été mise en place en Europe, la France figurant parmi les pays ayant la taxe carbone la plus élevée. De nombreux pays investissent également dans leur transition énergétique. De plus, en France, le gouvernement a décidé de subventionner les rénovations de logements qui les rendent énergétiquement plus performants, ainsi que les achats de voitures électriques, qui émettent deux fois moins de CO2 que les voitures thermiques. Tous ces efforts devraient aboutir à une baisse des émissions. Il est estimé qu’en 2030, les émissions de la France atteindront les 265 millions de tonnes d’équivalent CO2, contre encore 418 millions de tonnes en 2021.
Les efforts de réduction des émissions de la France sont-ils utiles et suffisants, face aux émissions subsistantes et face à des pays comme la Chine et les États-Unis, qui polluent énormément ? D’abord, la France a une responsabilité historique en la matière, ayant émis beaucoup de CO2 par le passé. Ensuite, le comportement de consommation des entreprises et citoyens français impacte aussi fortement les émissions des autres pays, par exemple par l’achat de vêtements fabriqués en Chine. Enfin, chaque geste et chaque quantité de gaz non émis ont des effets positifs au niveau mondial, influençant directement le degré de réchauffement, la fréquence de catastrophes naturelles, le nombre de victimes du dérèglement climatique et la chance de survie des écosystèmes.
Réchauffement des températures
Parmi les plus grands risques auxquels le monde fait face au cours des dix prochaines années, les quatre premiers sont liés au changement climatique : perte de biodiversité et effondrement des écosystèmes, événements météorologiques extrêmes, changements critiques des systèmes terrestres et pénurie de ressources naturelles.Le changement climatique peut être mesuré par le réchauffement des températures qu’il provoque. Ces derniers mois, les records s’enchainent : avec une température globale moyenne de 14,14 degrés, mars 2024 a été le mois de mars le plus chaud jamais enregistré et c’est la même chose avec les mois précédents. En Europe, la France fait partie des pays dans lesquels l’augmentation des températures est la plus forte et les vagues de chaleur s’y font de plus en plus fréquentes, avec des canicules presque chaque année depuis 2010, alors qu’il n’y en a eu que trois entre 1950 et 1970. Entre 2007 et 2021, on dénombre 113 jours de canicule, contre seulement 27 entre 1962 et 1979.
Certaines parties du territoire sont plus touchés que d’autres, notamment certaines villes comme Annecy, Lyon, ou encore Paris. En 2023, les vagues de chaleur ont provoqué 1.533 décès en France et en 2003, alors que l’une des vagues de chaleur les plus longues que le pays n’ait jamais connu touchait la France, le nombre de décès avait même atteint 15.209.
Conséquences du changement climatique
Les conséquences du changement climatique sont multiples. D’abord, le réchauffement climatique provoque des sécheresses, pouvant mener à des pénuries d’eau. Le mois de juillet 2022, qui a été particulièrement sec en France, avait ainsi provoqué la mise à sec de nombreuses rivières et d’importants déficits dans les nappes phréatiques françaises. Ensuite, la chaleur et les sécheresses occasionnent une prolifération des feux de forêt. En 2023, plus de 22.300 hectares de surfaces végétales ont été perdues en France à cause de feux de forêt, notamment en raison des grands feux de forêt dans les Landes et en Gironde.Au fil des années, la température de la surface de la terre augmente, mais aussi celle des océans, qui a atteint une moyenne de 21 degrés en mai 2024, contre encore 20,23 degrés en mai 1979. Le réchauffement des terres et des océans a pour conséquence la mise en difficulté de nombreuses espèces animales et végétales, comme les récifs de coraux, qui sont fortement dégradés notamment en Guadeloupe et en Martinique, mais aussi l’intervention du phénomène « El Niño », qui a un impact sur l’ensemble de la planète.
Enfin, le réchauffement climatique accélère la fonte des glaces, que ce soit aux deux pôles ou dans les chaines de montagnes. En France, le niveau d’enneigement des Alpes est au plus bas et 40% des pistes de ski ont eu recours à de la neige artificielle durant la saison 2022/2023. La fonte des glaces provoque des modifications des courants situés dans les océans, parce qu’une masse anormalement grande d’eau froide est déversée par la glace fondue. Cela affaiblit le Gulf Stream, un courant marin en raison duquel les températures sont si douces en France. Si le Gulf Stream venait à disparaitre, cela provoquerait un changement drastique du climat en France, avec notamment des hivers beaucoup plus froids.
Le changement climatique et les émissions de gaz à effet de serre
Le changement climatique est provoqué par les activités humaines, en particulier par les gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère. Les gaz à effet de serre sont des gaz présents dans l’atmosphère terrestre, qui agissent comme une serre ou une couche isolante pour la Terre : ils emprisonnent la chaleur et réchauffent la planète. Certains gaz à effet de serre sont naturellement produits et ensuite absorbés par la nature, par exemple le CO2 par les plantes, mais les activités humaines émettent une quantité de gaz si importante qu’elle ne peut plus être résorbée naturellement. L’effet de serre provoque ainsi un réchauffement. En France, les émissions de gaz à effet de serre sont en baisse, mais elles restent supérieures à six tonnes d’équivalent CO2 par personne par an, alors qu’un maximum de deux tonnes est requis pour maintenir le réchauffement climatique sous 1,5°C d'ici à la fin du siècle.Les émissions humaines les plus importantes sont, de loin, les émissions de CO2. En 2022, la France a émis 235,2 millions de tonnes de CO2. Les causes des émissions de CO2 sont multiples : combustion fossile, déforestation… En France, les secteurs émettant le plus sont les transports, l’industrie, l’agriculture, le résidentiel et l’énergie. Si l’on s’intéresse aux émissions par habitant, ce sont les moyens de transport, l’utilisation de gaz ou de fioul pour se chauffer, et la consommation de viande, qui émettent le plus. Sans surprise, parmi les transports, l’utilisation de la voiture thermique, de la moto et de l’avion pollue le plus. La prise de conscience par les Français de l’urgence climatique provoque de nouveaux phénomènes de société, comme le « flygskam », un concept venu de Suède signifiant « honte de prendre l’avion », ou encore un intérêt nouveau pour les trajets effectués par les ultra-riches en yacht ou en jet privé, ce dernier polluant jusqu’à 20 fois plus que la voiture.
Politique et changement climatique
La France s'est engagée à réduire ses émissions de 40 % d'ici à 2030 par rapport à 1990, dans le but de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius par rapport aux températures de l’ère préindustrielle, un objectif rappelé lors de la COP27 en 2022. Pour ce faire, la Stratégie Nationale Bas-Carbone donne des orientations pour une transition vers une économie décarbonée, circulaire et durable.L’État joue un rôle central dans la limitation des émissions de CO2. Par exemple, une taxe carbone a été mise en place en Europe, la France figurant parmi les pays ayant la taxe carbone la plus élevée. De nombreux pays investissent également dans leur transition énergétique. De plus, en France, le gouvernement a décidé de subventionner les rénovations de logements qui les rendent énergétiquement plus performants, ainsi que les achats de voitures électriques, qui émettent deux fois moins de CO2 que les voitures thermiques. Tous ces efforts devraient aboutir à une baisse des émissions. Il est estimé qu’en 2030, les émissions de la France atteindront les 265 millions de tonnes d’équivalent CO2, contre encore 418 millions de tonnes en 2021.
Les efforts de réduction des émissions de la France sont-ils utiles et suffisants, face aux émissions subsistantes et face à des pays comme la Chine et les États-Unis, qui polluent énormément ? D’abord, la France a une responsabilité historique en la matière, ayant émis beaucoup de CO2 par le passé. Ensuite, le comportement de consommation des entreprises et citoyens français impacte aussi fortement les émissions des autres pays, par exemple par l’achat de vêtements fabriqués en Chine. Enfin, chaque geste et chaque quantité de gaz non émis ont des effets positifs au niveau mondial, influençant directement le degré de réchauffement, la fréquence de catastrophes naturelles, le nombre de victimes du dérèglement climatique et la chance de survie des écosystèmes.
