Le changement climatique et ses conséquences seront les principaux vecteurs de risques mondiaux à affronter au cours de la prochaine décennie. Telles sont les conclusions d'une étude menée par le Forum économique mondial à laquelle ont participé environ 1 500 experts issus du monde universitaire, des affaires, de la politique et de la société civile, à qui l'on a demandé d'évaluer 34 risques mondiaux sur un horizon de deux ans et de dix ans.
Avec la baisse de l'inflation dans la plupart des régions du monde, les experts ne considèrent plus la crise du coût de la vie comme le problème le plus impactant à court terme. Ils pensent plutôt que la désinformation et la mésinformation sera le risque le plus grave à affronter au cours des deux prochaines années. Étant donné qu'une trentaine de pays, dont plusieurs grandes puissances (États-Unis, Inde, Russie) désigneront leur président en 2024, les manipulations de l'opinion via la désinformation pourrait « saper la légitimité des gouvernements nouvellement élus » et, en fin de compte, engendrer des troubles sociaux allant de manifestations violentes à des affrontements civils ou au terrorisme. À l'horizon de dix ans, la désinformation devrait rester une menace majeure, mais les quatre risques mondiaux les plus graves devraient être tous liés au changement climatique. Le graphique ci-dessous illustre bien la différence entre ce que les experts considèrent comme les risques à court terme et les défis auxquels sera confronté la planète à long terme.
En conclusion, le rapport annuel sur les risques mondiaux du Forum économique mondial constate que « le monde est en proie à un duo de crises dangereuses : le climat et les conflits. Les tensions géopolitiques sous-jacentes, combinées à l'éruption de conflits actifs dans de multiples régions, contribuent à un ordre mondial instable caractérisé par des récits polarisants, l'érosion de la confiance et l'insécurité. Dans le même temps, de nombreux pays sont aux prises avec les conséquences de conditions météorologiques extrêmes qui battent tous des records, alors que les efforts d'adaptation au changement climatique et les ressources dédiées ne sont pas à la hauteur de l'échelle et de l'intensité des événements climatiques qui se produisent déjà ».