
Les nouveaux comportements alimentaires des Français
Parmi les nouvelles habitudes nutritionnelles des Français, le bio est l’un des phénomènes les plus marquants des dernières décennies. Au début du millénaire, seul un tiers des Français déclaraient avoir consommé bio dans l’année passée. En 2020, le taux de consommateurs bio avait dépassé les 73%. Cependant, ce goût pour le bio varie selon le secteur alimentaire. Alors que plus de la moitié des Français consommaient des fruits et légumes bio, ils n’étaient que 30% à déclarer acheter de la viande bio en 2020. La viande notamment, où la consommation diminue légèrement en France. Du moins pour les viandes bovines et porcines ; contrairement à la consommation de volaille en plein développement depuis 2006.Tout comme la viande, la consommation de vin diminue. Entre 2000 et 2020, chaque Français buvait en moyenne 20 litres de vin en moins par an.
Les Français se détournent aussi petit à petit du lait de vache. La consommation de lait animal a diminué de 12 litres par habitant par an entre 2010 et 2019. Cependant, le fromage garde toujours une place de choix dans les assiettes des Français, en 2019, en moyenne les Français en consommaient 26,8 kilogrammes.
Face aux nouveaux comportements, une industrie agroalimentaire qui s’adapte
Les nouvelles attentes des consommateurs, couplées aux aides de la Politique Agricole Commune (PAC) et du ministère de l’agriculture, ont permis un développement rapide de la surface agricole biologique passant de 1,3 million d’hectares en 2015 à 2,5 millions d’hectares en 2020. Une majorité de ces terres agricoles bio sont des surfaces fourragères, à destination de l’élevage afin de produire de la viande ou des produits laitiers bio.Comme constaté précédemment, la consommation domestique de vin diminue très fortement en France, et pourtant les voyants de l’industrie viticole sont au vert. La France est toujours l’un des premiers producteurs mondiaux de vin, la consommation de vin Français se fait désormais en dehors des frontières de l’hexagone, notamment au Royaume-Uni et aux États-Unis, premiers pays importateurs.
Malgré ces bouleversements sociétaux et commerciaux, la France parvient à maintenir son secteur de l’alimentation sur de bons rails avec une balance commerciale positive et des rendements importants. Mais, le bouleversement climatique pourrait entrainer des perturbations profondes dans le système agricole français. Les prélèvements d’eau pourraient être affectés de 20 à 39% en France à l’horizon 2040 et ainsi perturber les productions, remettant en question l’autonomie alimentaire de la France.