
Les inégalités riches-pauvres s’accroissent
Depuis 2009, les écarts de revenus se creusent entre les plus riches et les plus pauvres. Au début de la crise financière, le rapport de salaire mensuel était de 2,87 entre les 10 % les mieux payés et les 10 % les moins bien payés. Près de dix ans plus tard, ce rapport était de 2,98. En valeur, l'écart de salaire entre ces mêmes groupes était de 2.096 euros en 2009 et de 2.486 euros en 2018.Encore plus récemment, la crise économique engendrée par la pandémie a plongé les foyers les plus pauvres dans une précarité plus importante. 58 % des foyers sous le seuil de pauvreté déclaraient avoir subi une perte de revenus depuis l’apparition du virus. Entre mars 2020 et mars 2021, les plus grandes fortunes de France ont vu elles, leurs richesses s’envoler. Bernard Arnault, première fortune de France a enregistré des gains de 62 milliards d’euros. Entre 2015 et 2020, le nombre personnes en France déclarant un patrimoine supérieur à un million de dollars est passé de 3,3 % à 4,9 %.
L’ascenseur social en panne
S’élever socialement, c’est-à-dire parvenir à une classe sociale supérieure à celle de ses parents, est un phénomène sociologique complexe et difficile à mesurer. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte comme la mobilité entre les catégories socio-professionnelles (CSP) et l’évolution dans les catégories de niveau de vie. L’éducation, quant à elle, est un levier important de ce phénomène. Dans une société où la mobilité sociale serait parfaitement fluide, les effectifs de chaque école ou université devraient être le miroir de la population active. Or, en 2020, les ouvriers qualifiés et non qualifiés représentant 20 % de la population active ne comptaient que pour 11,5 % de l’ensemble des élèves du supérieur. Et leur part diminue fortement dans les grandes écoles comme les écoles de commerce ou d’ingénieurs. De même, plus une grande école a un niveau de sélectivité important, plus les CSP défavorisées sont en minorité. Ce sont ces mêmes grandes écoles comme HEC, Polytechniques ou ENS qui forment les élites économiques, industriels ou politiques de demain en France.Un accès à l’emploi conditionné par les diplômes
L’accès à des études est également une assurance pour trouver un emploi. C’est du moins ce qui ressort des différentes analyses. Le taux de chômage des sans-diplômes était en 2020 plus de deux fois supérieur au titulaire d’un bac+2 et plus. Chez les jeunes, l’obtention d’un diplôme est un avantage encore plus décisif. Près de la moitié des sans-diplômes étaient au chômage entre un et quatre ans après la sortie de leur dernière formation, contre uniquement 9,7 % des diplômés de l’enseignement supérieur.Cependant, d’autres inégalités entrent en compte dans l’accès à l’emploi, comme les origines ethniques et le sexe d’une personne ou son lieu de résidence. En 2019, 7,8 % des personnes non immigrées étaient au chômage, contre 13,6 % des immigrés.
Les régions d’outre-mer étaient elles beaucoup plus touchées par le chômage, 17,9 % de la population active de l’île de la Réunion étaient sans emploi, contre 6,6 % des Bretons au premier trimestre 2021.