"Le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas." Cette fameuse phrase, attribuée à tort à l'écrivain André Malraux, ne se vérifie certainement pas en France, où l’on assiste à un déclin continu de la participation religieuse. En 2023, seulement 44% des
, contre encore 66% en 1947. Cette diminution concerne surtout le christianisme, en particulier les religions catholique et protestante. Le
est aujourd’hui la religion dénombrant le plus d’adeptes dans le monde. En France, la moitié de la population se définit comme
, alors que les juifs et les musulmans ne représentent même pas 10% des Français. Cependant, même si l’on dénombre seulement 5,4 millions de
, l’islam est considéré comme la deuxième religion de France. Les
représentent seulement 8 % de la population française, mais les estimations prévoient une augmentation de leur nombre durant les années à venir. Dans l’ensemble néanmoins, les Français sont de moins en moins religieux et consacrent de moins en moins de temps à des pratiques religieuses. En effet, par rapport à ses voisins européens, la France présente une population particulièrement importante d’
.
Le christianisme en France
Les religions chrétiennes, en particulier le catholicisme, sont ancrées dans l’histoire et les traditions de la France. Ainsi, la plupart des Français se rendent dans des
lieux de culte à l’occasion de grands événements, notamment de baptêmes, de mariages et d’enterrements. Mais le
nombre de baptêmes catholiques est en baisse, étant passé de plus de 300.000 à moins de 150.000 baptêmes par an en seulement 10 ans. Alors que la large majorité des baptêmes se fait auprès de jeunes enfants, le
nombre annuel de baptêmes d’adultes est en hausse. Entre 2010 et 2022, il est passé de 2.903 à 4.300. Concernant les mariages, la tendance est également à la baisse. Seulement 39% des couples français ont recours à une
cérémonie religieuse pour leur mariage et le
nombre de mariages catholiques a été divisé par trois entre 2008 et 2021. Face à ces évolutions, l’Eglise catholique a vu son
nombre de prêtres diminuer, passant de plus de 25.000 en l’an 2000 à seulement 13.000 environ en 2020.
Alors que 75% des chrétiens déclarent ne jamais
se rendre à l’Eglise ou au temple sauf pour les mariages, baptêmes et enterrements, 16% s’y rendent également pour des fêtes religieuses comme Noël ou Pâques. 9% des Français se rendraient ainsi à l’Eglise pour la
messe de Noël, contre 12% en Allemagne et 19% aux Etats-Unis. Même parmi les catholiques pratiquants, seulement 12% se rendent
chaque semaine à l’Eglise, ce qui ne les empêche pas de
prier Dieu régulièrement.
Parmi les Français croyant en Dieu, les
séniors et retraités sont particulièrement nombreux, mais aussi les
personnes peu diplômées. La majorité des Français pensent que les religions peuvent contribuer à transmettre des repères et des
valeurs positives : respect de l’autre, tolérance, générosité et responsabilité. Pourtant, l’Eglise n’est pas très populaire auprès des Français. Alors que les
scandales de pédophilie au sein de l’
Eglise catholique ont contribué à donner une
mauvaise image à l’institution, déjà réputée vieillissante, des voix s’élèvent en faveur de
réformes de l’Eglise, notamment en ce qui concerne l’obligation de célibat des prêtres et l’interdiction de l’ordination des femmes.
L’islam en France
Même si la présence de l’islam n’est pas nouvelle en France, les musulmans présents en France aujourd’hui sont surtout issus de vagues d’immigration relativement récentes, notamment dans les années 1950, lors des besoins en main-d'œuvre pour la reconstruction de la France ravagée par la guerre.
Les musulmans ont des devoirs cultuels, souvent appelés les « piliers de l'islam », à savoir la profession de foi, les cinq prières quotidiennes, l’aumône, le jeûne du ramadan et le pèlerinage à La Mecque. Néanmoins, alors que 58% des musulmans effectuent au moins
une prière par semaine, ils ne sont que 20% à
fréquenter régulièrement une mosquée. Plus de la moitié des musulmans ne vont à la mosquée que lors d’occasions spéciales et un quart n’y va jamais. Une pratique religieuse plus suivie en France est le ramadan. Durant le neuvième mois du calendrier musulman, les fidèles doivent s'astreindre à l'abstinence, c’est-à-dire ne pas manger, ne pas boire, ne pas fumer et ne pas avoir de relations sexuelles, entre le lever et le coucher du soleil. En France, plus de 70% des
musulmans jeûnent lors du ramadan. Les musulmans vivant en France sont nombreux à acheter de la
viande halal et près de 80% à
ne pas boire d’alcool.
Enfin, concernant
le port du voile, 58% des femmes musulmanes ne portent ni le hijab, qui couvre les cheveux, le cou et les oreilles, ni le niqab, qui couvre également la partie du visage située sous les yeux. Elles sont seulement 19% à porter le voile quotidiennement. Alors que les musulmanes ayant elles-mêmes immigré en France sont encore entre 28% et 46% à porter le voile, un taux variant selon leur
région de provenance, les descendantes d’immigrés ne sont plus qu’entre 16% et 24% à le porter. Contrairement aux autres pratiques des musulmans, le port du voile est visible de tous, ce qui, pour certains, ne respecte pas le principe de laïcité. C’est en se fondant sur ce principe, qui garantit la séparation de l’Eglise et de l’Etat, qu’une
loi interdisant le port de signes religieux ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics a été adoptée en 2004. Cette loi vise les signes religieux ostensibles, comme la croix, le voile, la kippa ou encore le turban. Alors que 80% des catholiques sont favorables à cette loi, les musulmans ne sont que 44% à l’être.
La laïcité en France
Depuis la loi de 1905, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, autrement dit la laïcité, est une valeur fondamentale de la société française. La grande majorité des Français pensent que
la laïcité fait partie de l’identité de la France et la considèrent comme un
principe républicain essentiel. La laïcité se définit comme un principe qui
sépare l’Etat des religions, permet à chacun de croire ou de ne pas croire, impose la neutralité des fonctionnaires et garantit l’impartialité de l’administration. Cela signifie que la religion est vécue dans la sphère privée et non publique.
Laïcité et religions ne s’opposent pas. Au contraire, près de 90% des catholiques et des musulmans se disent
favorables à la loi de 1905. En revanche, la relation entre laïcité et religions peut être conflictuelle. Ainsi, le principe de séparation de l’Eglise et de l’Etat interdit le financement par l’Etat des activités de l’Eglise. Alors que les bâtiments religieux font partie du patrimoine de l’Etat, lui permettant de garder en état ces bâtiments historiquement importants pour la France, les personnels religieux ne sont pas rémunérés par l’Etat, contrairement à ce qu’il se passe en Allemagne par exemple.
Discriminations sur la base de la religion
En 2022, les forces de sécurité ont enregistré plus de 12.000
infractions commises en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la prétendue race ou la religion en France, dont des provocations, injures et menaces, mais aussi des violences et des atteintes à la vie. Les discriminations en raison de la religion figurent parmi les plus fréquentes. Les autorités publiques ont recensé
242 actes antimusulmans et 1.676 actes antisémites en 2023.
En France, la religion musulmane est parfois incomprise ou amalgamée avec les mouvances islamistes extrémistes et djihadistes ayant organisé de
violents attentats terroristes. Cela aboutit à des
discriminations. Certains musulmans sont victimes de ce qu’on appelle la
discrimination multiple ou intersectionnelle. Il s’agit de situations dans lesquelles plusieurs formes de discriminations ont lieu en même temps, par exemple une femme musulmane noire et voilée peut faire face à de la discrimination en raison de sa couleur de peau, de sa religion et de son genre.
Le
nombre d’actes antisémites a explosé ces derniers mois. En 2022, on enregistrait 436 actes antisémites, leur nombre a presque quadruplé en seulement un an pour atteindre 1.676 en 2023. Cette évolution est probablement liée au conflit qui a éclaté le 7 octobre 2023, résultant des attaques du Hamas contre Israël et des contre-attaques d’Israël dans les territoires palestiniens. Paris, qui héberge l’une des plus importantes communautés juives d’Europe, est la
ville française la plus touchée par les actes antisémites./.
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