
Cette montée en puissance s’est exprimée également lors des européennes de 2019, le RN arrive même en tête de l’élection, devant le parti de la majorité présidentielle, explosant ainsi ses précédents records de votes. Mouvance quasi inexistante dans les urnes à l’orée des années 80, comment cette frange extrémiste du spectre politique s’est transformée pour devenir un acteur important de la scène politico-médiatique en France ?
Concrètement, la vision autoritaire du pouvoir s’illustre par le rétablissement de la peine de mort, communément plébiscité par les sympathisants du Rassemblement national ou le désir d’élire un chef fort à la tête du pays. Le rejet de l’immigration est un point de convergence de l’ensemble des extrêmes droites. La question migratoire faisait l’unanimité parmi les sympathisant RN en 2021. La place de l’islam en France était sujet à controverse et les partisans de la droite radicale étaient très majoritaires à affirmer que cette religion n’était pas compatible avec les valeurs de la société française.
Il reste cependant des débats de société qui divisent davantage l’extrême droite comme l’ouverture des droits à la procréation médicalement assistée (PMA). En 2020, 50 % des partisans de Marine Le Pen étaient favorables à ce que les femmes lesbiennes puissent accéder à la PMA.
La question de la redistribution des richesses est un enjeu de plus en plus important pour l’électorat d’extrême droite. Alors qu’ils n’étaient que 52 % à affirmer « qu’il faut prendre aux riches pour donner aux pauvres » en 2013, ce taux grimpe à 67 % en 2020. Ce désir d’égalité économique s’accompagne d’un rejet massif de la mondialisation. Seuls 18 % des votants voyaient en l’économie globalisée une opportunité et non une menace.
Alors que le CSA mesure le temps d’antenne des personnalités politiques, il reste difficile de mesurer la propagation des idéaux d’une mouvance politique dans les médias traditionnels. Sur Internet, des chercheurs ont cependant réussi à classer le nombre de vues par type de chaîne d’informations et d’actualités. Par ailleurs, les chaînes YouTube catégorisées comme « extrême droite » ou « contre-information » étaient bien moins populaires en 2021 que les médias de gauche ou les Youtubeurs d’opinion comme Mr Mondialisation ou Osons Causer.
Loin de l’ultra-violence prônée par ses terroristes, les actes racistes ordinaires augmentent d’année en année en France. La plateforme PHAROS a enregistré entre 2017 et 2020 un nombre croissant de signalements pour contenu en ligne jugé « xénophobe et raciste ». Les musulmans de France sont particulièrement visés. Les services de renseignements ont en effet recensé un nombre important d’actes antimusulmans depuis 2010, avec un pic en 2015, l’année des attentats en France.
Extrême droite, le rejet de l’immigration en bloc mais des postures sociales et économiques hétérogènes
En France est communément appelée « extrême droite » toute mouvance prônant une idéologie autoritaire et passéiste de la société se basant sur des valeurs nationalistes dans le but plus ou moins prononcé d’exclure certains groupes en raison de leur appartenance ethnique, religieuse ou leur orientation sexuelle.Concrètement, la vision autoritaire du pouvoir s’illustre par le rétablissement de la peine de mort, communément plébiscité par les sympathisants du Rassemblement national ou le désir d’élire un chef fort à la tête du pays. Le rejet de l’immigration est un point de convergence de l’ensemble des extrêmes droites. La question migratoire faisait l’unanimité parmi les sympathisant RN en 2021. La place de l’islam en France était sujet à controverse et les partisans de la droite radicale étaient très majoritaires à affirmer que cette religion n’était pas compatible avec les valeurs de la société française.
Il reste cependant des débats de société qui divisent davantage l’extrême droite comme l’ouverture des droits à la procréation médicalement assistée (PMA). En 2020, 50 % des partisans de Marine Le Pen étaient favorables à ce que les femmes lesbiennes puissent accéder à la PMA.
La question de la redistribution des richesses est un enjeu de plus en plus important pour l’électorat d’extrême droite. Alors qu’ils n’étaient que 52 % à affirmer « qu’il faut prendre aux riches pour donner aux pauvres » en 2013, ce taux grimpe à 67 % en 2020. Ce désir d’égalité économique s’accompagne d’un rejet massif de la mondialisation. Seuls 18 % des votants voyaient en l’économie globalisée une opportunité et non une menace.
La médiatisation des idéaux et des personnalités d’extrême droite
Symbole de la médiatisation des idées d’extrême droite, Éric Zemmour, journaliste et essayiste condamné deux fois pour provocation à la haine, était crédité en octobre 2021 de 17 % des intentions de vote pour la présidentielle de 2022. Évincé des plateaux de CNews car présumé candidat, la chaîne d’information en continue détenue par Bolloré restait cependant celle du parc audiovisuel français qui invitait le plus de personnalités d’extrême droite au printemps 2021.Alors que le CSA mesure le temps d’antenne des personnalités politiques, il reste difficile de mesurer la propagation des idéaux d’une mouvance politique dans les médias traditionnels. Sur Internet, des chercheurs ont cependant réussi à classer le nombre de vues par type de chaîne d’informations et d’actualités. Par ailleurs, les chaînes YouTube catégorisées comme « extrême droite » ou « contre-information » étaient bien moins populaires en 2021 que les médias de gauche ou les Youtubeurs d’opinion comme Mr Mondialisation ou Osons Causer.
Extrême droite, haine en ligne et crimes racistes
Brenton Tarrant, l’extrémiste qui a perpétré les attentats de Christchurch a été très influencé par la théorie du « grand remplacement », concept partagé et entretenu par de nombreuses personnalités d’extrême droite française comme Éric Zemmour. En France, aucun attentat à caractère raciste n’a fait autant de dégâts, mais le nombre d’arrestations pour crime lié au terrorisme d’extrême droite se multiplie. Un pic d’arrestations avait été atteint en 2018.Loin de l’ultra-violence prônée par ses terroristes, les actes racistes ordinaires augmentent d’année en année en France. La plateforme PHAROS a enregistré entre 2017 et 2020 un nombre croissant de signalements pour contenu en ligne jugé « xénophobe et raciste ». Les musulmans de France sont particulièrement visés. Les services de renseignements ont en effet recensé un nombre important d’actes antimusulmans depuis 2010, avec un pic en 2015, l’année des attentats en France.