». Le président du
souligne la nécessité pour les enseignes de la grande distribution de pleinement adopter le virage de l’e-commerce, plus que jamais démocratisé lors des périodes de confinement. L’enjeu est donc pour les grandes et moyennes surfaces (GMS) de saisir les opportunités de services de drive et de livraison à domicile, afin de répondre aux nouvelles attentes des consommateurs français. En outre, bien que les hypermarchés et les supermarchés soient encore les
en France, ils doivent désormais faire face à la montée des enseignes de hard-discount. Présents sur le territoire français depuis les années 1980, ces supermarchés à prix réduits, appartenant pour la plupart aux groupes allemands Lidl et Aldi, ont su profiter de la fragilisation du pouvoir d’achat des Français et de la
.
À l’ombre des grandes surfaces, il faut également relever le retour en force des commerces de proximité. Généralement installés dans les centres-villes, ils permettent aux consommateurs de se passer du recours à la voiture mais aussi de satisfaire d’autres besoins en servant par exemple de points-relais pour les colis. L’enjeu des GMS n’est ainsi pas uniquement digital mais s’inscrit dans un contexte de restructuration des budgets des Français et de nouvelles pratiques de consommation.
E.Leclerc et Carrefour au coude-à-coude
La concurrence entre les enseignes de grande distribution fait rage en France entre ses principaux acteurs historiques E.Leclerc,
Carrefour et
Auchan. En 2022, c’est Leclerc qui émergeait leader du marché avec un
chiffre d’affaires avoisinant les 44 milliards d’euros. Si les enseignes
Intermarché ne rivalisent pas encore avec ces trois autres marques, il faut cependant noter que l’ensemble du groupement Les Mousquetaires représente l’un des plus gros poids du marché de la grande distribution en France. Une tendance qui se vérifiait ainsi lors du
troisième trimestre 2024 où le groupe arrivait sur la troisième place du podium du secteur. Si, pour se démarquer de la concurrence, les enseignes peuvent faire jouer leur compétitivité-prix, d’autres facteurs doivent être pris en compte. L’accessibilité des points de vente est ainsi par exemple au cœur des stratégies des marques. Il ne s’agit non pas seulement du
nombre de magasins mais aussi de leur facilité d’accès. Outre la taille des parkings pour permettre aux consommateurs de s’y rendre en voiture, les distributeurs doivent positionner leurs magasins de manière à réduire le plus possible les temps de trajet. Comme souligné par Alexandre Bompard, les enseignes doivent également s’adapter aux nouveaux modes de consommation des Français à travers la digitalisation des services.
Plateformes d’e-commerce, catalogues numériques, applications mobiles ou encore services de « self-scanning » sont ainsi désormais proposés aux consommateurs. Mais les transformations sont également attendues dans les choix des produits. Il y a quelques années les GMS avaient notamment dû répondre à la hausse de la
demande de produits bios. Une transition réussie puisque, que ce soit pour leurs achats de
légumes ou de
fruits, les Français privilégient aujourd’hui les achats dans les hypers et les supermarchés.
Le hard-discount à l'assaut des grandes surfaces
En 1990, il y avait 37
magasins hard-discount en France. En mai 2023, on en dénombrait près de 4.400. Le succès de ces enseignes en France a pourtant pendant longtemps été loin d’être acquis. Dans les années 2010, la faible étendue des hard-discounters sur le territoire et des prix insuffisamment discriminants face aux autres grandes enseignes avaient abouti à une crise du secteur dont ses acteurs ont su tirer leçon. Aujourd’hui, Lidl et Aldi possèdent en effet parmi le plus grand
nombre de points de vente alimentaires en France en s’évertuant à maintenir des prix bas, même dans le contexte de
l’inflation. Inflation qui a joué un grand rôle dans la bonne santé du hard-discount en France, puisque qu’une majorité des Français s’est retrouvée obligée de procéder à une
descente en gamme de leurs paniers de course. Pour se démarquer de la concurrence, les discounter n’hésitent ainsi pas à réaliser d’importants
investissements publicitaires pour faire connaître leurs
offres promotionnelles agressives. Toutefois, parce qu’ils reposent d’abord sur une offre de marques distributeurs, les magasins hard-discount peuvent se voir reprocher d’une moindre qualité de leurs produits et d’un manque de diversification dans leurs
références. Les hard-discounters n’ont ainsi pas encore remplacé les enseignes historiques de la grande distribution, comme E.Leclerc et Carrefour, qui, en 2023, restaient les
magasins les plus fréquentés par les Français. Une résistance qui s’explique notamment par l’implantation historique de ces groupes sur le territoire français, leur faisant bénéficier d’un
parc de points de vente extrêmement vaste et réparti sur l’ensemble du pays. Parc qui a offert la possibilité à ces enseignes de diversifier leurs offres, en adoptant notamment le virage de l’e-commerce.
Le drive plus que jamais plébiscité
Les différents épisodes de confinement lors de la pandémie du Covid-19 ont fortement accéléré la démocratisation du
e-commerce alimentaire en France. Les enseignes physiques se sont ainsi retrouvées obligées de s’y adapter, pour ne pas laisser s’échapper les revenus aux mains d’acteurs 100 % digitaux. Pour les grands groupes, la stratégie a été d’étendre leur
offre de drive, notamment en centre-ville, en proposant des
drives piétons dans les commerces de proximité comme Carrefour Market. En 2024, alors que E.Leclerc ne comporte que
864 drives en France, soit moins que les enseignes Intermarché, U et Carrefour, c’est bien le
groupe breton qui s’impose incontestablement comme le leader du
marché du drive en France. Mais les enseignes de la grande distribution ont toutefois encore du mal à s’implanter sur le segment de la livraison des courses à domicile, devant faire face à la concurrence des
pure players comme
Uber Eats ou Frichti. Mais le développement de ces différents nouveaux services n’est pas sans conséquence d’un point de vue social. Ils posent d’abord des questions d’aménagement urbains, les services de livraisons à domicile engrangeant mécaniquement une hausse de la circulation routière mais également des nuisances sonores pour les citadins habitant près des entrepôts. L’implantation des drives piétons soulèvent en outre parfois le mécontentement de certains riverains, qui s’inquiètent de la concurrence qu’ils posent aux supérettes locales et indépendantes. Toutefois, malgré l’essor de ces nouveaux services, les hyper et supermarchés restaient en 2023, et de loin, les
premiers lieux où les Français allaient faire leurs courses alimentaires.
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