Les freelances en France - Faits et chiffres
Profil des Français en freelance
Le statut de freelance a le vent en poupe : depuis 2013, le nombre de travailleurs indépendants n’a cessé de croître, dépassant les 3 millions de personnes en 2023. En effet, séduits par la liberté que le travail en freelance offre par rapport au salariat, de plus en plus d’actifs se lancent à leur compte, et particulièrement les jeunes de 25 à 35 ans. En Europe,les freelances sont pour la plupart d’entre eux des hommes. En France, c’est également le cas, mais l’hexagone possède une part d’auto-entrepreneuses féminines légèrement moins élevée que la moyenne européenne, avec 40% des micro-entrepreneurs français qui sont des femmes.Enfin, le travail en freelance concerne majoritairement une population éduquée : 45 % d’entre eux sont diplômés d’un master et exercent essentiellement dans des secteurs liés au design, à la création et à la communication.
Pour autant, le travail en freelance a encore une longévité très courte, avec 54 % des travailleurs en freelance qui ont une durée d’exercice de moins de trois ans.
Avantages du statut de freelance
Les Français ont diverses raisons de se lancer en freelance. Ils choisissent principalement ce statut pour avoir plus d’autonomie, pour faire leur propre carrière et pour travailler d’où ils veulent. Leur lieu de travail sera d’ailleurs, pour 61% d’entre eux, leur domicile. En effet, depuis le télétravail pratiqué à grande échelle pendant la pandémie de covid, de nombreux Français ont pris goût à la possibilité de travailler depuis chez eux, avec 33% des salariés français qui travaillaient en télétravail au moins une fois par semaine en 2022. Cela permet notamment de ne pas perdre de temps dans les transports, mais aussi de pouvoir choisir plus librement son lieu de résidence.Le statut de freelance a aussi un important avantage financier. Le tarif journalier moyen des indépendants variait en 2024 entre 400 et 750 euros, en fonction de la spécialisation, permettant aux travailleurs de bénéficier d’un salaire plus élevé que dans le salariat. Celles-ci sont développeurs, graphistes, designers ou encore rédacteur. La rémunération à la mission permet aussi de travailler moins d’heures par semaine.
Le statut de freelance ne bénéficie pas seulement aux détenteurs de ce statut, mais aussi aux entreprises. Ainsi, les freelances permettent aux entreprises d’avoir accès à des experts sans avoir à enclencher un processus de recrutement ou encore à créer un poste. De plus, les freelances ont généralement pour clients plusieurs compagnies différentes, ce qui permet d’amener de l’innovation et de nouvelles idées dans les entreprises, grâce à la diversité des expériences des freelances.
Inconvénients du statut de freelance
Le statut de freelance amène certains inconvénients, tels que le manque de stabilité, voire même une certaine précarité, puisque les missions ne se suivent pas forcément les unes après les autres, ce qui entraîne alors une absence de revenus. C’est d’ailleurs cet aspect qui freine particulièrement les Français dans leur désir de travailler à leur compte.Cette forme de travail force aussi le freelance à endosser plusieurs rôles très différents afin d’assurer le bon déroulement de son activité : entre la prospection de nouveaux clients, la rédaction de contrats, le marketing, la gestion administrative et la comptabilité, nombreuses sont les compétences à développer, puisque la personne en freelance doit en réalité à elle seule gérer tous les aspects du fonctionnement d’une entreprise.
De plus, les personnes en freelance ne bénéficient pas de tous les droits sociaux attachés au statut de salarié. Le freelance doit donc se charger lui-même de prévoir de possibles impossibilités de travailler dans son futur, en cas de maladie, de parentalité, ou encore simplement pour prendre des vacances, et il doit même prévoir une source de revenus pour sa retraite.
Enfin, un risque du statut de freelance est le salariat déguisé. Ce dernier est défini comme une situation de subordination d’un prestataire envers un client. Cette pratique illégale permet à l’entreprise concernée d’éviter d’avoir à payer les charges salariales. Lorsqu’une telle situation est découverte par un juge, l’employeur se voit exposé à payer par exemple une indemnité pour travail dissimulé. Récemment, c'est le géant Uber qui a été condamné par le tribunal de Lyon concernant cette pratique frauduleuse auprès de ses chauffeurs.
Lorsque l’on voit la hausse du nombre de personnes en freelance, une question se pose : l’essor du statut de freelance pourrait-il sonner le glas du traditionnel salariat ? A priori, non. Car, malgré les atouts de ce statut, 51 % des Français n’ont aucune intention de sauter le pas.