

Une population vieillissante
En 2022, l'espérance de vie des femmes en France a atteint 85,3 ans, contre 79,4 ans pour les hommes. Les Français vivent de plus en plus longtemps, ce qui, couplé avec un taux de fécondité en baisse et une immigration modérée, provoque un vieillissement de la population, si bien qu’en 10 ans, l’âge moyen des Français est passé de 40 à 42 ans, qu’un quart des Français ont plus de 60 ans et que la France compte près de 12.000 centenaires en 2023.Le vieillissement de la population est problématique pour plusieurs raisons. Économiquement, il peut provoquer des pénuries de main-d’œuvre, portant préjudice au bon fonctionnement des entreprises. Il pose également un problème au niveau du système sanitaire et social, puisque les personnes âgées sont plus fréquemment malades ou dépendantes. Sur une espérance de vie d’environ 82 ans, l’espérance de vie en bonne santé n’est que de 66 ans pour les femmes et de 64 ans pour les hommes. Une grande population de personnes âgées nécessite donc un financement important des services de soins et de santé et un grand nombre d’employés dans ces secteurs. Enfin, il est problématique pour les finances publiques lorsqu’une part trop importante de la population est à la retraite. À moins d’instaurer un nouvel impôt auprès des entreprises ou des particuliers (ex : taxation des superprofits), le système français actuel de retraite est difficilement tenable s’il y a un nombre de retraités élevé par rapport au nombre de salariés. C’était l’un des motifs avancés par le président Macron et le gouvernement Borne pour défendre le report de l’âge légal de départ à la retraite lors de la réforme passée au printemps 2023.
Une population urbaine
La population française n’est pas également répartie sur le territoire. Elle se concentre dans les grandes villes comme Marseille, Lyon, Toulouse, Nice ou Nantes, et surtout à Paris, de loin la ville la plus peuplée de France. Plus de 81% de la population est urbaine en France en 2021, contre encore 77% en 2005. Les conséquences de cette rapide urbanisation sont diverses : alors que les logements en ville se font rares et couteux, certaines parties rurales se transforment, soit en lieux entièrement dédiés au tourisme, comme Cabourg en Normandie et Noirmoutier-en-l’île près de Nantes, où plus de 65% des logements sont des résidences secondaires, soit en lieux sans vie, où les commerces et les services disparaissent, comme dans les « déserts médicaux ». Alors qu’on dénombre 236 médecins pour 100.000 habitants à Paris, on n’en trouve que 90 dans la Drôme et 98 dans le Cher.Les Français sont surtout attirés par les grands centres urbains, qui ensemble concentrent 25 millions des habitants du pays. Une seule ville semble échapper à cette logique : Paris. Les confinements liés à la pandémie de Covid-19 ont accéléré une tendance qui existait en réalité déjà avant : la population parisienne diminue depuis 2013. En 10 ans, elle est passée de 2,23 à 2,1 millions. Paris, avec son manque d’espace, ses prix élevés et ses canicules de plus en plus fortes et fréquentes peine à séduire. Un véritable mouvement a émergé ces dernières années, avec des sites web dédiés tels que « Paris je te quitte », les Parisiens quittant la ville pour s’installer en banlieue ou dans des villes moyennes, offrant la promesse d’être plus vivables et moins onéreuses. Cependant, la France reste un pays très centralisé et l’Île-de-France représente toujours le principal bassin politique, culturel et économique du pays, totalisant près de six millions d'emplois salariés en 2021. Ce n’est donc pas la structure de l’emploi en France qui change mais bien les choix personnels, rendus possibles en grande partie grâce au télétravail.
La fin du modèle familial traditionnel ?
42% des Français sont mariés, mais malgré la célébration chaque année de plus de 220.000 mariages, leur nombre est en baisse, les mariages catholiques ayant même diminué de moitié entre 2008 et 2019. Pour s’unir, les Français se tournent de plus en plus vers le pacte civil de solidarité (PACS), dont plus de 200.000 ont été conclus en 2021.Parallèlement aux types d’unions, le modèle familial français se diversifie également. La famille traditionnelle, composée de deux parents et d’au moins un enfant, reste majoritaire, mais les familles recomposées ou homoparentales deviennent plus fréquentes. Les familles monoparentales avec une femme à leur tête sont celles dont le nombre augmente le plus, un phénomène qui pourrait s’accentuer encore puisqu’en 2021 la procréation médicalement assistée (PMA) a été ouverte aux femmes célibataires.
Une autre tendance est la baisse du nombre d’enfants par famille. En 2019, plus de 80% des familles françaises n’étaient composées que d’un seul ou de deux enfants. Si, avec 1,79 enfant par femme, la France demeure le pays le plus fécond de l’Union européenne, elle n'en est pas moins affectée par une baisse de la natalité et en 2022, le taux de natalité français a atteint son niveau le plus faible depuis 1982. La baisse de la natalité résulte de différents facteurs, dont la baisse de la fertilité chez l’homme, le nombre moyen de spermatozoïdes ayant diminué de moitié entre 1973 et 2018, passant de 101 millions à 49 millions par millilitre de sperme. De plus, les femmes françaises veulent moins d’enfants. Alors qu’elles sont toujours une majorité à vouloir au moins deux enfants, de plus en plus de femmes y renoncent. C’est le mouvement d’origine anglo-saxonne « childfree ». En 2022, 13% des Françaises indiquaient ne pas vouloir d’enfant, contre seulement 2% en 2006. Parmi les raisons citées, on trouve surtout l’épanouissement personnel et l’envie de rester libre, mais aussi le changement climatique, qui inquiète particulièrement les jeunes générations./.