Les IVG en France - Faits et chiffres
Recours à l’IVG en France
En 2021, 15 femmes sur 1.000 ont avorté. Cela correspond au total à 223.282 interruptions volontaires de grossesse (IVG) en 2021 sur l’ensemble de la France, un nombre stable depuis les années 2000.Si l’on compare avec le nombre de naissances : au mois d’octobre 2021 par exemple, il y a eu 61.300 naissances et 20.178 avortements. À cela s’ajoutent les interruptions involontaires de grossesse, c’est-à-dire les fausses couches.
La région comptabilisant le plus grand nombre d’IVG est l’Ile-de-France, sans surprise puisqu’il s’agit aussi de la région de France la plus peuplée. Mais si on s’intéresse au taux d’IVG pour 1.000 femmes, on s’aperçoit que c’est en Guyane et en Guadeloupe que les femmes avortent le plus, et en métropole, ce taux est supérieur en Provence-Alpes-Côte d’Azur qu’en Ile-de-France.
La plupart des femmes se faisant avorter ont entre 20 et 34 ans, mais déjà auprès des jeunes filles de 15 à 17 ans, on dénombre presque cinq IVG pour 1.000 femmes. Les grossesses chez les adolescentes ou « teen pregnancies » sont rares, surtout lorsque l’éducation sexuelle et la contraception sont accessibles.
L’avortement, un parcours médical
Une femme souhaitant avorter se retrouve face à un parcours complexe et une course contre la montre. En effet, la majorité des femmes se rendent compte qu’elles sont enceintes seulement au bout de plusieurs semaines lors de l’absence prolongée des règles et le fœtus se développe rapidement. Depuis une loi du 2 mars 2022, l’IVG est possible jusqu’à 14 semaines de grossesse.Diverses associations comme le planning familial offrent des informations au sujet de l’IVG. Une fois passé le moment où une contraception d’urgence est encore possible, une IVG est nécessaire en cas de souhait de la part de la femme de mettre fin à la grossesse.
Deux consultations médicales sont obligatoires avant la réalisation d'une IVG et les attestations des deux consultations sont nécessaires afin d’avoir accès à l’IVG. Il existe deux méthodes différentes d’IVG. La plus pratiquée est l'IVG médicamenteuse, qui peut être effectuée jusqu'à la fin de la septième semaine de grossesse, en hôpital, clinique, cabinet, centre de planification ou centre de santé. La technique médicamenteuse consiste à prendre deux médicaments : le premier interrompt la grossesse et le second provoque l'expulsion de l’œuf.
L'IVG instrumentale ou chirurgicale quant à elle, est pratiquée jusqu'à la fin de la 14ème semaine de grossesse, et ce obligatoirement en hôpital ou clinique. La technique chirurgicale consiste en une aspiration de l'œuf sous anesthésie locale ou générale.
L'IVG, qui, selon le type et le lieu, coute entre 200 et 700 euros, est prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Quelques semaines après l’IVG, une visite de contrôle doit être réalisée et un entretien psycho-social est proposé.
L’avortement, un droit fondamental
Plus de 80 % des Français approuvent l’autorisation de l’IVG par la loi. Cependant, alors que 78 % des Français pensent qu’une femme doit avoir le droit d’avorter librement, 13 % pensent qu’une femme devrait avoir le droit d’avorter uniquement dans certaines circonstances, par exemple si la grossesse résulte d’un viol.Le droit d’avorter librement figure parmi les luttes les plus importantes pour les droits des femmes et les mouvements antisexistes et féministes. Afin de garantir ce droit aux femmes dans le futur et le rendre immuable, peu importe la situation ou le parti politique au pouvoir, il est question de l’inscrire dans la Constitution française. Plus de 80 % des Français seraient favorables à la constitutionnalisation de ce droit.
Le droit à l’avortement est maintenant garanti depuis longtemps en France et il en est de même pour la plupart des pays asiatiques et occidentaux. En revanche, l'Afrique, l'Asie du Sud-Est et l'Amérique latine restent majoritairement hostiles à l'avortement. En Europe, l'interdiction totale est une exception, puisqu'elle ne concerne qu'Andorre, le Vatican et Malte./.