Au sein d’un couple, par exemple, le nombre de femmes françaises ayant subi des violences sexuelles et/ou physiques de la part de leur conjoint était de 225.000 en 2017. Les violences physiques étant, à 73 %, les formes d'agression les plus répandues. Parmi les femmes victimes de ces violences, seulement 19 % déclarent avoir déposé plainte auprès d’une gendarmerie ou d’un commissariat. Jacqueline Sauvage, dont l’histoire fut très médiatisée en 2015 après sa condamnation pour le meurtre de son mari qui la battait, elle et ses enfants, fait partie de la grande majorité de victimes qui n’ont jamais alerté les autorités.
Par ailleurs, les crimes allant jusqu’au viol de la victime ont fortement augmenté en l’espace de cinq ans. Au regard des chiffres qui concernent la ville de Paris, il apparaît que 57 % des viols sont commis dans les lieux d’habitation. Comme le révèle une étude de l’INHESJ publiée en 2017, les femmes âgées de moins de 25 ans représentent 40,7 % de ces victimes. Elles sont le plus souvent menacées et contraintes par leur agresseur (61 %), et sous l’emprise de l’alcool (87 %).
Les violences que subissent les femmes ne se résument pas seulement aux agressions physiques ou sexuelles : le harcèlement de rue accompagne nombre d'entre elles dans leur vie quotidienne. Tous les jours, les femmes, quel que soit leur âge ou leur apparence physique, sont confrontées à des insultes, des sifflements ou des remarques insistantes. « Salope », est l’insulte la plus prononcée à l’encontre des femmes en France à 24 %, suivie de « connasse » (18,7 %).
La majorité d’entre elles avouent avoir souvent peur en marchant seules dans la rue ou en sortant de chez elle pendant la nuit. Une crainte qui les suit jusque dans les transports en commun, de jour comme de nuit. Ici, le harcèlement se traduit majoritairement par une présence envahissante comme l’ont déclaré 87 % des passagères, ou par des sifflements.
Mais la rue n’est pas l’unique endroit où le harcèlement sévit. Dans la vie professionnelle aussi, les femmes doivent faire face à des gestes, à des propos aux connotations sexuelles répétés malgré l’absence de consentement. Les collègues sont à l’origine de 41 % du harcèlement sexuel sur le lieu de travail, quand ce n’est pas le patron lui-même dans 22 % des cas.
Un autre sévice dont sont victimes les femmes, particulièrement sur le continent africain, est l’excision. En Somalie, cette mutilation sexuelle, qui consiste à l’ablation d’une partie du clitoris (voire parfois de son intégralité), a été subie par 98 % des femmes et filles du pays. Parmi celles qui depuis, ont déménagé en France, 25 % avouent avoir des difficultés à éprouver du désir sexuel. C'est une facette de leur culture que certaines femmes ont accepté malgré elles au point, parfois, de les perpétuer.
Mais les mentalités semblent évoluer : dans 19 pays d’Afrique et du Moyen Orient, plus de la moitié d’entre elles estiment que cette pratique devrait cesser. Des pays comme le Kenya sont ainsi très mobilisés dans la lutte contre les mutilations sexuelles. Malgré les spécificités culturelles et rituelles liées aux mutilations sexuelles des différents pays d’Afrique, la dynamique progressiste de certains États peut inspirer d’autres pays en lutte.