Airbnb - Faits et chiffres
Quitter la Capitale et louer son logement quelques semaines jusqu’à trois fois le tarif initial du loyer ? Un projet lucratif qui attire de plus en plus de Franciliens. A l'approche des Jeux Olympiques d’été 2024 qui auront lieu à Paris, les appartements de la région deviennent des ressources précieuses pour le grand nombre de visiteurs attendus en quête d'un hébergement pour leur séjour. Cette tendance est facilitée par des plateformes de location immobilière telles qu'Airbnb, qui connectent les voyageurs avec des hôtes prêts à louer leur domicile. Au fil des années, Airbnb a connu une expansion importante, avec aujourd’hui une présence dans plus de 220 pays et régions à travers le monde. Fondée en 2008 à San Francisco par Joe Gebbia, Brian Chesky et Nathan Blecharczyk, l'entreprise a modestement débuté en transformant une chambre universitaire en un "bed and breakfast", une alternative authentique et abordable. Rapidement, l’entreprise a connu un succès important. En 2023, le chiffre d'affaires d'Airbnb a franchi un jalon important, approchant les 10 milliards de dollars américains, ce qui témoigne de sa position de leader sur le marché mondial. Bien que la plateforme soit aujourd’hui un acteur majeur de l'industrie du tourisme, elle est également confrontée à des défis. 
Devancée uniquement par Booking.com, Airbnb est la deuxième plateforme privilégiée par les Français pour réserver une chambre ou un logement pour les vacances. Les logements privés offrent généralement un rapport qualité-prix plus attractif que les hôtels, avec des tarifs souvent moins élevés et la possibilité de cuisiner ses propres repas. De plus, les voyageurs sont attirés par le large choix en termes de localisation, de style et de commodités offert par Airbnb. L’entreprise offre de la flexibilité au niveau de la durée du séjour et du nombre de personnes pouvant être hébergées, ce qui la rend particulièrement attrayante pour les familles ou les groupes. À l'été 2023, les Français ont montré une préférence marquée pour la location meublée par des particuliers lors de leurs vacances, avec 20% optant pour cette option contre seulement 15% pour les hôtels.
Il est clair que les plateformes en ligne jouent un rôle de plus en plus important dans l'organisation des voyages. Le site web d’Airbnb comptait ainsi 101 millions de visites dans le monde rien qu’en avril 2024 et l’application Airbnb a été téléchargée 52 millions de fois dans le monde en 2022.
En revanche, ce succès ne fait pas que des gagnants. La popularité de la plateforme auprès de ses utilisateurs n’est pas toujours partagée par les locataires de long terme de la ville concernée. En effet, dans des zones très touristiques, de nombreux propriétaires préfèrent louer leur logement à court terme à des touristes plutôt qu’à des habitants permanents. Bien que la hausse de revenus soit conséquente pour les hôtes et que des taxes de séjour soient reversées par les plateformes de location aux villes françaises, ces dernières souffrent d’une raréfaction de logements à l’année qui sont remplacés par des hébergements de courte durée. Paris avait en 2023 le deuxième plus grand nombre d'annonces Airbnb d’Europe, derrière Londres, avec un total de 74.329 annonces.
Certaines villes, comme Venise, Barcelone ou Dubrovnik, font face à des problématiques de surtourisme, accentuées par la concentration de l’offre hôtelière, avec trop de voyageurs séjournant dans les mêmes endroits et souvent au même moment.
La question des résidences de tourisme devient d’autant plus cruciale à l’heure des Jeux Olympiques, au cours desquels un afflux de touristes étrangers va prendre d’assaut les hébergements touristiques français. Le 29 janvier 2024, l'Assemblée nationale a voté une législation connue sous le nom de "loi anti-Airbnb", visant à rétablir l'équilibre du marché immobilier dans les zones urbaines à forte tension locative. Cette loi vise à limiter la croissance des locations de type Airbnb, souvent au détriment des locations résidentielles traditionnelles à plus long terme. L’explosion du nombre de logements Airbnb s’insère dans un contexte général de difficultés d’accès au logement pour de nombreux Français, notamment en raison de fortes hausses de prix dans ce secteur, que ce soit au niveau des loyers ou des prix à l’achat, en particulier dans les grandes villes. Mettant en lumière les défis croissants auxquels sont confrontés les locataires sur le marché immobilier en France face à la crise du logement, le score de tension locative a enregistré une augmentation significative, passant de 2,71 en 2022 à 3,35 en 2023.
La hausse des prix de l’immobilier a été amenée par les taux d’intérêts très bas pratiqués par la Banque Centrale Européenne (BCE) depuis la crise immobilière de 2008, qui, en offrant la possibilité à davantage de citoyens d’avoir recours à un crédit immobilier, avaient permis au marché de l’immobilier de se développer rapidement en Europe, et de voir les prix de l’immobilier exploser dans le même temps. Seulement, depuis début 2022, l’inflation et l’instabilité économique ont fait remonter les taux, rendant l’accès à des crédits immobiliers, et donc à la propriété, encore plus difficile pour les Français.
En réponse aux difficultés rencontrées par les citoyens pour se loger, certaines villes durcissent les conditions de mise en location de courte durée, comme à Saint-Malo, où seuls 5 % du parc total de logements peuvent être loués en meublés. Alors que la France s'efforce de réguler les locations de courte durée, les régions touristiques telles que la Côte d'Azur ou la Bretagne font aujourd’hui face à un défi supplémentaire : celui des résidences secondaires, qui non seulement limitent l'offre de logements locatifs à l'année, mais fragmentent également les communautés locales, compromettant ainsi la vitalité des villes et villages côtiers.
Airbnb, leader mondial de la location d’hébergements en ligne
Airbnb est un acteur majeur de l'industrie de l'hébergement touristique. Avec plus de 448 millions de nuitées réservées en 2023, Airbnb se distingue comme un des leaders de la location saisonnière en ligne. Cette alternative aux hôtels traditionnels donne accès à des logements de personnes privées. La croissance d’Airbnb a été alimentée par une expansion à l'échelle internationale, même si une grande part du chiffre d’affaires du groupe provient de l’Amérique du Nord ainsi que de la région EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique), où plus de 187 millions de réservations ont été effectuées en 2023.Devancée uniquement par Booking.com, Airbnb est la deuxième plateforme privilégiée par les Français pour réserver une chambre ou un logement pour les vacances. Les logements privés offrent généralement un rapport qualité-prix plus attractif que les hôtels, avec des tarifs souvent moins élevés et la possibilité de cuisiner ses propres repas. De plus, les voyageurs sont attirés par le large choix en termes de localisation, de style et de commodités offert par Airbnb. L’entreprise offre de la flexibilité au niveau de la durée du séjour et du nombre de personnes pouvant être hébergées, ce qui la rend particulièrement attrayante pour les familles ou les groupes. À l'été 2023, les Français ont montré une préférence marquée pour la location meublée par des particuliers lors de leurs vacances, avec 20% optant pour cette option contre seulement 15% pour les hôtels.
Il est clair que les plateformes en ligne jouent un rôle de plus en plus important dans l'organisation des voyages. Le site web d’Airbnb comptait ainsi 101 millions de visites dans le monde rien qu’en avril 2024 et l’application Airbnb a été téléchargée 52 millions de fois dans le monde en 2022.
Airbnb contribue-t-il au surtourisme et à la hausse des prix immobiliers ?
Avec des revenus annuels ayant atteint près de 10 milliards de dollars en 2023, et un bénéfice net de 4,8 milliards de dollars en 2023, Airbnb reste une entreprise à succès malgré quelques années difficiles liées à la pandémie de Covid.En revanche, ce succès ne fait pas que des gagnants. La popularité de la plateforme auprès de ses utilisateurs n’est pas toujours partagée par les locataires de long terme de la ville concernée. En effet, dans des zones très touristiques, de nombreux propriétaires préfèrent louer leur logement à court terme à des touristes plutôt qu’à des habitants permanents. Bien que la hausse de revenus soit conséquente pour les hôtes et que des taxes de séjour soient reversées par les plateformes de location aux villes françaises, ces dernières souffrent d’une raréfaction de logements à l’année qui sont remplacés par des hébergements de courte durée. Paris avait en 2023 le deuxième plus grand nombre d'annonces Airbnb d’Europe, derrière Londres, avec un total de 74.329 annonces.
Certaines villes, comme Venise, Barcelone ou Dubrovnik, font face à des problématiques de surtourisme, accentuées par la concentration de l’offre hôtelière, avec trop de voyageurs séjournant dans les mêmes endroits et souvent au même moment.
La question des résidences de tourisme devient d’autant plus cruciale à l’heure des Jeux Olympiques, au cours desquels un afflux de touristes étrangers va prendre d’assaut les hébergements touristiques français. Le 29 janvier 2024, l'Assemblée nationale a voté une législation connue sous le nom de "loi anti-Airbnb", visant à rétablir l'équilibre du marché immobilier dans les zones urbaines à forte tension locative. Cette loi vise à limiter la croissance des locations de type Airbnb, souvent au détriment des locations résidentielles traditionnelles à plus long terme. L’explosion du nombre de logements Airbnb s’insère dans un contexte général de difficultés d’accès au logement pour de nombreux Français, notamment en raison de fortes hausses de prix dans ce secteur, que ce soit au niveau des loyers ou des prix à l’achat, en particulier dans les grandes villes. Mettant en lumière les défis croissants auxquels sont confrontés les locataires sur le marché immobilier en France face à la crise du logement, le score de tension locative a enregistré une augmentation significative, passant de 2,71 en 2022 à 3,35 en 2023.
La hausse des prix de l’immobilier a été amenée par les taux d’intérêts très bas pratiqués par la Banque Centrale Européenne (BCE) depuis la crise immobilière de 2008, qui, en offrant la possibilité à davantage de citoyens d’avoir recours à un crédit immobilier, avaient permis au marché de l’immobilier de se développer rapidement en Europe, et de voir les prix de l’immobilier exploser dans le même temps. Seulement, depuis début 2022, l’inflation et l’instabilité économique ont fait remonter les taux, rendant l’accès à des crédits immobiliers, et donc à la propriété, encore plus difficile pour les Français.
En réponse aux difficultés rencontrées par les citoyens pour se loger, certaines villes durcissent les conditions de mise en location de courte durée, comme à Saint-Malo, où seuls 5 % du parc total de logements peuvent être loués en meublés. Alors que la France s'efforce de réguler les locations de courte durée, les régions touristiques telles que la Côte d'Azur ou la Bretagne font aujourd’hui face à un défi supplémentaire : celui des résidences secondaires, qui non seulement limitent l'offre de logements locatifs à l'année, mais fragmentent également les communautés locales, compromettant ainsi la vitalité des villes et villages côtiers.
