L’organisation et le projet des Jeux Olympiques à Paris
Après la désillusion ayant suivi la perte de l’organisation des jeux olympiques de 2012, remportée par Londres, Paris s’est retrouvé en position largement plus confortable lors de l’appel à candidature en 2024. Hambourg était également en lice pour accueillir les JO 2024, mais après un référendum, la ville hanséatique a retiré son offre face au mécontentement citoyen. Quelques mois avant les délibérations du Comité International Olympique (CIO), c’est au tour de Los Angeles de jeter l’éponge, laissant Paris comme seule ville candidate. Le 13 septembre 2017, Paris est désignée ville hôte par le CIO. Contrairement à d’autres jeux passés comme ceux d’Athènes ou de Rio de Janeiro, Paris va accueillir les rencontres sportives dans des parcs déjà existants comme le Stade de France pour l’athlétisme, Roland Garros pour le tennis ou l’AccorHotels Arena pour le basket et le judo. Paris avait en effet axé son projet autour de l’écologie et a souhaité limiter son empreinte carbone en construisant peu de nouveaux bâtiments. Deux grandes constructions vont néanmoins sortir de terre avec le village olympique à Saint-Denis et la piscine olympique. La construction d’une piscine d’entrainement a fait l’objet de fortes protestations. En effet, la construction de cette dernière nécessite la destruction des Jardins Ouvriers des Vertus, l’un des rares espaces verts dans la proche banlieue parisienne. Même si le nombre de constructions est limité, le BTP représente le premier poste émetteur de CO2 dans le bilan carbone des jeux.Dans son dossier de candidature en 2017, Paris avait prévu un budget d’organisation autour de 6,8 milliards d’euros. Six ans plus tard, le montant a été largement dépassé avec une révision du budget fixé à 8,8 milliards d’euros. Malgré ce dépassement, Paris a le plus petit budget des jeux organisés depuis le début du nouveau millénaire.
L’impact économique des Jeux Olympiques sur Paris et sur la France
Bénéficier de l’aura des Jeux Olympiques pour dynamiser l’économie d’une ville ou d’un pays est souvent le premier argument avancé par les autorités locales pour soutenir leur candidature. L’équation n’est pas si simple. Les montants avancés par les villes hôtes ne comblent pas toujours les recettes perçues par les ventes de billets et les dépenses des touristes sur place. D’autant plus qu’une grande partie des bénéfices est reversée au CIO, de même que les droits audiovisuels.La ville hôte bénéficie cependant d’un appel d’air de l’organisation des JO avec le lancement en chantier de nombreuses rénovations et constructions pérennes. Tokyo a par exemple bénéficié d’un boom de la construction d’hôtels durant les années précédant ses jeux. À Paris, le village olympique de Saint-Denis va se transformer en parc immobilier après les jeux, avec plus de 6.000 logements à la clé, un héritage immobilier important pour une zone en tension immobilière très forte.
De nombreux projets de rénovation et d’amélioration des infrastructures de transports étaient prévus dans le but d’accueillir et d’absorber convenablement l’afflux supplémentaire de touristes. Par exemple, était annoncée lors du projet en 2017, la construction d’une ligne express entre le centre de Paris et l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, mais, après de nombreuses difficultés, la ligne ne devrait voir le jour qu’à partir de 2027.
Au total, près de 2,5 millions de touristes ont prévu de séjourner à Paris pendant les Jeux. La RATP et la SNCF font face à de nombreuses critiques et la peur d’un chaos généralisé a conduit les autorités à réagir. De nombreuses affiches invitent notamment les Franciliens à télétravailler durant les Jeux Olympiques afin de désengorger les transports.