Les compagnies aériennes - Faits et chiffres
Les pionniers de l’industrie
Delta Air Lines, American Airlines et Emirates figurent parmi les géants du ciel, transportant des millions de passagers chaque année. En 2022, Delta Air Lines figure en tête du classement, avec un chiffre d’affaires de 30 milliards de dollars américains, et surpasse aussi ses concurrents avec la plus forte valeur de marque. Singapore Airlines et Cathay Pacific dominent le marché asiatique et les lignes Emirates et Qatar Airways continuent de croître avec des services haut de gamme. Lufthansa, leader européen, a transporté 122,5 millions de passagers en 2023.Chez les constructeurs, deux poids lourds se partagent le marché, Airbus et Boeing. Mais les récentes difficultés de Boeing ont affecté sa production et sa réputation, tout en érodant la confiance des compagnies aériennes et des passagers, en raison d'incidents techniques récurrents depuis le début 2024. Les crashs aériens de Lion Air et Ethiopian Airlines ont conduit à l'immobilisation mondiale des 737 Max, provoquant des perturbations majeures avec les clients. En revanche, Airbus, fruit du projet de coopération industrielle le plus réussi en Europe, a su profiter de cette situation pour accroître ses parts de marché : Airbus a surpassé Boeing pour la troisième année consécutive en livrant plus d'avions.
Air France-KLM, géant de l’aérien
42,3 millions : c’est le nombre de personnes qui ont voyagé avec Air France en 2023. Ce n’est pas une surprise, les clients déclarait Air France meilleure compagnie aérienne française l’année précédente. Fondée en 1933, Air France est un pilier du secteur aéronautique français et joue un rôle clé à l'international. En 2004, elle fusionne avec les Néerlandais de KLM pour former le groupe Air France-KLM. Cette coopération a renforcé leur compétitivité sur le marché aérien global et fait du groupe un des plus grands transporteurs aériens mondiaux. En mai 2022, il était le cinquième transporteur aérien avec le plus gros chiffre d’affaires dans le monde, juste derrière son concurrent allemand Lufthansa.La relation d'Air France avec l'État français, qui a longtemps été son principal actionnaire, s'est révélée cruciale pendant la crise du COVID-19. Pour surmonter les pertes colossales causées par la chute du trafic aérien, Air France a reçu une aide de 7 milliards d'euros en avril 2020, suivie de 4 milliards supplémentaires en 2021. Ces soutiens financiers ont permis à la compagnie de maintenir ses opérations et de préserver des milliers d'emplois.
Le groupe possède également une filiale low-cost, Transavia, qui offre des options de voyage à bas prix, répondant ainsi aux besoins des consommateurs soucieux de leur budget.
Le low-cost, un segment qui bat des records
Apparus aux débuts des années 2000, les transporteurs à bas prix ont révolutionné l’accès aux voyages aériens. Depuis leur part de marché représentent près d'un tiers du transport aérien mondial, avec des projections indiquant une valeur de marché dépassant les 254 milliards de dollars d’ici 2027.En Europe, l'implantation des compagnies low-cost est remarquable. Cette expansion est soutenue par des géants comme Ryanair et EasyJet, qui utilisent des stratégies spécifiques pour maintenir des prix bas. Ils facturent des frais supplémentaires pour les services comme les bagages enregistrés et la nourriture à bord, et opèrent souvent depuis des aéroports secondaires moins coûteux. Ryanair confirme sa position de leader low-cost avec un chiffre d'affaires de 10,8 milliards d’euros en 2022/2023, et 169 millions de passagers en 2023. EasyJet, en constante croissance depuis sa transition vers Airbus, démontre également l'efficacité de ce modèle économique. De même, Eurowings se démarque avec un taux de ponctualité impressionnant de 95,26 %, renforçant ainsi sa réputation de fiabilité. Bien que les plus grandes compagnies à bas coûts en termes de revenus soient principalement nord-américaines et européennes, la région Asie-Pacifique abrite la plus grande flotte d'avions exploitée par des compagnies à bas coûts.
L'environnement, un défi de taille
Depuis 15 ans, le trafic aérien mondial a grimpé en flèche se dirigeant vers un nouveau sommet de 40,1 millions en 2024. Cette croissance impressionnante s'accompagne malheureusement d'un lourd tribut environnemental, avec plus de 671 millions de tonnes de CO2 émises en 2022. La pandémie du COVID-19 a provoqué une chute temporaire de 60 % des émissions en 2020, mais la reprise rapide du secteur aéronautique remet en lumière les défis écologiques.Face à la pression de la réduction de l’empreinte carbone, les compagnies aériennes innovent leurs stratégies pour le développement durable. Wizz Air a enregistré les émissions de CO2 par passager les plus faibles, avec 77,3 grammes par kilomètre en 2021, bien moins que les 105 grammes de Lufthansa. L'Organisation de l'aviation civile internationale a fixé un objectif ambitieux : atteindre des émissions nettes nulles d'ici 2050, ce qui nécessitera environ 450 milliards de litres de carburant d'aviation durable. Dans cette course, United Airlines se distingue comme le principal acheteur de SAF en 2023. La transition vers des vols plus durables est désormais essentielle non seulement pour se conformer aux réglementations internationales, mais aussi pour répondre aux exigences des voyageurs de plus en plus soucieux de l'environnement.