Sheelah Delestre
Researcher French Market & global topics
Force militaire, défense et armée françaises et européennes - Faits et chiffres
Dans une allocution du 5 mars 2025, le président de la République, Emmanuel Macron, affirme que « la menace russe est là » et « nous touche », sans « connaître de frontières », indiquant que « face à ce monde de danger, rester spectateur serait une folie », avant d’annoncer un réarmement de la France et une hausse du budget consacré à la défense. En 2024, la France a consacré plus de 64,27 milliards de dollars à sa défense, en faisant le 8ème pays du monde et le 3ème pays d’Europe aux dépenses militaires les plus élevées. Cela correspond à 2,06% du produit intérieur brut (PIB) de la France. La France dispose du plus grand nombre de forces actives d’Europe, soit plus de 200.000 militaires. Autre spécificité de la France : le pays dispose de l’arme nucléaire, un atout considérable pour l’hexagone, mais aussi pour l’Union européenne en termes de dissuasion. En 2024, la France disposait d’un total de 290 têtes nucléaires. Pour garantir sa sécurité, la France coopère avec d’autres pays, notamment au sein de l’organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), de laquelle font partie de nombreux pays d’Europe ainsi que les Etats-Unis. Cependant, la France s’investit également pour une défense européenne, en coopération avec les autres pays membres de l’Union européenne, mais aussi avec le Royaume-Uni. Enfin, la France dispose d’une forte industrie de l’armement. Deuxième exportateur d’armes au monde après les États-Unis, la France abrite sur son territoire de grandes entreprises actives dans le secteur de la défense, comme Airbus, Thales, Naval Group, Safran et Dassault.
Parmi les plus de 200.000 militaires et plus de 62.000 civils travaillant pour l’armée française, près de 20.000 étaient déployés en France métropolitaine ou dans les DROM-COM en 2024, 4.000 au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon, à Djibouti et aux Emirats arabes unis, environ 1.000 au Tchad, 600 en Syrie et en Irak, et 900 étaient déployés dans les forces maritimes. 2.000 militaires étaient également engagés dans le cadre de l’OTAN, 750 dans le cadre des Nations Unies et 500 avec l’Union européenne.
Les armées ont des structures très hiérarchisées et les militaires bénéficient du titre du poste qu’ils occupent mais aussi d’un grade. En 2023, on dénombrait ainsi plus de 76.000 militaires du rang, près de 90.000 sous-officiers et plus de 34.000 officiers. Le grade le plus élevé qu’un militaire puisse atteindre est celui de général, ou amiral dans la Marine. Les généraux ont une rémunération nette mensuelle moyenne de 9.406 euros, contre 4.737 euros pour un officier et 2.199 euros pour un militaire du rang. Lorsqu’ils partent en opération extérieure (OPEX), les militaires bénéficient d’importantes primes en plus de leur rémunération.
Alors que les femmes ont les mêmes droits que les hommes en termes d’accès aux métiers des armées, elles restent minoritaires parmi les militaires et sont, comme dans de nombreux autres secteurs, victimes d’inégalités, notamment au niveau du salaire. En 2023, les femmes gagnaient moins que les hommes pour l’ensemble des grades des armées. Par exemple, une femme officier gagnait en moyenne 4.046 euros net par mois en 2023, contre 4.887 euros pour un homme officier.
Cependant, le pays bénéficie également d’importantes recettes dans ce secteur, puisque la France a une forte industrie de l’armement sur son territoire. La moitié du chiffre d’affaires de l’entreprise Thales, soit près de 10 milliards d’euros, provient de ses activités dans le secteur de la défense et de la sécurité. Les revenus du groupe Safran équivalaient à plus de 23 milliards d’euros en 2023 et Naval Group, spécialisé dans l’industrie navale, atteint chaque année un chiffre d’affaires de plus de 4 milliards d’euros, de façon similaire à Dassault Aviation, qui dépassait les 4,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023. Enfin, parallèlement à l’augmentation du montant des commandes enregistrées par la division de la défense et de la construction spatiale du groupe Airbus, le chiffre d'affaires réalisé par cette division est en hausse, atteignant plus de 11 milliards d’euros en 2023.
Comme les Etats-Unis sont la première puissance militaire mondiale et dépensent plus de 900 milliards de dollars chaque année pour leur défense, soit de loin le montant le plus élevé du monde, l’Europe a longtemps compté sur les États-Unis en termes de défense, créant une forme de dépendance.
Petit à petit s’est développée une volonté européenne commune de ne pas uniquement compter sur l’OTAN et sur les États-Unis, mais de développer une véritable défense européenne. Le traité de Lisbonne signé en 2007 introduit alors la coopération structurée permanente (PESCO), permettant aux membres de l’Union européenne de coopérer dans le domaine de la défense.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a renforcé encore cette volonté de développer la défense européenne. Pour la première fois depuis de nombreuses années, une guerre s’est déclarée sur le territoire européen. L’Ukraine ne faisant pas partie de l’OTAN, cette dernière n’est pas intervenue, mais la plupart des pays européens ont souhaité venir en aide à l’Ukraine en lui fournissant un soutien financier, économique, humanitaire et militaire.
Parallèlement, de nombreux pays européens ont revu à la hausse leur budget national consacré à la défense. L’Allemagne a ainsi dédié plus de 97 milliards de dollars à sa défense en 2024, alors que pendant des années, la défense n’était pas une priorité pour ce pays. Le seul autre pays européen ayant un budget plus élevé que la France est le Royaume-Uni, qui, comme la France, a depuis longtemps un rôle diplomatique et militaire important dans le monde. Certains pays plus proches de la Russie ont pris des mesures encore plus drastiques. La Pologne par exemple, met en place de vastes programmes d’entraînement militaire et a dédié 4,12% de son PIB à ses dépenses militaires en 2024, un record dans l’Union européenne.
Le réarmement de l’Europe s’inscrit dans une tendance mondiale au réarmement et est lié à l’inquiétude d’être attaqué par la Russie à l’image de l’Ukraine, mais il a été poussé encore davantage par l’éloignement des Etats-Unis de ses alliés européens début 2025. La grande majorité des Français se déclaraient ainsi en 2025 en faveur de la mise en place d’une défense européenne commune. En mars 2025, Emmanuel Macron a déclaré : « L’Europe de la défense, que nous défendons depuis huit ans, devient donc une réalité. Cela veut dire des pays européens davantage prêts à se défendre et à se protéger, qui produisent ensemble les équipements dont ils ont besoin, sur leur sol, qui sont prêts à davantage coopérer, à réduire leur dépendance à l’égard du reste du monde. Et c’est une bonne chose. »./.
La défense française
Que ce soit en Europe, aux Etats-Unis ou au niveau mondial, la tendance est bien là : les dépenses militaires augmentent d’année en année, avec une accélération depuis le début des années 2020. C’est également le cas pour la France. Alors que les dépenses militaires de la France équivalaient à un peu plus de 32 milliards d’euros en 2017, il est prévu qu’elles atteignent 69 milliards d’euros en 2030. Après sa victoire lors de la seconde guerre mondiale, le pays est resté un pouvoir militaire important dans le monde. La France s’est impliquée diplomatiquement et militairement dans de nombreuses régions du monde, notamment en Afrique, où elle réduit aujourd’hui sa présence militaire.Parmi les plus de 200.000 militaires et plus de 62.000 civils travaillant pour l’armée française, près de 20.000 étaient déployés en France métropolitaine ou dans les DROM-COM en 2024, 4.000 au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon, à Djibouti et aux Emirats arabes unis, environ 1.000 au Tchad, 600 en Syrie et en Irak, et 900 étaient déployés dans les forces maritimes. 2.000 militaires étaient également engagés dans le cadre de l’OTAN, 750 dans le cadre des Nations Unies et 500 avec l’Union européenne.
Les armées et les militaires
Les militaires sont en grande majorité des hommes, qui sont actifs dans les différents secteurs des armées françaises. Alors que l’Armée de terre compte plus de 100.000 militaires, l’Armée de l’air et de l’espace en regroupe près de 40.000 et la Marine nationale un peu plus de 35.000. De plus, certains militaires travaillent dans des fonctions de support ou administratives, notamment au sein du service du commissariat des armées, du service de santé des armées, du secrétariat général pour l’administration et de la direction générale de l’armement.Les armées ont des structures très hiérarchisées et les militaires bénéficient du titre du poste qu’ils occupent mais aussi d’un grade. En 2023, on dénombrait ainsi plus de 76.000 militaires du rang, près de 90.000 sous-officiers et plus de 34.000 officiers. Le grade le plus élevé qu’un militaire puisse atteindre est celui de général, ou amiral dans la Marine. Les généraux ont une rémunération nette mensuelle moyenne de 9.406 euros, contre 4.737 euros pour un officier et 2.199 euros pour un militaire du rang. Lorsqu’ils partent en opération extérieure (OPEX), les militaires bénéficient d’importantes primes en plus de leur rémunération.
Alors que les femmes ont les mêmes droits que les hommes en termes d’accès aux métiers des armées, elles restent minoritaires parmi les militaires et sont, comme dans de nombreux autres secteurs, victimes d’inégalités, notamment au niveau du salaire. En 2023, les femmes gagnaient moins que les hommes pour l’ensemble des grades des armées. Par exemple, une femme officier gagnait en moyenne 4.046 euros net par mois en 2023, contre 4.887 euros pour un homme officier.
Équipement militaire et marché de l’armement
En plus de l’arme nucléaire, la France dispose d’un certain nombre d’équipements pour ses armées. En 2025, elle détenait 9 sous-marins, 5.387 véhicules blindés de combat, 238 avions de combat et 1 porte-avion. Pour ses équipements, la France dépense chaque année plus de 22 milliards d’euros.Cependant, le pays bénéficie également d’importantes recettes dans ce secteur, puisque la France a une forte industrie de l’armement sur son territoire. La moitié du chiffre d’affaires de l’entreprise Thales, soit près de 10 milliards d’euros, provient de ses activités dans le secteur de la défense et de la sécurité. Les revenus du groupe Safran équivalaient à plus de 23 milliards d’euros en 2023 et Naval Group, spécialisé dans l’industrie navale, atteint chaque année un chiffre d’affaires de plus de 4 milliards d’euros, de façon similaire à Dassault Aviation, qui dépassait les 4,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023. Enfin, parallèlement à l’augmentation du montant des commandes enregistrées par la division de la défense et de la construction spatiale du groupe Airbus, le chiffre d'affaires réalisé par cette division est en hausse, atteignant plus de 11 milliards d’euros en 2023.
Défense européenne et OTAN
Comme beaucoup de pays européens, la France est membre de l’OTAN, qui rassemble plusieurs pays d’Europe ainsi que les États-Unis et le Canada. La France contribue chaque année à l’OTAN à hauteur de plusieurs centaines de millions d’euros.Comme les Etats-Unis sont la première puissance militaire mondiale et dépensent plus de 900 milliards de dollars chaque année pour leur défense, soit de loin le montant le plus élevé du monde, l’Europe a longtemps compté sur les États-Unis en termes de défense, créant une forme de dépendance.
Petit à petit s’est développée une volonté européenne commune de ne pas uniquement compter sur l’OTAN et sur les États-Unis, mais de développer une véritable défense européenne. Le traité de Lisbonne signé en 2007 introduit alors la coopération structurée permanente (PESCO), permettant aux membres de l’Union européenne de coopérer dans le domaine de la défense.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a renforcé encore cette volonté de développer la défense européenne. Pour la première fois depuis de nombreuses années, une guerre s’est déclarée sur le territoire européen. L’Ukraine ne faisant pas partie de l’OTAN, cette dernière n’est pas intervenue, mais la plupart des pays européens ont souhaité venir en aide à l’Ukraine en lui fournissant un soutien financier, économique, humanitaire et militaire.
Parallèlement, de nombreux pays européens ont revu à la hausse leur budget national consacré à la défense. L’Allemagne a ainsi dédié plus de 97 milliards de dollars à sa défense en 2024, alors que pendant des années, la défense n’était pas une priorité pour ce pays. Le seul autre pays européen ayant un budget plus élevé que la France est le Royaume-Uni, qui, comme la France, a depuis longtemps un rôle diplomatique et militaire important dans le monde. Certains pays plus proches de la Russie ont pris des mesures encore plus drastiques. La Pologne par exemple, met en place de vastes programmes d’entraînement militaire et a dédié 4,12% de son PIB à ses dépenses militaires en 2024, un record dans l’Union européenne.
Le réarmement de l’Europe s’inscrit dans une tendance mondiale au réarmement et est lié à l’inquiétude d’être attaqué par la Russie à l’image de l’Ukraine, mais il a été poussé encore davantage par l’éloignement des Etats-Unis de ses alliés européens début 2025. La grande majorité des Français se déclaraient ainsi en 2025 en faveur de la mise en place d’une défense européenne commune. En mars 2025, Emmanuel Macron a déclaré : « L’Europe de la défense, que nous défendons depuis huit ans, devient donc une réalité. Cela veut dire des pays européens davantage prêts à se défendre et à se protéger, qui produisent ensemble les équipements dont ils ont besoin, sur leur sol, qui sont prêts à davantage coopérer, à réduire leur dépendance à l’égard du reste du monde. Et c’est une bonne chose. »./.
Sheelah Delestre
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28 mars 2025
Sheelah Delestre
Researcher French Market & global topics
