La France d'outre-mer - Faits et chiffres
Caractéristiques géographiques et juridiques
Avec une superficie de 120.356 kilomètres carrés, les territoires d’outre-mer de la France représentent près d’un cinquième de l’ensemble du territoire français. Leur dispersion sur tous les océans, à l’exception de l’Arctique, permet à la ZEE française de couvrir environ 8 % de la surface de l’ensemble des ZEE du monde. La France y exerce ainsi ses droits souverains, comme prévu par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. Les 12 territoires ultramarins ne suivent toutefois pas tous le même régime constitutionnel au regard de leur dépendance à la France. La Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, La Réunion, Mayotte et Saint-Barthélemy sont soumis au principe de l’identité législative ; les lois et règlements français y sont applicables dans les mêmes conditions qu'en métropole, sauf si la loi ou le règlement en dispose autrement. A l’exception de la Nouvelle-Calédonie et des Terres australes et antarctiques françaises, qui disposent de statuts spécifiques, tous les autres territoires ultramarins possèdent une organisation administrative, une répartition des compétences et un droit applicable pouvant différer fortement du droit commun applicable en France métropolitaine.Des territoires stratégiques aux enjeux importants
Près d’une trentaine de garnisons militaires françaises d'un effectif total de 8.500 personnes se trouvent sur les départements et territoires d’outre-mer. Avec ses cinq forces armées régionales, la France se positionne en particulier à La Réunion, à Mayotte, en Polynésie, en Nouvelle-Calédonie, en Guyane et aux Antilles, affirmant ainsi son statut de puissance mondiale. Si la protection, le maintien de la souveraineté française sur le territoire national et la collecte de renseignements militaires sont des enjeux essentiels, la préservation des ressources présentes sur ces territoires l’est tout autant : la Nouvelle-Calédonie était par exemple, en 2023, le troisième producteur mondial de nickel. Les territoires ultramarins sont également des relais du rayonnement culturel français, avec une part de population francophone dépassant les 80 % pour une dizaine d’entre eux, voire 100 % pour Saint-Pierre-et-Miquelon. Toutefois, la mission outre-mer ne représentait que 0,3 % du budget de l’Etat français en 2023. Malgré l’intérêt stratégique de la France pour ses territoires d’outre-mer, l’écart de développement qui y règne avec la métropole, couplé à un sentiment de relégation des ultramarins, suscite un vif ressentiment.Des difficultés menant au bord de l’implosion
Si certaines difficultés structurelles, comme la persistance du chômage, sont partagées par de nombreux territoires ultramarins, ces derniers ont également des enjeux qui leur sont spécifiques. Sur fond de pauvreté élevée, la crise de l’eau et démographique, les inégalités sociales avec la métropole et l’insécurité sont des problèmes récurrents. En 2021, le taux de pauvreté était 2,5 plus élevé à la Réunion qu’en métropole, et deux fois plus élevé à la Martinique. Ces difficultés économiques saillantes sont accentuées par une cherté de la vie plus importante qu’en métropole, alors que le produit intérieur brut par habitant des régions d'outre-mer était inférieur à 25.000 euros.Malgré les mesures entreprises par l’Etat français pour tenter de mettre fin aux fléaux rencontrés par les ultramarins, l’embrasement en Nouvelle-Calédonie en mai 2024 remet une nouvelle fois en question la capacité de la France de comprendre et de gérer ses outre-mer. L’Etat français est notamment accusé d’enfermer les départements et régions d’outre-mer dans des économies protectionnistes trop largement dépendantes de l’octroi de mer et de ses taxes prélevées sur les importations. Le manque de connaissance des territoires et de leurs spécificités, ainsi que de coopération régionale, sont également pointés du doigt.