Le GIEC a publié cette semaine sa dernière évaluation sur le changement climatique, avertissant que le réchauffement planétaire pourrait atteindre le seuil de 1,5 degrés autour de 2030, soit dix ans plus tôt qu'estimé auparavant. À la lecture du rapport, les événements de ces dernières semaines - records de température aux pôles, inondations en Allemagne, vagues de chaleur généralisées et feux de forêt dévastateurs - apparaissent comme autant de signaux avant-coureurs inquiétants. Ces événements climatiques extrêmes se produisent alors que la hausse de température à l’échelle de la Terre n’est actuellement "que" de 1,1 °C par rapport à la période préindustrielle.
Dans le sud de l'Europe, la Turquie, la Grèce et l'Italie sont particulièrement touchées par les feux de forêt cette année. Les fortes chaleurs ont attisé les flammes, brûlant des dizaines de milliers d'hectares de forêts et forçant des milliers de personnes à évacuer leur domicile. L'île grecque d'Eubée, la deuxième plus grande du pays après la Crète, a été ravagée par les flammes pendant plusieurs jours dans ce que le Premier ministre grec a décrit comme "une catastrophe naturelle aux proportions sans précédent".
Alors que la Grèce lutte toujours contre les incendies avec l'aide de plusieurs pays, les efforts de la Turquie pour contenir les flammes qui ravagent le pays depuis le 28 juillet ont été aidés par les pluies du week-end. Selon le ministre turc de l'agriculture et des forêts, 268 des 270 incendies recensés étaient sous contrôle lundi, après que les pompiers aient combattu les flammes pendant 13 jours consécutifs.
Notre graphique, basé sur les données du Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS), montre l'ampleur des incendies de cette année en Turquie, en Grèce et en Italie. Au 10 août, les dégâts infligés par les feux de forêt dépassaient déjà très largement la moyenne annuelle des 13 dernières années dans ces trois pays. En France, les forêts sont également particulièrement affectées cette année, avec déjà plus de 20 000 hectares ravagés par les flammes, soit plus du double que la moyenne annuelle depuis 2008. Il est intéressant de noter que la péninsule Ibérique, exposée à un risque élevé d'incendies de ce type, reste pour le moment plutôt épargnée, la saison des incendies au Portugal étant jusqu'à présent relativement calme comparée aux années précédentes.