La vie étudiante en France - Faits et chiffres
La santé mentale des étudiants
Avec la succession de confinements et leurs effets délétères sur la santé mentale des Français, la pandémie de Covid-19 a révélé un problème de santé publique souvent minimisé auparavant : les troubles psychiques. Les étudiants, en particulier, sont nombreux à souffrir de ces troubles. S’ils souffraient principalement d’anxiété et de dépression sévère pendant les confinements en 2020, ils étaient encore 20% à déclarer des épisodes dépressifs en 2021, contre 13% en 2017. Les étudiants semblent fragilisés sur le long terme par les difficultés qu’ils ont vécues les années précédentes, dans la mesure où 70% d’entre eux ont déclaré souffrir de troubles du sommeil en 2023. Cette dégradation de la santé mentale est d’autant plus préoccupante que certains étudiants se voient contraints de renoncer aux aides médicales, principalement pour cause de manque de temps et de problèmes d’argent, témoignant ainsi de la déliquescence du niveau de vie que subit l’ensemble de la communauté étudiante.Difficultés de la vie étudiante et précarité
Traditionnellement, la question du logement est souvent l’un des premiers problèmes auquel les étudiants se trouvent confrontés. En effet, beaucoup d’étudiants rencontrent des difficultés lors de leurs recherches de logement, surtout dans les grandes villes universitaires, où la tension locative est particulièrement forte. Cette charge mentale des étudiants se trouve désormais aggravée par l’ombre de la précarité, causée par la forte inflation dont pâtit l’économie française depuis 2022. Pourtant, le nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur ne cesse d’augmenter depuis les années 1980, et devrait atteindre prochainement la barre des 3 millions. La hausse généralisée du coût de la vie dans les grandes villes universitaires françaises frappe alors de plein fouet une dense et fragile population d’étudiants, qui dépense déjà en moyenne plus de 600 euros par mois pour se loger dans ces villes.Si certains étudiants peuvent compter sur le soutien financier de leur famille, la hausse du coût de la vie oblige toutefois une majorité d’entre eux à s’adapter, parfois de façon drastique. En 2023, le découvert bancaire était une réalité pour 40% des étudiants en France. S’ils étaient environ 24% à exercer une activité rémunérée pendant l’année universitaire en 2022, l’emploi ne se révèle pas toujours une source de revenus suffisante et les étudiants se voient contraints de jouer sur les dépenses. En 2023, plus de la moitié d’entre eux ont renoncé ou limité leurs dépenses en matière de divertissement, d’habillement et même d’alimentation. En termes d’alimentation, les étudiants consomment moins, moins cher, et sautent parfois certains repas. De la même manière que pour l’ensemble de la population française, les étudiants ont de plus en plus recours aux banques alimentaires, qui, comme les Restos du Cœur, voient une hausse fulgurante du nombre de repas servis depuis leur création.
Etudiants et international
Malgré les conséquences préoccupantes de la conjoncture économique française sur le niveau de vie et sur le mental des étudiants, la France, forte de sa culture et de son excellence académique, reste un pays attractif aux yeux des étudiants internationaux : en 2022, le territoire accueillait dans son enseignement supérieur presque 365.000 étudiants étrangers, qui venaient principalement du Maghreb et de d’autres pays d’Afrique, de l’Asie et de l’Océanie.Quant aux étudiants français, ces derniers choisissent de préférence des destinations francophones telles que le Canada et la Belgique, ou anglophones comme le Royaume-Uni. Les départs à l’international des étudiants sont de plus en plus démocratisés par les établissements d’enseignement supérieur, notamment en France : plus de 56.000 bourses Erasmus+ avaient été accordées aux étudiants et lycéens français en 2021 dans le cadre de leurs études.
Face aux barrières de la langue et à la diversité culturelle rencontrées par les étudiants partant à l’étranger, mais aussi face aux défis économiques et psychiques de la vie étudiante en France, les étudiants sont amenés à relever de nouveaux défis qui les responsabilisent et les préparent à leur vie future, autant sur le plan professionnel que personnel. En ce sens, il apparaît que les étudiants français sont en réalité bien éloignés de l’image d’insouciance et d’irresponsabilité liée à la jeunesse qu’on leur prête.