Le marché de l'emploi en France
La population active désigne l’ensemble des personnes en âge de travailler disponibles sur le marché du travail, qu’elles aient un emploi ou non. Ainsi, les personnes au chômage cherchant activement un emploi sont considérées comme actives. Ne font donc pas partie des actifs les jeunes de moins de 15 ans, les étudiants ne travaillant pas en complément de leurs études, les personnes au foyer, les personnes handicapées ne pouvant exercer d’activité, les retraités ne travaillant pas en complément de leur retraite, etc. Ainsi, les actifs ayant un emploi (ou actifs occupés) étaient au nombre de 30 millions en 2021. Les actifs sans emploi représentaient 5,4% de la population en 2022.Il est donc capital de différencier le taux d’activité et le taux d’emploi : l’un désigne la population en mesure de travailler (qu’elle ait un emploi ou non) et le second prend uniquement en compte les personnes en âge de travailler ayant un emploi. Les différences entre les sexes sont notables, aussi bien pour le taux d’activité que pour le taux d’emploi. Les femmes ont cependant enregistré une nette augmentation de leur taux d’emploi de 2006 à 2021, passant de 58 à 64%.
En France, le contrat à durée indéterminée (CDI) est la norme. En 2020, 75% de la population active en emploi était liée à son employeur via ce type de contrat. On observe néanmoins une diversification des types de contrats depuis plusieurs années. L’intérim a fortement progressé depuis le début des années 2010. On recensait en 2021 près de 780.000 emplois en intérim. En 2008, un nouveau type de contrat est apparu sur le marché du travail : la micro-entreprise. Lancées par le gouvernement Fillon en 2008, les micro-entreprises représentaient en 2023 la majorité des créations d’entreprises. De nombreuses organisations recourent au service des micro-entrepreneurs, parfois sous couvert de « salariat déguisé », afin de s’acquitter des charges patronales et salariales, les personnes concernées travaillant alors sous le statut d’indépendant, mais dans des conditions semblables à celles d’un employé régulier.
Les revenus en France
Les Français sont-ils satisfaits au travail ? Pour une large majorité, oui. 72% d’entre eux exprimaient leur satisfaction à aller travailler en 2022. Un taux élevé, mais inférieur à ceux des pays voisins. Cette différence peut trouver sa cause dans les différences de revenus entre pays. En 2021, la France enregistrait un salaire moyen brut et net bien inférieur aux Allemands ou aux Belges alors que la rémunération était de loin le principal facteur de motivation au travail pour les salariés français.En France, les rémunérations augmentent faiblement depuis plusieurs années. En 2021, le salaire brut moyen était de 40.115 euros par an, soit une augmentation d’environ 2.500 euros brut annuels par rapport à 2010. En Allemagne, l’augmentation du salaire brut a été nettement plus forte, passant de 29.000 à 40.000 euros sur la même période, grâce notamment à l’instauration du salaire minium au milieu des années 2010. Néanmoins, les rémunérations sont reparties à la hausse en France en 2022 et 2023 afin de palier la perte de pouvoir d’achat liée à l’inflation. Les écarts de salaire restent encore un sujet important en France. Les différences de revenus entre les moins et les plus payés s’accentuent dans les entreprises françaises et les écarts de revenus entre hommes et femmes ne diminuent pas depuis 2010.
Parmi les catégories socio-professionnelles les moins bien rémunérées, on trouvait en 2020, les employés et ouvriers peu qualifiés, et là aussi, on enregistrait une différence de rémunération notable entre hommes et femmes.
Les conditions de travail en France
Privés d’accès à leur lieu de travail pendant des mois durant la pandémie de Covid, de nombreux Français se sont brusquement adaptés à un nouvel environnement de travail encore jusque-là peu répandu, le télétravail. Le télétravail présente un certain nombre d’avantages, il permet par exemple de mieux gérer la pression professionnelle.Cette nouvelle organisation du travail peut s’avérer être une soupape de décompression. À l’heure où le burn-out touche de plus en plus de Français, le télétravail peut représenter un réel gain pour lutter contre le mal-être au travail et l’absentéisme lié aux arrêts maladies. En 2019, 23% des arrêts maladies étaient liés à des difficultés d’organisation et de management des entreprises. Le télétravail présente aussi d’autres avantages, comme le temps économisé sur le trajet domicile-travail. Dans certaines régions, cela représente en moyenne 45 minutes quotidiennes.
Globalement, la notion de bien-être au travail s’inscrit de plus en plus parmi les enjeux essentiels de l’emploi, en 2019, seuls 28% des actifs français déclaraient rarement ou ne jamais être stressés au travail. De plus, la quête de sens est aussi au cœur des préoccupations des jeunes actifs : un emploi n’est plus uniquement un gagne-pain, il est vecteur d’accomplissement personnel. Cette quête semble apporter davantage de satisfaction pour le contenu et l’intérêt de son travail avec une nette augmentation de 2003 à 2021.