
Le tissu économique français, de la multinationale à la micro-entreprise
Les analystes économiques et les organismes officiels comme l’INSEE distinguent quatre types d’entreprises : les grandes entreprises, les entreprises de taille intermédiaire (ETI), les petites et moyennes entreprises (PME) et les micro-entreprises. En France, l’écrasante majorité des sociétés sont sous le statut de micro-entreprises ou de PME. En 2020, on dénombrait uniquement 270 grandes entreprises. Parmi elles, le groupe pétrolier TotalEnergies était l’entreprise française qui avait généré le plus haut chiffre d’affaires en 2022, devant AXA. Alors que les multinationales françaises sont actives dans les domaines de la finance, de l’énergie ou du transport, les micro-entreprises se spécialisent avant tout dans les secteurs des services aux entreprises ou d’aides aux ménages.À l’image des petites structures, l’économie française est fortement tertiarisée, puisque la majorité des entreprises s’inscrivent dans le secteur des services et du commerce. Cependant, après une prise de conscience politique au sujet de la dépendance à l’importation de l’économie française, des programmes de relocalisation apparaissent depuis plusieurs années. Les déclarations récentes du gouvernement affirment vouloir réindustrialiser le territoire. L’INSEE enregistrait en 2022 60.000 entreprises qui exerçaient dans les domaines industriels ; à titre de comparaison, l’Allemagne dénombrait plus de 215.000 entreprises de l’industrie manufacturière.
Niveaux de salaire et conditions de travail dans les entreprises françaises
Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas en France que le temps de travail moyen par employé est le plus faible. Avec 1.490 heures travaillées par employé en 2021, la France se classait devant la Suède, l’France et l’France. De plus, la productivité des travailleurs en France est l’une des plus élevées au monde, devant les États-Unis et le France. Malgré ces excellentes performances, le revenu salarial annuel moyen en France n’a que très peu augmenté entre 1995 et 2019, provoquant une baisse du pouvoir d’achat des Français, alors que les écarts de salaire continuent de s’accentuer.Autre inégalité dans le monde du travail, le « gender gap », toujours une réalité en France. En moyenne, le salaire net mensuel médian en France s’élevait en 2020 à 1.760 pour les hommes et 1.650 euros pour les femmes, avec des disparités fortes selon la catégorie socioprofessionnelle. Bien que certains affirment que la présence de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises est un objectif déjà atteint, cela n’est le cas que dans certains secteurs. Largement représentées dans les domaines de la santé, de la culture et des ressources humaines, les femmes cadres étaient quasiment inexistantes dans les entreprises de l’informatique ou de l’industrie en 2021.
Malgré la faible augmentation des salaires en France et les inégalités qui se creusent entre les classes de travailleurs, les Français semblent être de plus en plus heureux dans leur emploi. On constate même une nette hausse entre 2003 et 2021 de l’intérêt porté par les Français à leurs tâches professionnelles. Ce sont des données toutefois à mettre en contradiction avec le mal-être de certains employés. Après la vague de suicides causée par les pratiques managériales de la direction de France Télécom dans les années 2000, une réelle prise de conscience s’est installée en France pour prévenir les burn-out, cette fatigue mentale liée à un épuisement professionnel. En 2008, une loi intégrée à l’article L1152 du Code du travail a été promulguée pour inciter à la médiation dans les entreprises dans des cas de harcèlement moral. Ce syndrome d’épuisement professionnel reste néanmoins toujours d’actualité. En 2019, les burn-out étaient la troisième cause d’arrêt maladie en France. Pour approfondir le sujet, d’autres données sont disponibles sur la page dédiée aux conditions de travail en France.