
Parcoursup et l’orientation post-bac
C’est en classe de terminale générale que les élèves sont appelés à faire leurs choix d’orientation professionnelle, souvent en prenant en compte les matières choisies au lycée. Afin de faire ce choix parfois difficile, les lycéens s’informent le plus volontiers auprès de foires et de salons dédiés à l’orientation, ainsi que sur Internet. Les jeunes choisissent leur filière d’études avant tout en fonction de trois facteurs : leurs centres d’intérêt, leur projet professionnel et les débouchés professionnels.Concrètement, une fois les préférences de chacun déterminées, les élèves en classe de terminale sont invités à s’inscrire sur la plateforme Parcoursup, le successeur d’Admission Post-Bac (APB). Alors que Parcoursup présente l’avantage de digitaliser tout le processus d’orientation et d’admissibilité aux diverses filières sélectionnées, elle a aussi subi de vives critiques et notamment été accusée de manque de transparence et d’équité, dans un système scolaire français fréquemment accusé d’élitisme.
La majorité des étudiants à l’université
La norme européenne du système Licence – Master – Doctorat (LMD) s’applique aussi en France, où les études sont structurées selon ce modèle, en particulier à l’université. La majorité des étudiants en France, soit 1,6 millions de jeunes, font leurs études à l’université, dont un quart en sciences et un tiers en lettres et sciences humaines, un domaine également particulièrement populaire auprès des doctorants. L’université est la seule institution offrant la poursuite d’études en thèse après l’obtention d’un BAC+5 et joue un rôle primordial dans le domaine de la recherche.Les universités publiques sont gratuites ou très peu chères pour les étudiants, en particulier pour les boursiers. Cependant, malgré le faible coût de l’université et les repas à 1 euro fournis aux plus démunis, de nombreux étudiants manquent de moyens, notamment pour payer leur loyer et leurs achats alimentaires. Sans surprise, la région attirant le plus grand nombre d’étudiants est l’Île-de-France, où les prix des loyers sont particulièrement élevés.
Les classes préparatoires et les grandes écoles, une spécificité française élitiste ?
Une spécificité française réside dans l’existence des grandes écoles. Ces écoles très sélectives recrutent généralement sur concours, que les étudiants préparent fréquemment dans des classes préparatoires offertes par des lycées. Bien que certaines grandes écoles comme Sciences Po recrutent sur concours directement après le Baccalauréat, la visite d’une classe prépa est souvent nécessaire pour intégrer une école de commerce ou d’ingénieur, ou certaines écoles prestigieuses telles que l’École normale supérieure (ENS). Chaque année, plus de 80.000 élèves sont inscrits dans les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), dont plus de la moitié au sein de la filière scientifique, 20.000 en filière économique et commerciale et autour de 12.000 au sein de la filière littéraire.Les grandes écoles sont de plus en plus populaires et nombreuses. Les écoles de commerce, dont la sélectivité varie en fonction du prestige et du classement de chaque école, accueillaient près de 240.000 étudiants en 2022 et les écoles d’ingénieurs 176.000 étudiants en 2021.
Mais ces écoles coûtent cher et rares sont celles qui, à l’instar de Sciences Po, prévoient des tarifs plus faibles pour les étudiants dont les parents touchent des revenus moins élevés. Dans les écoles de commerce les plus réputées, comme HEC ou l’ESCP, les coûts d’inscription peuvent atteindre les 17.000 euros l’année.
La sélectivité, le prix élevé et la complexité du système privilégient fortement les étudiants issus de milieux favorisés. Dans les classes prépas, plus de 50% des élèves ont des parents qui sont cadres ; un taux qui monte à 54% dans les écoles d’ingénieurs et même à 64% à l’ENS.
Les études en grande école sont souvent la garantie d’un réseau puissant, de liens forts avec le monde de l’entreprise, de séjours à l’étranger intégrés au cursus et d’opportunités d’emploi importantes. En écoles d’ingénieurs par exemple, plus de 60% des étudiants ont déjà signé leur premier contrat de travail avant même d’avoir obtenu leur diplôme.
Un bon accès à l’emploi pour les diplômés de l’enseignement supérieur
La poursuite d’études supérieures et l’obtention de diplômes est déterminante pour l’avenir professionnel. En 2021, presque la moitié des jeunes sans diplôme étaient au chômage contre seulement 9% de ceux ayant suivi des études supérieures longues, ce qui correspond à un BAC+5 ou plus. Les femmes sans diplômes étaient particulièrement touchées par le chômage et l’inactivité, leur taux d’activité était ainsi de seulement 20% en 2020, contre un taux d’activité de près de 78% chez les femmes diplômées du supérieur.Si le diplôme constitue une garantie pour trouver un emploi, il reste que les plus diplômés ne sont pas forcément les mieux rémunérés, du moins en début de carrière. Chez les Français récemment diplômés de l'enseignement supérieur long, le salaire s’élevait en 2021, un an après la remise du diplôme, à seulement 34.500 euros annuels brut pour les hommes, 28.000 pour les femmes. Cette importante différence entre les salaires, même en début de carrière, entre les hommes et les femmes, est en partie liée à des choix différents de cursus d’études, les hommes se dirigeant plutôt vers les écoles d’ingénieurs et les femmes plutôt vers les formations paramédicales et sociales, mais ce n’est pas la seule raison. En effet, des inégalités persistent entre les deux sexes, malgré une égalité en droits, un thème que vous pouvez approfondir en lisant notre page thématique dédiée à ce sujet./.