Les entreprises françaises du secteur aéronautique et spatial - Faits et chiffres
Indéniablement, les États-Unis représentaient un quart de la flotte aérienne mondiale, tandis que la France, avec 2 %, se positionnait comme le premier pays européen dans ce domaine. A titre d’exemple, l’avion de combat européen Eurofighter Typhoon fait partie des plus utilisés au monde en 2023.
Safran, Thalès et Dassault : piliers et trio gagnants :
D’abord, Safran est un groupe industriel français présent dans l’aéronautique et la défense. La fusion de Sagem et Snecma pour former le groupe a eu lieu en 2005. Safran produit des moteurs d’avions, d’hélicoptères, de fusées, et occupe des positions fortes sur ces marchés. D'ailleurs, son chiffre d’affaires s'élevait à près de 23,2 milliards d’euros en 2023, dont plus de la moitié a été réalisée par le secteur d'activité de propulsion aéronautique et spatiale. L’Etat français détient un peu plus de 10 % du capital du groupe Safran dans le monde en 2023.Le groupe Thales, quant à lui, est spécialisé dans l’aérospatial, la défense et le transport terrestre. Son chiffre d’affaires avoisinait les plus de 18 milliards d'euros, dont environ neuf milliards étaient générés par le secteur de la défense et de la sécurité. Le groupe a été créé en 1998 lorsque les branches d’Alcatel, Thomson CSF et Dassault Électronique spécialisées dans la défense se sont réunies, mais ce ne fut qu'en 2000 que l’entreprise a pris le nom de Thales. L’entreprise tente de se placer sur les marchés émergents, ce qui lui permet de réaliser un chiffre d'affaires en Asie qui atteignait environ de 1,8 milliards d'euros en 2023. Cette même année, les prises de commandes du groupe représentaient une valeur d'environ 23,2 milliards d'euros à l'échelle mondiale, dont près de 15,5 milliards d'euros en Europe et plus de 6 milliards en rien qu’en France.
Enfin, Airbus, géant de l’aéronautique, s’appuie sur un solide réseau de sous-traitants français pour la production de ses appareils, lui permettant de générer un chiffre d’affaires de plus de 65 milliards d’euros en 2023. Néanmoins, la division défense et construction spatiale représentait 17 % des revenus d'Airbus cette même année.
Le Rafale, joyau de l’aéronautique française
Le groupe Dassault Aviation, qui est un constructeur aéronautique français fondé en 1929, a généré un chiffre d’affaires de près de 4,8 milliards d’euros en 2023, dont 1,8 milliards grâce à ses programmes Falcon. Ainsi, l’entreprise a livré 26 avions de ce modèle et 13 avions Rafale cette année-là en signant des contrats majeurs.Le Rafale, entièrement "made in France" pour éviter toute dépendance en cas de conflit, est un véritable symbole de la souveraineté industrielle. Cet avion de combat, reconnu comme le meilleur au monde, a vendu 103 exemplaires en cinq ans, notamment en Inde, au Qatar, en Égypte et aux Émirats arabes unis. Cependant, la France peine à convaincre les pays européens comme la Pologne, la Belgique et l’Allemagne, qui continuent de préférer l’avion américain F-35. En particulier lorsqu’on prend en compte que le groupe militaire français tirait son chiffre d'affaires principalement des ventes à l'export. Chaque Rafale supplémentaire représente cent emplois de plus, ce qui notable compte tenu du fait que le groupe comptait plus de 13.000 employés au 31 décembre 2023. En pleine croissance, le carnet de commandes de Dassault s'élevait à 211 Rafale neufs, répartis entre l’exportation et la France. Parmi les prospects, la Serbie et l'Irak sont mentionnés, ce dernier envisageant un paiement en pétrole. Deux importants contrats avec l'Inde sont également en négociation, principal partenaire des commandes d'armes et de matériel militaire auprès de la France.
Par ailleurs, l’industrie spatiale est cruciale pour l’innovation technologique et la recherche scientifique en renforçant les collaborations internationales. En 2023, le chiffre d'affaires de l'industrie aérospatiale et de la défense mondiale s'élevait à 829 milliards de dollars. La France investit massivement dans des programmes spatiaux. A l’image de l'Agence spatiale européenne (ESA) qui dispose d’un budget de 7,8 milliards d’euros, et dont la France contribue à plus de 20 %. En outre, la présence de la France dans l’espace extra-atmosphérique est importante car elle dispose de 93 satellites en orbite. Cependant le marché reste dominé par des sociétés privées comme SpaceX.