Le groupe LVMH - Fait et chiffres
LVMH ou l’empire du luxe
Le succès de LVMH laisse rêveur. Avec une capitalisation boursière de plus de 464 milliards de dollars le 19 mars 2024, le produit de l’union des entreprises d’Alain Chevalier et Henry Racamier a su se hisser parmi les vingt plus grandes entreprises du monde en moins de quarante ans. Le chiffre d’affaires total de LVMH a été multiplié par cinq en l’espace de quinze ans, pour atteindre un montant de plus de 86 milliards d’euros en 2023. Cette réussite fait de LVMH le second fleuron des entreprises européennes.Une première explication à ce succès remarquable est la diversification du portefeuille de marques de LVMH. La multiplication des acquisitions de marques à forte valeur telles que Dior et plus récemment Tiffany, dont le nom est désormais associé à celui de géants comme Louis Vuitton, la marque de luxe la mieux valorisée au monde, a en effet contribué à créer un prestigieux empire du luxe. Cette diversité de produit permet à LVMH de toucher un public plus large parmi les 6 % des Français qui préfèrent acheter leurs vêtements issus de marques de luxe. La progression du niveau de vie dans les pays émergents est un second axe stratégique exploité par LVMH, car la consommation de produits de luxe est le reflet de l’opulence de leurs nouvelles classes aisées : près d’un tiers du chiffre d’affaires de LVMH était réalisé en Asie et 7 % au Japon en 2023, tandis que le nombre de magasins affiliés à LVMH à travers le monde a presque doublé entre 2015 et 2023.
Si la mode et maroquinerie est le premier segment de LVMH en termes de chiffre d’affaires, le portefeuille de la multinationale française est pourtant loin de s’y limiter. Les 75 maisons détenues par LVMH (Kenzo, Guerlain, Dom Pérignon, Sephora…) s’inscrivent chacune dans l’un des six pôles d’activités du groupe que sont les vins et spiritueux, la mode et la maroquinerie, les parfums et les cosmétiques, les montres et la joaillerie, la distribution sélective, l’hôtellerie et les médias. Pour ces deux derniers pôles d’activité, LVMH possède en particulier les luxueux hôtels Cheval Blanc, ainsi que des médias tels que Les Echos et Radio Classique.
Engagement pour le patrimoine, la créativité et l’environnement
« Héritiers et dépositaires du patrimoine culturel des métiers de l’artisanat et de la création », tel est le positionnement affirmé par LVMH et ses maisons. Sur le plan de la mode, LVMH cherche les jeunes talents qui seront au cœur des sphères créatrices et innovantes de demain. Le Prix LVMH pour les jeunes créateurs de mode, créé en en 2013, permet chaque année à plus de 2.000 candidats de tous horizons de faire valoir leur talent, et de bénéficier pour les gagnants d’un mentorat d’un an assuré par les équipes de LVMH. Toutefois, plus qu’un tentaculaire empire du luxe, LVMH s’attache également à promouvoir d’autres formes de création artistique. Cela se traduit, entre autres, par le mécénat pratiqué par le groupe et par la naissance de la Fondation Louis Vuitton en 2005, dédiée à l’art contemporain. Cet engagement se manifeste par les nombreuses acquisitions d’œuvres d’art classées en « trésors nationaux » : le groupe collabore activement avec de prestigieux musées et institutions culturelles français tels que le château de Versailles, le musée du Louvre et le musée Guimet.L’engagement de LVMH pour la sauvegarde de l’héritage patrimonial français et occidental se retrouve par ailleurs dans la structure d’entreprise du groupe de Bernard Arnault. En effet, ses cinq enfants occupent des postes clef de direction des maisons affiliées à LVMH, tandis que quatre d’entre eux siègent au conseil d’administration du groupe. Sur les quelques 213.000 employés de LVMH en 2023 qui sont principalement des femmes, 18 % viennent de France et presque 22 % d’Europe.
Défilés de mode, rejets de produits toxiques, surconsommation d’eau et de matières premières…Bien que LVMH et ses maisons, notamment du secteur mode et maroquinerie, n’appartiennent pas à la très polluante industrie de la fast fashion, le groupe français participe néanmoins à une industrie de la mode responsable de l’émission de plus de 968 millions de tonnes de CO2 en 2023. Cette même année, le groupe lui-même était responsable de l’émission de plus de 177.000 tonnes de CO2, ce qui représente toutefois une baisse en comparaison des presque 300.000 tonnes émises en 2016 et du pic de 2021 provoqué par la fin des restrictions liées à la pandémie.