"Le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas." Cette fameuse phrase, attribuée à tort à l'écrivain français André Malraux, ne se vérifie certainement pas en France, où l’on assiste à un déclin continu de la participation religieuse.
, contre encore 66% en 1947. Cette diminution concerne surtout le christianisme, c’est-à-dire les religions catholique et protestante, ainsi que le christianisme orthodoxe. Le christianisme est une religion monothéiste, fondée sur l'enseignement, la personne et la vie de Jésus de Nazareth, tels qu'interprétés à partir du Nouveau Testament. Jésus-Christ est considéré comme le Messie annoncé par les prophètes de l'Ancien Testament. Apparu au Ier siècle, le christianisme s’est imposé dans l’Empire romain au cours des siècles suivants et est aujourd’hui
. En France,
, alors que les juifs et les musulmans ne représentent même pas 10% des Français. Cependant, les Français sont de moins en moins religieux et consacrent de moins en moins de temps à des pratiques religieuses, ce qui engendre également une diminution en importance du rôle de l’Eglise. En effet, par rapport à ses voisins européens, la France présente une population particulièrement importante d’athéistes.
L’Eglise dans le quotidien des Français
La plupart des Français se rendent dans des lieux de culte à l’occasion de grands événements de la vie de leurs amis ou de leurs proches, en particulier à l’occasion de baptêmes, de mariages et d’enterrements. Cependant, les Français ont tendance à moins célébrer ces événements dans un cadre religieux. Le nombre de baptêmes catholiques est en baisse d’année en année, étant passé de plus de 300.000 à moins de
200.000 baptêmes par an en seulement 10 ans. Alors que la large majorité des baptêmes se font toujours chez des enfants de moins de sept ans, on observe depuis quelques années une augmentation du nombre d’adultes se faisant baptiser. Entre 2010 et 2022, le
nombre annuel de baptêmes d’adultes est passé de 2.903 à 4.300.
Concernant les mariages, la tendance est, comme pour les baptêmes, à la baisse. Le
nombre annuel de mariages catholiques a diminué de moitié entre 2008 et 2019, une tendance certainement liée au fait que les Français se marient de moins en moins, qu’il s’agisse de mariages religieux ou républicains. En effet, malgré la célébration chaque année de plus de
220.000 mariages, leur nombre est en baisse. Pour s’unir, les Français se tournent de plus en plus vers le
pacte civil de solidarité (PACS), dont près de 210.000 ont été conclus en 2022.
Face à ces évolutions, l’Eglise catholique a vu son
nombre de prêtres diminuer. Entre 2000 et 2020, le nombre de prêtres est passé de plus de 25.000 à seulement 13.000 environ. Le nombre de diacres, qui peuvent également prêcher et administrer certains sacrements et qui peuvent être mariés, a quant à lui augmenté, même s’il reste encore faible.
Alors que 75% des Français déclarent ne jamais
se rendre à l’Eglise ou au temple sauf pour les cérémonies, mariages, baptêmes et enterrements, 16% s’y rendent également pour des fêtes religieuses comme Noël ou Pâques. 9% des Français se rendraient ainsi à l’Eglise pour la
messe de Noël, contre 12% en Allemagne et 19% aux Etats-Unis. Parmi les croyants, on compte un certain nombre de personnes se rendant plus fréquemment dans des lieux de culte.
12% des catholiques pratiquants et 25% des protestants indiquent se rendre chaque semaine à l’Eglise ou au temple. Environ un tiers des catholiques pratiquants et près de la moitié des protestants se rendent dans un lieu de culte au moins une fois par mois.
Profil des chrétiens en France
Les chrétiens ne vivent pas uniquement leur religion en se rendant à un lieu de culte. Ils sont également un tiers à
prier Dieu régulièrement et 4% des chrétiens sont actifs dans une association caritative d’inspiration chrétienne. La Bible joue aussi un rôle important pour les chrétiens. 79% des protestants et 74% des catholiques pratiquants possèdent un exemplaire d’une
Bible dans leur foyer. La majorité des catholiques pratiquants possèdent également un chapelet, une statuette de la vierge et un
crucifix accroché au mur.
Parmi les Français croyant en Dieu, on trouve des profils variés. Les
séniors et retraités sont particulièrement nombreux à croire en l’existence de Dieu, mais certaines catégories de personnes plus jeunes, en particulier les
personnes moins diplômées, puisque 60% des Français n’ayant aucun diplôme croient en Dieu, contre 41% des BAC+2.
Une majorité des Français pensent que les religions peuvent contribuer à transmettre aux jeunes des repères et des
valeurs positives : respect de l’autre, tolérance, générosité et responsabilité. Pourtant, les religions et l’Eglise ne sont pas très populaires auprès des Français. Alors que les
scandales de pédophilie au sein de l’Eglise catholique française ont contribué à donner une
mauvaise image à l’institution, déjà réputée vieillissante et délaissée par de nombreux Français, le christianisme a parfois également des difficultés à trouver sa place en France en raison du principe de laïcité qui régit le pays.
Laïcité et chrétienté
Depuis la loi de 1905, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, autrement dit la laïcité est une valeur fondamentale de la société française. 80% des Français pensent que
la laïcité fait partie de l’identité de la France et 70% des Français considèrent la laïcité comme
un principe républicain essentiel. D’après les Français, la laïcité se définit comme
un principe qui sépare l’Etat des religions, permet à chacun de croire ou de ne pas croire, impose la neutralité des fonctionnaires et garantit l’impartialité de l’administration vis-à-vis de tous. La laïcité signifie donc que la religion est vécue dans la sphère privée et non pas dans la sphère publique. Cela implique par exemple qu’aucune religion n’est enseignée dans le cadre de l’éducation nationale, cet enseignement ne peut être trouvé que dans les écoles privées, notamment catholiques.
Laïcité et religions ne s’opposent pas. Au contraire, près de
90% des catholiques se disent favorables à la loi de 1905. En revanche, la relation entre laïcité et religions peut être conflictuelle. Ainsi, le principe de séparation de l’Eglise et de l’Etat interdit le financement par l’Etat des activités de l’Eglise. Alors que les bâtiments religieux font partie du patrimoine de l’Etat, lui permettant de garder en état ces bâtiments qui sont significatifs d’un point de vue historique et artistique pour la France, les prêtres et autres personnels religieux ne peuvent pas être rémunérés par l’Etat, contrairement à ce qu’il se passe en Allemagne par exemple. Une seule exception persiste à cette règle : c’est le Concordat en Alsace-Moselle. Similairement au système allemand, l’Alsace-Moselle finance l’Eglise sur ce territoire, du moins pour les religions chrétiennes ainsi que pour le judaïsme. Or, ces financements proviennent de taxes payées par la totalité des Français, poussant une écrasante majorité d’entre eux à souhaiter
l’abolition du concordat dans cette région./.
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