
Le rapport ambivalent des Français au religieux, entre croyance et laïcité
Cependant, croyant ou non 47% des Français se sentaient liés au catholicisme, 33% ne possédaient définitivement aucun lien religieux et 4% se sentaient connectés à l’islam. Grâce à la question “Croyez-vous en Dieu ?” un portrait peut être dressé du croyant français. Les plus de 65 ans étaient les plus enclins à croire en Dieu, à hauteur de 58%, ainsi que les femmes (55% contre 46% de croyants chez les hommes) et la catégorie professionnelle des inactifs, regroupant retraités et étudiants, leur proportion s’élevant à 55%. Le visage du religieux en France à l’aube de 2022 était donc une femme inactive de plus de 65 ans, ce qui correspondrait à une retraitée.Malgré de prégnantes racines judéo-chrétiennes, de nombreux Français étaient très attachés à la notion de laïcité : 78% des Français interrogés étaient d’accord avec l’affirmation : « Pensez-vous que la laïcité fait partie de l’identité de la France ? ». Cependant, une très grande majorité de Français considéraient que la laïcité était aujourd’hui menacée. Celle-ci rencontrera des obstacles dans les années à venir. Pour les Français, les « crispations vis-à-vis de certains signes religieux » (38%) ne sont plus perçues comme l’une des 3 principales difficultés auxquelles aura à se confronter la laïcité. A contrario, la « montée des intolérances » (52%) et « le communautarisme lié à l’absence de mixité sociale » (40%) se classaient en tête des principaux obstacles pour ce principe républicain.
Les principales religions en France et leur perception des questions sociétales
La religion catholique restait la religion majoritaire en France en 2021 mais convainc de moins en moins de fidèles, comme en témoigne le nombre annuel continuellement décroissant de baptêmes en France, bien que le nombre d’adultes nouvellement baptisés restait constant ces cinq dernières années. Le Pape François possédait une image positive pour 72% des catholiques pratiquants et si la Bible représentait un élément incontournable du foyer religieux, seul 13% des individus sans religion possédait une Bible en 2022.Concernant les individus Français de confession musulmane, 46% appartiennent à une catégorie socio-professionnelle populaire, représentée par les ouvriers ou les employés. Parmi les musulmans se rendant à la mosquée le vendredi, c’étaient les Bac+2 qui s’y rendaient le plus avec 42% d’entre eux. Finalement, 68% des musulmanes n’étaient pas voilées en 2019.
Les différentes opinions de ces religions et les tensions qu’elles engendrent
Les pratiquants envisageaient néanmoins la plupart des pratiques dites "progressistes" comme inacceptables. Concernant l'homosexualité par exemple, 15% de la population globale trouvait cette pratique inacceptable, contre 19% pour les catholiques et 53% pour les musulmans.Par ailleurs, on n'envisage pas de la même façon l'avenir selon sa confession religieuse: les musulmans sont les plus optimistes avec près de 77% de répondants confiants vis-à-vis de l'avenir. Cette proportion s'élevait à 64% chez les catholiques et à seulement 46% chez les juifs.
Le rapport à Israël était également clivant, les musulmans étant le plus enclins à considérer que les critiques envers Israël n'étaient pas antisémites. Paradoxalement, 53% des Français considéraient que la principale cause de l'antisémitisme en France était le rejet et la haine d'Israël.
L'antisémitisme restait l'une des discriminations les plus courantes en France vis-à-vis de la religion, avec un nombre d'actes antisémites qui restait globalement constant. Les individus de confession musulmane étaient également victimes de nombreuses agressions: en 2019, 24% de musulmans avaient déjà subi des insultes à caractère diffamatoire.