Le retour des mammifères sauvages en Europe

Selon les dernières estimations communiquées par les autorités en septembre, il y aurait désormais plus de 1 000 loups en France. Disparu de l'Hexagone au cours du XIXe siècle, du fait de la perte d'habitat et de la chasse dont il a fait l'objet, le loup gris est réapparu naturellement ces dernières décennies, en partie grâce à l'extension des populations italiennes sur le territoire français.

Depuis sa réapparition, de nombreux débats sur l'avenir du loup en France opposent les éleveurs de bétail, les chasseurs et les défenseurs de la biodiversité. Comme le montre notre infographie, qui présente les résultats d'une étude publiée en 2022 et relayée par le site Our World in Data, ce retour du loup s'inscrit dans une tendance plus large de régénération de plusieurs populations de mammifères sauvages sur le continent européen.

D'après les données de l'étude, qui se basent sur l'observation de plusieurs centaines de populations pour les espèces présentées ci-dessous, certaines espèces de mammifères d'Europe ont connu une reconstitution spectaculaire de leurs effectifs au cours des cinq dernières décennies. C'est le cas notamment du loup gris : +1 900 % entre 1965 et 2016, mais également du castor et du bison européens (+ 16 000 %), du phoque gris (+ 6 000 %), ou encore du chamois (+ 1 000 %) et du lynx boréal (+ 500 %). Pour le bison d'Europe par exemple, qui a frôlé l'extinction au début du XXe siècle, cela correspond au passage d'une population d'une poignée d'animaux à plusieurs milliers.

Le fait que ces espèces animales se portent mieux qu'avant sur le continent européen ne signifie pas pour autant que toutes les espèces de la planète se portent mieux à l'heure actuelle. Un déclin de l'ensemble des animaux verterbrés est observé partout dans le monde au cours du demi-siècle écoulé, comme le montre une autre infographie sur le sujet. Néanmoins, cette tendance nous donne un exemple prometteur de la manière dont les populations animales peuvent se rétablir après un long déclin, grâce notamment aux efforts en matière de préservation et restauration des milieux naturels.