

Les activités humaines responsables des émissions de gaz à effet de serre
Le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote ou oxyde nitreux (N2O) sont des gaz à effet de serre qui peuvent être émis naturellement par les volcans, les feux de forêt et la matière organique en décomposition, mais aussi par les activités humaines. Ainsi, l’élevage, l’agriculture et les décharges sont à l’origine d’importantes émissions de méthane et de protoxyde d’azote.Il existe également des gaz à effet de serre industriels, rejetés par l’homme, qui ne sont pas naturellement présents dans l’atmosphère. Il s’agit notamment des gaz fluorés comme les perfluorocarbures (PFC), utilisés dans l’industrie, l'hexafluorure de soufre (SF6), isolant des lignes électriques, le trifluorure d'azote (NF3), issu de la fabrication de composants électroniques, et les hydrofluorocarbures (HFC), utilisés dans les réfrigérateurs et les extincteurs.
Mais les émissions humaines les plus importantes sont, de loin, les émissions de CO2. Ce sont elles qui contribuent le plus à l’effet de serre et donc au réchauffement climatique. Malgré une hausse continue de la concentration de CO2 dans l’atmosphère, les émissions se poursuivent. En 2021, la France a émis 212,1 millions de tonnes de CO2.
Les causes des émissions de CO2 sont multiples : combustion fossile, déforestation… En France, les secteurs émettant le plus sont les transports, l’industrie, l’agriculture, le résidentiel et l’énergie. Si l’on s’intéresse aux émissions par habitant, ce sont les moyens de transport, l’utilisation de gaz ou de fioul pour se chauffer, et la consommation de viande, qui émettent le plus. Sans surprise, parmi les transports, c’est l’utilisation de la voiture thermique, de la moto et de l’avion qui pollue le plus. La prise de conscience par les Français de l’urgence climatique provoque de nouveaux phénomènes de société, comme le « flygskam », un concept venu de Suède signifiant « honte de prendre l’avion », ou encore un intérêt nouveau pour les trajets effectués par les ultra-riches en yacht ou en jet privé, ce dernier polluant jusqu’à 20 fois plus que la voiture.
Les nombreux effets néfastes des émissions
L’effet de serre provoqué par les émissions liées aux activités humaines impacte les grands équilibres qui régissent le climat et provoque le réchauffement de l’atmosphère et des océans. En 2022, la température terrestre était supérieure de 1,44 degré Celsius à la température moyenne du XXème siècle. Et en France, en 2020, la température était même supérieure de 2,3 degrés à la moyenne de la période 1960-1990. Ces 2,3 degrés ne sont qu’une moyenne qui camoufle des écarts atteignant parfois les 10 degrés par rapport aux températures normales. Les villes du Sud et de l’Est de la France sont particulièrement touchées. Les canicules ont de graves conséquences sur la population. D’après une étude publiée en avril 2023 dans la revue scientifique The Lancet, Paris serait la capitale qui présenterait le risque de surmortalité le plus élevé d’Europe en cas de fortes chaleurs, notamment chez les personnes âgées.Les conséquences du réchauffement climatique sont multiples : modification des régimes de pluviométrie, événements climatiques extrêmes… La France est de plus en plus fréquemment victime de sécheresse, provoquant des incendies de forêt et un manque d’eau douce. Après l’été 2022, plus de 75% des nappes phréatiques françaises étaient en déficit. Or, la France dépend de ses ressources en eau, non seulement pour les prélèvements d’eau potable, mais aussi pour l’agriculture et le fonctionnement des centrales nucléaires. Un manque d’eau peut donc aboutir à des pénuries d’aliments et d’électricité.
Les stratégies de réduction des émissions
Plusieurs acteurs sont en mesure d’agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais les Français estiment que l’État, les entreprises et les citoyens eux-mêmes ont le plus grand rôle à jouer. De nombreux Français essayent de limiter leur empreinte carbone, par exemple en réduisant les déplacements en avion, en consommant local ou végétarien, ou en gardant leurs appareils électroniques plus longtemps.L’État peut jouer un rôle central dans la limitation des émissions de CO2 des entreprises. Par exemple, une taxe carbone a été mise en place en Europe, la France figurant parmi les pays ayant la taxe carbone la plus élevée. De nombreux pays investissent également dans leur transition énergétique. De plus, en France, le gouvernement a décidé de subventionner les rénovations de logements qui les rendent énergétiquement plus performants, ainsi que les achats de voitures électriques, qui émettent deux fois moins de CO2 que les voitures thermiques. Tous ces efforts devraient aboutir à une baisse des émissions. Il est estimé qu’en 2030, les émissions de la France atteindront les 265 millions de tonnes d’équivalent CO2, contre encore 418 millions de tonnes en 2021.
Les efforts de réduction des émissions de la France sont-ils utiles et suffisants, face aux émissions subsistantes et face à des pays comme la Chine et les États-Unis, qui polluent énormément ? D’abord, la France a une responsabilité historique en la matière, ayant émis beaucoup de CO2 par le passé. Ensuite, le comportement de consommation des entreprises et citoyens français impacte aussi fortement les émissions des autres pays, par exemple par l’achat de vêtements fabriqués en Chine. Enfin, chaque geste et chaque quantité de gaz non émis ont des effets positifs au niveau mondial, influençant directement le degré de réchauffement, la fréquence de catastrophes naturelles, le nombre de victimes du dérèglement climatique et la chance de survie des écosystèmes./.