

La France, championne du nucléaire
La France produit plus de 1.100 térawattheures d’électricité d’origine nucléaire par an, elle est le deuxième pays du monde avec le plus de centrales nucléaires, après les États-Unis.Les réacteurs nucléaires fonctionnent de la façon suivante : ils disposent d’un cœur, dans lequel des barres de combustible en uranium sont dynamitées de neutrons, ce qui déclenche la fission nucléaire. L’énergie libérée réchauffe l’eau qui se trouve autour, la transformant en vapeur d’eau. La vapeur d’eau fait tourner des turbines, qui produisent de l’électricité.
Pour faire fonctionner ses réacteurs, la France nécessite de l’uranium, dont elle est le troisième plus grand consommateur mondial. Plusieurs pays ont des réserves d’uranium, comme le Canada ou l’Afrique du Sud, mais le plus grand producteur est, de loin, le Kazakhstan. La France importe principalement son uranium du Niger, du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan, d’Australie et de Namibie. Ce besoin d’uranium peut mettre la France dans une situation de dépendance face aux pays qui en disposent, mais c’est loin d’être le seul défaut du nucléaire.
Les défauts du nucléaire : parc vieillissant, déchets radioactifs et usage d’eau
Le 26 avril 1986, alors que les systèmes d’urgence sont désactivés parce qu’un test de sécurité est en cours, une simple surtension provoque une explosion de toute une centrale nucléaire. Tchernobyl verra huit tonnes de matières radioactives se répandre dans l’atmosphère, la toxicité du nuage radioactif équivalant à 400 explosions de bombes à Hiroshima. Malgré cette catastrophe, l’énergie nucléaire reste utilisée par de nombreux pays, mais le risque d’accident nucléaire est toujours présent. Chaque année, l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) recense de nombreux incidents, montrant la fragilité du fonctionnement des réacteurs.Les premières centrales nucléaires sont construites dans les années 1950 en URSS et aux États-Unis. Après la crise du pétrole des années 1970, les investisseurs se tournent encore plus vers le nucléaire. Aujourd’hui, de nombreux pays font face à des risques accrus et des coûts élevés en raison d’un parc vieillissant et la France, dont l’âge moyen du parc nucléaire est de plus de 37 ans, ne fait pas exception.
Un autre inconvénient du nucléaire est l’importante quantité de déchets radioactifs engendrés par sa production. En France, plus de 60% des déchets radioactifs proviennent de l’industrie électronucléaire. Grâce à l’engagement d’organisations non gouvernementales (ONG) comme Greenpeace, le déversement de ces déchets toxiques dans la mer n’est plus possible. Près d’un million de mètres cubes de déchets radioactifs ont été jetés à la mer, mais aujourd’hui ils sont stockés de façon plus sécurisée, par exemple dans des espaces sous terre.
Pour faire fonctionner une centrale nucléaire, il faut de l’uranium, mais aussi de gigantesques quantités d’eau. En France, 45% de l’eau prélevée est destinée au refroidissement des centrales nucléaires, alors que l’eau potable ne représente que 18%. Le fonctionnement des réacteurs nucléaires devient ainsi compliqué en périodes de sécheresse. L’année 2022, particulièrement sèche, a permis à la France de produire seulement 279 térawattheures d’électricité nucléaire, contre 361 térawattheures en 2021. Cette dépendance à l’eau pourrait devenir problématique, le réchauffement climatique provoquant des sécheresses plus fréquentes. En 2020, les centrales nucléaires françaises étaient en situation d’indisponibilité totale pour raisons météorologiques et climatiques durant 1.800 heures.
Enfin, le vieillissement du parc nucléaire et les difficultés liées aux sécheresses ont provoqué une augmentation des coûts de production du nucléaire, tandis que les coûts de production de l’énergie photovoltaïque et de l’éolien offshore ont chuté.
Le nucléaire, indispensable dans la lutte contre le réchauffement climatique ?
Si la France maintient son importante production d’énergie nucléaire, c’est pour des raisons d’indépendance énergétique et de relative facilité de production de cette énergie, mais aussi par soucis d’atteinte des objectifs climatiques du pays. En effet, le bilan carbone de la production d’énergie nucléaire est quasi nul : seulement 12 grammes de CO2 sont rejetés par kilowattheure, contre 820 grammes pour la production d’énergie par des centrales à charbon. Puisque les émissions de gaz à effet de serre provoquent de nombreux décès chaque année, mathématiquement, il y a ainsi 820 fois plus de décès en lien avec la production d’électricité à partir de charbon qu’à partir du nucléaire, même si l’on prend en compte les accidents et catastrophes nucléaires ayant eu lieu, comme Tchernobyl. Le nucléaire permet à la France de produire plus de 90% de son électricité de façon décarbonée et ainsi d’éviter de grosses quantités d’émissions de CO2. En effet, l’Allemagne, qui a complètement abandonné le nucléaire, émet deux fois plus de CO2 que la France.Mais quid des importants défauts du nucléaire ? Pour contrer les effets négatifs de la production d’énergie nucléaire, une solution pourrait être le développement de la fusion nucléaire. Contrairement à la fission, la fusion nucléaire ne divise pas les atomes, mais provoque la rencontre des atomes, qui fusionnent alors leurs noyaux ensemble. Ce processus libère trois à quatre fois plus d’énergie que la fission et ne laisse aucun résidu toxique. Malheureusement, cette technologie n’est pas encore suffisamment développée pour être utilisée.
Une autre solution est le développement des énergies renouvelables. En Europe, la part d’électricité produite à partir d’énergies renouvelables est en constante augmentation, en particulier le solaire et l’éolien, la France misant également sur l’hydroélectricité.
Au niveau mondial, il est prévu que la population continue d’augmenter durant les prochaines décennies et, avec elle, les besoins énergétiques. Au regard de l’urgence climatique, il est probable, qu’à moins d’investir massivement dans les énergies renouvelables, le nucléaire représente la seule possibilité de sauver la planète./.