La crise énergétique qui a impacté l'ensemble de l’Europe lors de l'invasion russe de l'Ukraine a relancé le débat sur le nucléaire civil dans certains pays. En Italie, près de quarante ans après la sortie du nucléaire décidée par référendum en 1987 suite à la catastrophe de Tchernobyl, le gouvernement envisage un retour de l'atome dans son plan national énergie-climat qu'il a présenté ce mois-ci à la Commission européenne. Le ministre italien de l'Environnement, Gilberto Pichetto Fratin, s'est notamment engagé à ce que le nucléaire génère au moins 11 % de l'électricité du pays d'ici à 2050. Cette relance du programme nucléaire souhaitée par le gouvernement Meloni intervient alors qu'il a imposé de nouvelles restrictions sur le déploiement de l'énergie solaire, considérant que la prolifération des panneaux photovoltaïques était une menace pour la sécurité alimentaire de l'Italie.
D'après les données du World Nuclear Industry Status Report, on dénombre actuellement 166 réacteurs opérationnels répartis dans 17 pays en Europe (en date de juillet 2024). Mais comme l'indique notre carte, peu d'États européens misent encore sur le développement de l'énergie nucléaire. En effet, en incluant la Turquie, seuls cinq pays construisent actuellement de nouveaux réacteurs dans la région, dont la Russie (5 en construction), le Royaume-Uni (2) et la France (1). À l'inverse, certains États européens comme la Belgique et la Suisse suivent le chemin inverse et démantèlent progressivement leurs réacteurs vieillissants sans projet de remplacement. Ces deux pays ont initié un plan de sortie du nucléaire, d'ici à 2036 pour la Belgique et 2034 pour la Suisse.