Depuis plusieurs années, la culture du soja est pointée du doigt pour son rôle majeur dans la déforestation en Amérique du Sud. Chaque année, des milliers de kilomètres carrés de végétation sont détruits pour la culture intensive du soja : cette destruction des écosystèmes naturels est particulièrement prononcée dans les régions du Cerrado, du Gran Chaco, du Pantanal, et bien évidemment dans l'Amazonie, bien que celle-ci soit sous l'effet d'un moratoire au Brésil consistant à exclure des circuits commerciaux tous les fournisseurs qui y auraient cultivé du soja sur des parcelles récemment déboisées depuis 2006.
L'agriculture animale, y compris en Europe, est largement responsable de l'intensification de la culture du soja dans le monde, puisqu'entre 70 et 90 % de la production de soja mondiale est utilisée pour nourrir les animaux d'élevage. Ainsi, d'après le WWF, l'augmentation de la consommation de produits animaux dans le monde a multiplié par quatre la production globale de soja entre 1980 et 2020.
Comme le montre notre infographie, basée sur les données du ministère américain de l'Agriculture, le Brésil est de loin le plus gros producteur mondiale de soja, suivi des États-Unis et de l’Argentine. En 2020, les surfaces de production du soja dans le monde atteignaient plus de 120 million d'hectares, soit plus que la France, l'Espagne et les Pays-Bas réunis. Plus de la moitié de cette superficie se situait au Brésil. La déforestation n'est pas le seul problème causé par la culture du soja, puisque celle-ci utilise également de larges quantités de glyphosate, pesticide classé comme cancérogène probable pour l'homme.