L'Équateur a plongé lundi 8 janvier dans un « conflit armé interne » avec les gangs de narcotrafiquants qui a déjà fait au moins quatorze morts, selon le dernier bilan communiqué par les autorités. Depuis le début de semaine, plusieurs incidents violents secouent le quotidien du pays : tirs en direct sur un plateau de télévision, prises d'otages, évasions de chefs de cartel.
Un décret a ordonné mardi « la mobilisation et l’intervention des forces armées et de la police nationale » pour « garantir la souveraineté et l’intégrité nationale contre le crime organisé, les organisations terroristes et les belligérants non étatiques ». Lors d'une allocution, le président équatorien Daniel Noboa estimés à « plus de 20 000 » les membres des bandes criminelles qui tiennent actuellement tête à l'État.
L'Équateur, pays sud-américain de 18 millions d’habitants, est en proie à la violence après être devenu un hub central d’exportation de la cocaïne produite dans les pays voisins : la Colombie et le Pérou, qui concentrent à eux deux autour de 90 % de la production mondiale de feuilles de coca.
Comme le détaille notre carte, bien que les zones de production se cantonnent au nord-ouest de l'Amérique du Sud, cette drogue est une marchandise mondialisée. Selon l'ONUDC, on assiste ces dernières années à une forte croissance de l’offre à travers le monde, qui s'est accompagnée d’une hausse similaire de la demande. De nombreuses régions affichent ainsi une hausse constante du nombre de consommateurs de cocaïne.
Actuellement, il est estimé que plus de 11 millions de personnes consomment de la cocaïne (au moins une fois dans l’année) sur le continent américain – dont près de 5 millions rien qu’aux États-Unis. Ailleurs dans le monde, le nombre de consommateurs s’élève à plus de 5 millions en Europe, et ce chiffre dépasse les 2 millions respectivement en Afrique et en Asie.