Les maisons d’arrêt accueillent des personnes en détention provisoire, c’est-à-dire en attente de jugement ou ayant une condamnation encore non définitive, et des personnes dont la peine de réclusion ne dépasse pas deux ans.
Les établissements pour peine, quant à eux, sont répartis en maisons centrales (qui détiennent des personnes condamnées à de longues peines et/ou présentant un risque sécuritaire), en centres de détention (qui reçoivent les individus condamnés à une peine supérieure à deux ans présentant les meilleures perspectives de réinsertion sociale), en centres de semi-liberté (pour les condamnés bénéficiant du régime de placement extérieur ou de semi-liberté, c’est-à-dire que la personne peut s’absenter de l’établissement pendant la journée pour exercer une activité professionnelle, suivre un enseignement, une formation, etc.) et en centres pénitentiaires qui sont des structures mixtes regroupant au moins deux types d’établissement entre maison d’arrêt, centre de détention et/ou maison centrale.
Les établissements pénitentiaires pour mineurs accueillent des détenus âgés de 13 à 18 ans.
Enfin, l’établissement public de santé national situé à Fresnes est réservé à l’hospitalisation hors urgence et hors psychiatrie des condamnés et/ou prévenus.
Avec un budget qui a baissé en 2018, l’administration pénitentiaire fait face à de réelles difficultés concernant l’accueil de ses détenus : en 2020, les prisons disposaient de 61.080 places, mais accueillaient 72.260 individus, engendrant une surpopulation de 118 %.
La population carcérale se répartit de manière inégale entre les sexes : sur 82.260 détenus en 2020, seules 3.157 étaient des femmes, contre 79.103 étant des hommes. Par ailleurs, les prisonniers français sont en majorité âgés de 30 ans et plus et environ 79 % des écroués ont la nationalité française. D’autre part, près de la moitié d’entre eux purgent des peines courtes, inférieures à un an, essentiellement pour des délits de vol et des affaires liées aux stupéfiants. En moyenne, un détenu est incarcéré en France pendant une durée de dix mois.
Du côté de l’opinion publique vis-à-vis des prisons, les Français semblent camper sur des positions plutôt conservatrices : d'un côté, près de la moitié d’entre eux sont opposés à une augmentation du budget des établissements carcéraux et estiment que les prisons ont pour principale vocation de priver les détenus de liberté, et non de préparer leur réinsertion ; d'un autre côté, une nette moitié estime que les détenus sont trop bien traités, et ce malgré les fréquents scandales liés aux conditions de vie précaires et aux manquements sanitaires parfois indignes de certaines prisons.