
Le harcèlement sur Internet s'exprime sous plusieurs formes : la création de faux profils, la diffusion de rumeurs infondées et la plus commune : les envois de messages d'insultes et d'agressions répétées. Ces attaques sont souvent à caractère discriminatoire tels que l'homophobie, l'islamophobie, le racisme ou encore le sexisme. Près de la moitié des personnes interrogées lors d'une étude sur « Les discours de haine sur Internet » avaient déjà été confrontées ou témoins de propos racistes en 2018, et environ 40 % de propos homophobes.
Autre forme de harcèlement sur Internet, l'envoi non-consenti de contenu texte, photo ou vidéo inapproprié à caractère sexuel. Ce sont les femmes qui, en grande majorité, sont touchées sur les réseaux sociaux, même professionnels comme LinkedIn, les plateformes d'échange en ligne comme Vinted, mais également sur les sites de rencontre en ligne. En 2018, 40 % des femmes de 25 à 34 ans avaient déjà reçu une photo d'organes sexuels contre leur gré sur un site de rencontre. Ce chiffre augmentait à plus de 60 % chez les jeunes de 18 à 24 ans. Et autant de femmes qui ont un jour dû, selon la même étude, bloquer un utilisateur masculin pour cause de harcèlement.
Cyber-harcèlement sur les bancs de l'école
Le harcèlement scolaire a regrettablement toujours existé, mais depuis le développement des réseaux sociaux et l'obtention de plus en plus jeunes de téléphones portables, le harcèlement n'est plus cantonné aux seuls moments où l'enfant est à l'école. Il est désormais possible d'atteindre une personne en permanence. 9 % des parents estimaient avoir un enfant ou en connaître un ayant été victime de cyber-harcèlement via SMS, mail ou mention sur les réseaux sociaux.
Quand la loi intervient...
Sous couvert d'anonymat, les cyberharceleurs se permettent tout. Sans foi, mais surtout sans loi, ils ont longtemps pu agir en toute impunité, détruisant même des vies dans le pire des cas. Jusqu'à ce que finalement, fin 2014, une première action contre le cyber-harcèlement soit mise en place par le gouvernement. Dorénavant, toute personne ayant des propos ou comportements répétés, ayant pour objet ou effet une dégradation des conditions de vie d'un individu sera passible d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende. La peine est doublée notamment si les agissements ont causé une incapacité totale de travail supérieure à huit jours.
C'est ainsi qu'ont lieu les premiers procès à l'encontre de cyber-harceleurs. Encore peu nombreux, mais rendus public avec l'histoire de la journaliste Nadia Daam qui a pu faire condamner ses harceleurs en 2017 à 6 mois de prison avec sursis et 2.000 euros d'amende pour préjudice moral. Cette histoire a donné un élan et une légitimité supplémentaire aux victimes de harcèlement en ligne à se défendre face à leurs agresseurs. Le chiffre des plaintes déposées ayant doublé entre 2016 et 2018, passant de 235 à 497 plaintes, selon le ministère de l'Intérieur.