
Les femmes, première cible des cyberharceleurs
Présent dans la société, le sexisme se retrouve aussi sur les plateformes en ligne. En 2017, Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes avait publié un rapport sur les violences subies par les femmes sur les principaux réseaux sociaux. Seule une très faible partie des propos sexistes avait été retirée des plateformes. En outre, lors du GP Explorer 2 de 2023, où se rencontraient des personnalités d’internet sur un circuit de course automobile, l’accident entre Manon Lanza et Maxime Biaggi a provoqué un torrent de tweets sexistes sur le réseau X (ex Twitter). L’AFP a enregistré plus de 60.000 posts à l’encontre de la créatrice de contenu. Pourtant, depuis 2020, la loi contraint les hébergeurs à retirer les contenus illégaux ou haineux une fois qu’ils sont reportés sous peine d’amende. Cette sanction peut s’élever jusqu’à 1,25 million d’euros, contre 50 millions en Allemagne par exemple. Le milieu du jeu vidéo est également propice aux comportements sexistes. En 2023, plus du tiers des joueuses ont expérimenté des insultes et injures sexistes provenant de d’autres gamers. Sur les plateformes de rencontre, le taux d’expérimentation des femmes à du harcèlement en ligne est encore plus fort, variant entre 40% et 60% selon la classe d’âge en 2021.Le cyberharcèlement chez les mineurs et jeunes adultes
Autrefois cantonné aux temps scolaires, le cyberharcèlement touche désormais également certains enfants dans leur temps libre, via les réseaux sociaux et autres plateformes. Avec un accès de plus en plus précoce aux médias en ligne, les enfants sont plus vulnérables aux différentes violences en ligne, que ce soit via l’accès à des contenus non-appropriés ou par des actes violents directement à l’encontre de leur personne.Les plateformes en ligne sont sommées de se conformer aux règles en vigueur dans les États sous peine de sanctions. Le géant de la vidéo en ligne, YouTube a réagi afin de protéger ses jeunes utilisateurs. Fin 2022, sur l’ensemble des vidéos retirées de la plateforme, plus de 8% avaient pour cause de retrait du contenu jugé comme du « harcèlement » envers une personne et près de 4% du contenu haineux.
De nombreux procès médiatisés, comme le procès en 2021 des harceleurs de la jeune Mila, ont mis en avant la prise en charge de ce phénomène par les pouvoirs public. Les harceleurs ont pendant de nombreuses années agi en toute impunité. Ce n’est qu’à partir de 2014 que le harcèlement est puni par la loi. Dorénavant, toute personne ayant des propos ou comportements répétés, ayant pour objet ou effet une dégradation des conditions de vie d'un individu, sera passible d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende. La peine est doublée notamment si les agissements ont causé une incapacité totale de travail supérieure à huit jours. Cependant, le nombre de condamnations liées à un harcèlement en ligne est encore assez faible. En 2021, le ministère de la justice avait enregistré seulement 54 condamnations.
Le sujet du harcèlement et du mal-être chez les jeunes ne se limite pas au digital puisque les 18-24 ans sont les plus touchés par les tentatives de suicide et les services hospitaliers ont enregistré un doublement du passage aux urgences pour tentatives de suicide chez les 11-17 ans entre 2019 et 2021. Pour consulter l’ensemble des données sur ce phénomène, une page thématique est entièrement dédiée au suicide en France.