
L’audience des réseaux sociaux en France augmente et évolue
Malgré les mauvais résultats de la marque phare du groupe Meta, le nombre d’utilisateurs des réseaux sociaux n’a jamais été aussi fort en France. L’année 2020, marquée par les nombreux confinements, a vu l’audience des réseaux sociaux bondir de plusieurs millions de personnes en France, alors que le secteur stagnait depuis plusieurs années. Depuis le milieu des années 2010, l’utilisation des réseaux sociaux est devenue la norme en France. Seule une minorité de Français n’a pas encore ouvert un compte sur une plateforme sociale, même si le taux de pénétration des réseaux sociaux en France en 2022 restait encore nettement inférieur à celui d’autres pays européens comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou l’Espagne. Bien qu’Instagram, Snaptchat et TikTok soient plus plébiscités par les jeunes générations, c’est pour l’instant toujours Facebook qui est en tête des réseaux sociaux les plus utilisé en France en 2021. Mais TikTok, le réseau social de la maison mère chinoise ByteDance et l’une des licornes les mieux valorisées au monde gagne du terrain en France. L’application chinoise était d’ailleurs l’une des applications les plus téléchargées en France en 2022, loin devant Facebook. TikTok et Instagram se sont démarqués par de nouvelles fonctionnalités davantage tournées vers la vidéo et le social shopping.Une évolution des comportements sur les réseaux sociaux
Confinés à domicile pendant plusieurs mois en 2020 et en 2021, les Français ont consommé davantage de contenu audiovisuel numérique que les années précédentes. Un changement de support au détriment de la télévision et au profit des smartphones et des réseaux sociaux où le contenu vidéo est de plus en plus présent. La simplification de la diffusion plus simple de contenu vidéo sur les réseaux bénéficie également aux professionnels et aux marques. Les plateformes ont développé de nouveaux outils afin de faciliter les ventes directement depuis leurs réseaux. En 2021, plus de 20% des internautes français déclaraient acheter en ligne directement depuis les plateformes sociales. Le groupe Meta a d’ailleurs largement canalisé cette nouvelle demande des marques puisque le groupe représentait 80% des dépenses publicitaires sur les réseaux sociaux en juillet 2021.Fake news et haine en ligne
Le poids de plus en plus important des réseaux sociaux dans l’accès à l’information attise la convoitise de puissance étrangères, lobbies industriels et économiques ou groupes extrémistes, qui en profitent pour publier des actualités volontairement mensongères afin de manipuler le public à leur avantage. Ces rédacteurs d’infox profitent d’une perte de confiance des Français envers les médias traditionnels pour augmenter leur audience sur les réseaux. Près d’un quart des Français reconnaissaient avoir été induits en erreur par des fakes news sur les réseaux ou en ligne, et 50% supplémentaires y avoir été confronté. Pour y remédier, certaines plateformes comme Twitter ou YouTube ont décidé de prendre des mesures contre la désinformation. Twitter a créé un label « fausse information » et supprime désormais des tweets, voire des comptes que la plateforme juge conspirationnistes comme celui de Donald Trump. YouTube est un peu moins interventionniste sur la gestion de son contenu et affiche des liens pour rediriger l’utilisateur vers des sites d’informations jugés sérieux ou officiels sur certaines thématiques comme le COVID-19. D’autres plateformes comme Facebook ont également mis en place des fonctionnalités pour lutter contre les propos haineux. La haine en ligne est un phénomène qui touche de plus en plus de personnes en France. Entre 2020 et 2021, le taux d’enfants confrontés à des insultes envers eux en ligne a augmenté de six points. Un outil développé par le gouvernement français en 2009, la Plateforme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements (PHAROS), permet de signaler des propos en ligne racistes, pédophiles, faisant l’apologie du terrorisme ou susceptibles d’être une escroquerie en ligne. Le nombre de signalements haineux sur la plateforme PHAROS a fortement augmenté entre 2017 et 2020.De nouvelles questions se posent notamment sur l’impact écologique des vies numériques des Français. Le numérique mondial émet quatre fois plus de Co2 que la France et de nombreuses voix s’élèvent pour exiger des transformations structurelles. Pour plus d’informations sur ce sujet, veuillez consulter notre page sur l’empreinte carbone d’internet en France.