Les grandes entreprises françaises de la construction - Faits et chiffres
Vinci et Bouygues, les leaders français de la construction
Créée en 1899 et autrefois dénommée Société générale d'entreprises (SGE), Vinci est la société française la plus importante dans le secteur de la construction.Vinci Construction est active dans le domaine de l’infrastructure, des ouvrages et des bâtiments. Le groupe est un acteur important pour la mobilité, à travers la construction et l’entretien de routes, d’autoroutes, de voies ferrées, de ponts, de tunnels ou encore de réseaux d’assainissement. De plus, Vinci construit des bureaux, des logements et des commerces pour des acteurs publics et privés.
Le chiffre d'affaires du groupe s'élevait en 2023 à 68,8 milliards d'euros dans le monde et à 29,6 milliards d’euros en France. Les revenus de Vinci en France correspondaient ainsi à 43 % des revenus globaux du groupe, ce qui montre l’importance du marché français pour Vinci malgré son activité mondiale. Au niveau européen, le groupe est actif en France, mais aussi au Royaume-Uni et dans d’autres pays européens. Au niveau mondial, Vince est également présent en Afrique, aux Amériques et en Océanie. Le Groupe employait 279.266 personnes dans le monde en 2023, dont plus de 100.000 en France.
Bouygues quant à elle a été créée en 1952, soit plus d’un demi-siècle après Vinci. Connue avant tout par le grand public pour ses activités dans le secteur de la téléphonie mobile, il s'agit en réalité d'un conglomérat français exerçant également des activités dans le secteur de la construction. Les revenus mondiaux du groupe Bouygues étaient de 56 milliards d'euros en 2023, ce qui en faisait le deuxième plus grand groupe français dans le secteur de la construction. Bouygues a atteint un chiffre d’affaires de 27,75 milliards d’euros en France la même année. La filiale Bouygues Construction a quant à elle bénéficié d’un chiffre d’affaires de 9,76 milliards d’euros. En effet, même si le groupe se hisse parmi les leaders mondiaux de la construction, 50 % du chiffre d'affaires global du groupe provient du marché français et près de 30% du reste de l’Europe. Les activités de Bouygues Construction en France représentaient en 2023 un cinquième du chiffre d’affaires global de ce secteur d’activité du groupe.
Le nombre de salariés de Bouygues dans le monde s'élevait à 201.498 en 2023, dont plus de 92.109 travaillaient en France. En 2023, la filiale de Bouygues dédiée à la construction a considérablement réduit ses effectifs, ne comptant plus que 32.470 employés, soit une baisse de 20.000 personnes par rapport à l'année précédente.
La concurrence française et chinoise sur le marché mondial
Vinci et Bouygues dominent aujourd’hui le secteur, mais ce n’est pas sans compter sur la concurrence venant d’autres acteurs. D’abord, sur le marché français, Eiffage est venue s’inscrire parmi les leaders de ce marché durant les 30 dernières années. Eiffage, fondée en 1993, est née de la fusion de Fougerolle et de SAE, deux entreprises du secteur de la construction. Bien plus jeune que ses deux concurrentes, Eiffage a vu son chiffre d'affaires global dépasser les 21,8 milliards d'euros en 2023, et son chiffre d’affaires français atteindre les 11,9 milliards d’euros, soit 73,5 % de ses revenus globaux. Eiffage est donc encore plus ancrée dans le marché français que ses concurrentes Vinci et Bouygues. En 2022, le nombre d'employés du groupe était de 75.221 dans le monde, dont environ 53.686 en France.Au niveau mondial, les entreprises françaises de la construction subissent surtout la concurrence de la part d’entreprises chinoises. Celles-ci sont souvent détenues en partie ou totalement par le gouvernement chinois et ne se trouvent donc pas dans les mêmes conditions de compétitivité que les entreprises européennes. Ainsi, les principales entreprises de construction à l’échelle mondiale étaient, en 2023, China State Construction Engineering, China Railway Group et China Railway Construction. Parmi les plus grandes entreprises du secteur de la construction dans le monde, les six premières sont chinoises, et les deux premières françaises arrivent respectivement 7ème et 8ème position. La concurrence est difficile pour les acteurs européens, qui, eux, ne sont pas autant soutenus par les Etats et doivent respecter des règlementations plus strictes.
Les défis environnementaux des entreprises de la construction
Le secteur de la construction émet beaucoup de CO2 et les entreprises de l’industrie manufacturière et de la construction figurent parmi celles à la plus grande empreinte carbone, malgré une diminution depuis 30 ans. Les émissions de CO2 dans le secteur de la construction sont principalement dues aux matériaux (ciment, béton, acier, etc.), dont la production est très énergivore. Elles sont aussi dues aux déchets causés par la construction et la déconstruction, par exemple la déconstruction de bâtiments contenant de l’amiante. Enfin, l’utilisation des machines de construction, la logistique et les transports alourdissent encore le bilan carbone.Cependant, paradoxalement, les entreprises de la construction ont un fort potentiel de protection de l'environnement. En effet, la rénovation de bâtiments représente en 2023 un tiers des projets avec un objectif de neutralité carbone en France. L’État avait même investi 6,7 milliards d’euros pour effectuer des travaux de rénovation énergétique entre 2021 et 2022. La rénovation des bâtiments permet de consommer moins d’énergie, en diminuant la nécessité de recourir au chauffage et à la climatisation, et assure une durée de vie plus longue aux bâtiments, évitant ainsi de nouvelles constructions.
La construction de bâtiments neufs est également concernée par les enjeux climatiques et environnementaux. La façon de construire de nouveaux logements peut par la suite permettre d’importantes économies sur les dépenses en énergie notamment. En 2020, environ 22 % des Français avaient le projet d'investir dans une ou plusieurs énergies renouvelables (EnR) pour leur logement. Il s’agit par exemple des panneaux solaires ou encore des pompes à chaleur. Parmi les avantages que procurent les EnR installées à domicile, les Français citent l'indépendance énergétique, le confort du logement et le respect de l'environnement. Ces énergies émettent moins de CO2 que les énergies traditionnelles. L’énergie solaire thermique, qui capte la chaleur du soleil, pouvant alors être utilisée telle quelle, par exemple pour le chauffage ou pour chauffer l’eau dans les maisons, étant la source d'énergie préférée des Français, suivie de la pompe à chaleur (PAC) et de l'énergie photovoltaïque.