
L’accès à la propriété en France
La crise sanitaire a fortement impacté le secteur de l’immobilier résidentiel en France. Les ventes de logements neufs continuaient de s’effriter en 2023 alors que le marché de l’ancien retrouvait ses niveaux pré-COVID. Cette tendance sur les logements neufs peut s’expliquer entre autres par la diminution progressive de la mise en chantier de nouveaux logements. En décembre 2017, 54.000 biens immobiliers étaient mis en construction contre seulement 44.000 en décembre 2022. L’augmentation des prix de l’immobilier est un second facteur de la diminution des ventes. Excepté pour Paris, le prix des appartements dans les grandes villes françaises continue d’augmenter, Rennes et Lyon étant les capitales régionales où le prix du mètre carré a subi la plus forte hausse entre 2020 et 2021. La capitale reste néanmoins la ville où la tension immobilière était la plus forte en 2023, c’est-à-dire que le nombre de logements disponibles à la vente est insuffisant par rapport au nombre d’acheteurs. Dernier facteur, les taux moyens d’emprunts ; en 2022 et 2023, la banque centrale européenne a relevé ses taux directeurs dans la zone euro. Les effets ont été immédiats avec des taux moyens d’emprunts sur 20 ans passant de 1,13% en mars 2022 à 3,05% un an plus tard.Malgré ces difficultés récentes, la part des ménages propriétaires est resté stable depuis plusieurs années mais l’accès à la propriété est nettement inférieur aux autres pays européens . En Roumanie, près de 95% des ménages étaient propriétaires en 2021.
Vivre dans une grande ville n’est plus l’objectif de tous les Français. Dès 2018, près de la moitié de la population exprimait le souhait d’habiter en zone rurale. La crise sanitaire et les différents confinements ont accentué ce retour à la campagne. Tout comme la ville de Paris, qui perd en population depuis le début des années 2010, la région Ile-de-France enregistre un exil vers la province qui s’est accentué après 2020.
Le mal logement en France
Le président Emmanuel Macron avait déclaré en juillet 2017 vouloir « loger tout le monde dignement » avant la fin de l’année 2017. L’objectif était de taille et l’engagement n’a pu être tenu. En 2020, la fondation l’Abbé Pierre estimait le nombre de personnes sans domicile fixe à 300.000 en France ; un chiffre en nette hausse par rapport aux années précédentes.Certains logements mis en location sont également pointés du doigt pour leur insalubrité ou leur non-conformité aux règles immobilières en vigueur. À Marseille, plusieurs bâtiments se sont écroulés à cause de leur vétusté, faisant plusieurs morts à chaque accident, comme lors de l’effondrement de l’immeuble de la rue d’Aubagne en 2018. Afin d’inciter les bailleurs à la rénovation des bâtiments, la loi « Climat et Résilience » interdit la location dès 2023 des appartements et maisons classés F ou G lors des diagnostics de performances énergétiques (DPE), autrement appelés passoires énergétiques. Les logements récents, construits après les années 1990 sont relativement peu concernés, contrairement aux immeubles anciens, dont le tiers voire près de la moitié sont désormais inaccessibles à la location. Le parc locatif est fortement touché par cette nouvelle loi puisque 39% des logements voués à la location en 2021 ne pourront désormais plus être loués sur le marché.
L’accès au logement est également une problématique actuelle pour de nombreux jeunes, car les prix des loyers ont fortement augmenté entre 2021 et 2022. Avec des loyers très élevés dans les principales villes étudiantes, le logement peut être un frein à l’éducation supérieure pour les étudiants issus de classes populaires. À Paris, le loyer moyen des étudiants s’élevait à 941 euros en 2023.
Afin de lutter contre le mal-logement et la précarité immobilière, de nombreuses organisations comme la fondation l’Abbé Pierre ou Oxfam préconisent la construction de nouveaux logements sociaux, dont les constructions diminuent ainsi que la mise en location des 3 millions de logements vacants en France. L’ensemble des données sur cette thématique sont disponibles sur notre page dédiée au mal-logement en France.