
Airbnb : de la petite start-up au leader mondial de la location d’hébergements en ligne
Colocataires à San Francisco, Joe Gebbia et Brian Chesky ont eu l'idée, en 2007, de transformer leur chambre universitaire inutilisée en "bed and breakfast" pour arrondir leurs fins de mois. Le moment est bien choisi : une énorme conférence sur le design se déroule à proximité et ils savent que beaucoup de participants sont à la recherche de solutions d'hébergement peu chères. Mais peu à peu, l'idée de transformer une simple activité d'appoint en véritable entreprise murit dans la tête des deux entrepreneurs. La société Airbnb (abréviation de bed and breakfast) est créée l'année suivante, en 2008, et elle est sélectionnée en 2009 par le prestigieux incubateur d'entreprises californien Y Combinator, qui lui permet de lever 8 millions de dollars. À la suite de cela, la start-up connaît un succès fulgurant et devient très rapidement leader sur son segment, notamment grâce à ses ingénieurs et designers de la Silicon Valley qui assurent l’innovation, le design et le développement informatique de sa plateforme en ligne Airbnb.com. En 2021, Airbnb affiche un chiffre d’affaires de près de 6 milliards de dollars tandis que le nombre de nuitées réservées sur son site dépassent les 300 millions.En 2011, Airbnb a commencé son développement international en commençant par l’Europe ( Londres et Hambourg en 2011, Paris et Milan en 2012) et aujourd’hui l’entreprise offre l’accès à des hébergements dans plus de 30 000 villes et 192 pays.
Airbnb reste leader de son secteur malgré l’impact de la crise du COVID-19 sur le tourisme
En 2020, la croissance exponentielle que connaissait Airbnb depuis sa création en 2008 a été freinée par la crise sanitaire mondiale. Et pour preuve, le nombre de nuitées et d’expériences réservées avec Airbnb en 2020 a chuté à moins de 200 millions. En comparaison, l’année précédente comptait environ 327 millions de réservations. Son résultat net a par conséquence été divisé par sept entre 2019 et 2020, affichant une valeur négative égale à 4.6 milliards de dollars. Cette accalmie découle de l’arrêt total du secteur du tourisme durant les différentes périodes de confinement décrétées à travers le monde à la suite de la pandémie de COVID-19. Cette période d’instabilité se reflète dans l’évolution du nombre de réservations de locations de vacances : en décembre 2020, celui-ci a en effet chuté de 80% par rapport à décembre 2019.Mais Airbnb reste la troisième plateforme touristique la plus visitée avec, en mai 2022, près de 100 millions de visites, derrière TripAdvisor et booking. De plus, elle reste sur le podium des trois agences de voyage en ligne les plus performantes, aux côtés une nouvelle fois de booking mais aussi d’Expedia.
Airbnb contribue-t-il au surtourisme et à la hausse des prix immobiliers ?
Fin 2020, vingt-deux grandes villes européennes dont Paris, Amsterdam et Florence ont réclamé de la Commission Européenne une régulation plus sévère contre les plateformes de locations de vacances comme Airbnb, accusées de nuire aux marchés immobiliers et à l'attractivité de certains quartiers. En effet, les métropoles européennes reprochent à Airbnb d'être trop rentables par rapport à la location longue durée, et de provoquer une pénurie de logements et une forte hausse des prix. Paris, tenant la deuxième place mondiale – derrière Londres – des villes proposant le plus d’annonces Airbnb, est une des villes les plus touchées par ce phénomène. En outre, le parc parisien est celui qui subit la plus forte pression : les locations Airbnb de logements entiers disponibles plus de trois mois représentent, dans certains quartiers, jusqu’à 10 % du parc total. À New York, le constat est aussi flagrant : Airbnb est responsable de 22% de l’augmentation des loyers mensuels des logements dans le quartier de Chelsea.Actuellement, chaque pays membre de l’Union européenne a mis en place ses propres règles pour tenter de réguler la croissance du marché de la location à court terme mais l’Union Européenne s’est engagée à une harmonisation des règles communautaires. Depuis 2022, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) oblige notamment les plateformes d’intermédiation locative du type Airbnb à communiquer les données de l’exploitant, les coordonnées des établissements d’hébergement touristique et le nombre de nuitées et d’unités d’hébergement exploitées durant l’année écoulée.