Vendredi 27 octobre marquera le premier anniversaire de la prise de contrôle de Twitter (rebaptisé X) par le milliardaire Elon Musk. Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, un collectif formé d'enseignants, de journalistes et de spécialistes de la lutte contre la désinformation appelle à engager une « grève du tweet » ce jour-là, afin de dénoncer les dérives de la plateforme.
La principale source d'inquiétude de ce collectif concerne la modération, dont les capacités ont été grandement diminuées ces douze derniers mois, ce qui a entraîné des retards dans la suppression ou restriction des contenus illégaux, tels que la désinformation, l'apologie du terrorisme, la pédopornographie ou encore l'incitation à la haine et à la violence.
« Avec la reprise des hostilités ouvertes en Israël et dans la bande de Gaza, les défauts de la modération y sont apparus de manière spectaculaire. Des images d'une violence inouïe, pouvant à tout moment être vues par des mineurs, ont inondé le réseau social. Elles se sont accompagnées d'un flot de désinformation exceptionnel », soulignent les auteurs de la tribune. Selon une analyse de NewsGuard communiquée à Adweek, les utilisateurs « certifiés » de la plateforme, qui paient désormais pour obtenir le « badge bleu de certification », ont relayé 74 % des fausses affirmations les plus virales sur X liées à la guerre entre Israël et le Hamas au cours de la première semaine du conflit.
Le mois dernier, le rapport d'une coalition d'ONG environnementales (Climate Action Against Disinformation Coalition) pointait également du doigt le laxisme de la plateforme en matière de désinformation. L'étude réalisée en août 2023 se base sur un système d'évaluation en 21 points pour analyser l'exhaustivité et l'efficacité des politiques mises en place par cinq entreprises de réseaux sociaux concernant les fake news climatiques.
Loin derrière Pinterest (12 points), TikTok (9 points), YouTube (8 points) et même Facebook et Instagram (6 points), X (1 point) confirme sa place de plateforme privilégiée par les climato-sceptiques depuis son rachat par Musk. La plupart des réseaux sociaux ont obtenu des points grâce à des mesures basiques pour lutter contre la désinformation climatique (procédures claires de modération/signalement, interdiction des contenus négationnistes climatiques via la publicité, etc.), même si leur application fait parfois défaut. Dernier du classement, X n'a reçu qu'un seul point, en raison de l'absence de mesures claires pour endiguer ce phénomène.