Les océans du globe jouent un rôle primordial dans les équilibres de la biosphère. Véritables poumons de la planète, il est estimé qu'ils fournissent une grande partie de l'oxygène disponible sur Terre et qu'ils absorbent près de 30 % des émissions de dioxyde de carbone dues aux activités humaines. Ils représentent également un gigantesque garde-manger pour l'humanité : trois milliards et demi d'êtres humains dépendent d'eux pour se nourrir et il est estimé qu'environ 50 % de la population du globe vit à moins de 100 kilomètres des côtes. Mais cette situation est mise en péril par le réchauffement climatique, qui menace la survie de plusieurs espèces marines, perturbe le rôle régulateur des océans et fait craindre la submersion de nombreuses régions densément peuplées.
Comme le met en évidence notre graphique, les températures annuelles moyennes de la surface des océans divergent de plus en plus de la moyenne du XXe siècle (1901-2000). En 2022, les températures mondiales de la surface des océans étaient supérieures de 0,67°C à la moyenne du siècle dernier, selon les relevés de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique. Bien que l'écart annuel fluctue (certaines années étant plus chaudes et d'autres plus froides), les données font apparaître une nette tendance à la hausse, en particulier depuis les années 1980. L'année où la divergence positive la plus importante a été enregistrée est 2016, année où les températures océaniques mesurées étaient supérieures de 0,75°C à la moyenne. En revanche, pour retrouver les températures les plus froides enregistrées depuis le début des mesures (entre -0,20 et -0,40°C par rapport à la moyenne), il faut remonter au tout début du XXème siècle.