L'UNESCO vient d'inscrire le monastère de Saint Hilarion/Tell Umm Amer, en Palestine, sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Situé à Gaza et construit au IVe siècle, le monastère, fondé par Saint Hilarion, est l'un des sites monastiques les plus anciens du Moyen-Orient. La plupart des sites en péril sont situés dans des zones de guerre ou dans des États politiquement instables, comme la Syrie, le Liban, l'Afghanistan, l'Iraq, le Yémen, le Venezuela, la Libye, le Mali, l'Ukraine, ou encore la Palestine. L'an dernier, l'UNESCO avait ainsi ajouté à sa liste les centres historiques des villes ukrainiennes de Lviv, Kyiv et Odesa, menacés suite à l'invasion du pays par la Russie.
En dehors des zones de guerre, d'autres monuments du patrimoine mondial sont menacés par des projets de construction. C'est par exemple le cas de plusieurs sites historiques d'Égypte et d'Ouzbékistan, ainsi que du centre historique de Vienne, où l'UNESCO s'oppose à la construction d'un nouvel hôtel de grande taille. Le développement accru de la ville est également à l'origine de la perte, en 2021, du statut de patrimoine mondial de la ville de Liverpool, au Royaume-Uni.
Bien qu'ayant été proposées en 2023, Venise et sa lagune n'ont à l'heure actuelle pas été ajoutées à la liste du patrimoine mondial en péril. La cité italienne, qui fait depuis longtemps déjà face à d'importants défis de conservation liés à la montée des eaux et au tourisme de masse, aurait été le seul site culturel en péril pour lequel le changement climatique joue un rôle majeur. Le village de Lumbini, site de pèlerinage népalais considéré comme le lieu de naissance du Bouddha, a lui aussi fait l'objet d'une recommandation d'inscription en raison de son état de délabrement, mais n'a finalement pas été retenu non plus. Il en va de même pour le site britannique de Stonehenge, menacé aux yeux de l'UNESCO par la construction d'un tunnel autoroutier. Après avoir reçu un avertissement en 2023, le site a été recommandé pour le statut de site en péril cette année, mais la décision a été reportée à 2026. Parmi les sites ayant reçu un avertissement grave en 2024 figurent la ville historique de Budapest, en Hongrie, trois sites naturels en Russie, dont le lac Baïkal, ainsi que l'une des dernières forêts vierges d'Europe, Bialowieza, qui se trouve à cheval sur la frontière entre la Pologne et la Biélorussie.