
Les personnes nées au cours de cette période représentaient environ 30 % de la population française en 2020. S’ils sont souvent critiqués par les générations précédentes pour leur individualisme exacerbé (voire leur narcissisme) et leur paresse supposée, ils sont aussi perçus comme tolérants, ouverts d'esprit et… débrouillards.
Rien d’étonnant à tout cela : dans une fin du 20e siècle de l’ultra-médiatisation et de la publicité à outrance, les Millennials ont grandi une télécommande à la main et se sont familiarisés avec les outils informatiques dès l’enfance. Ils ont par conséquent développé une conscience accrue de l’image, et notamment de l’image de soi. Cela fait aujourd’hui d’eux de véritables technophiles très sensibles aux réseaux sociaux et pour qui il peut parfois être difficile de se passer de smartphone.
Quant à leur débrouillardise, elle est inévitable : en tant que génération ayant grandi dans l’idée que le plein emploi ne va pas de soi et que les crises économiques ont tendance à non seulement se multiplier, mais aussi à se rapprocher, leur capacité d’adaptation a eu le temps de se développer au fil des années.
Ces mêmes crises ont également été l’occasion pour ces personnes de remettre en question la notion de carrière professionnelle et de sa place plus ou moins importante dans l’existence. Ainsi, si les diplômes et la carrière professionnelle sont un facteur de confiance en soi important pour 44 % des 18-30 ans, 36 % y accordent peu de crédit, tandis que 20 % estiment que l’essentiel est ailleurs.
Ils ont de fait une plus grande propension à remettre en question l’autorité hiérarchique au sein des entreprises et à exiger un équilibre entre vie privée et professionnelle. En plus d’être ouverts sur le monde et géographiquement plus mobiles, ils n’hésitent pas à changer d’entreprise plus fréquemment que leurs parents, voire à les quitter définitivement. En effet, de plus en plus de 25-35 ans quittent le monde de l’entreprise pour travailler en tant qu’indépendants. La notion de sens et d’envie dans ce qu’ils font joue un rôle fondamental.
Bien que souvent considérée comme une génération particulièrement consumériste, les Milléniaux sont de plus en plus sensibles aux questions environnementales et n’hésitent pas à changer leur consommation : 66 % des 18-24 ans et 69 % des 25-34 ans déclarent consommer moins de viande pour des raisons écologiques ; ces mêmes tranches d’âge sont les plus nombreuses à privilégier l’achat de produits de seconde main, tandis que respectivement 74 % et 82 % d’entre eux sont prêts à consommer de manière plus locale et saisonnière pour contribuer au ralentissement du réchauffement climatique.
Pour conclure, il convient de préciser que la notion de « génération Y » et les caractéristiques qui lui sont attribuées restent un concept avant tout destiné aux études de marché, au domaine du marketing et des ressources humaines. Elles relèvent plus du portrait-robot qui ne prend pas en compte de nombreuses et différentes disparités socio-économiques, socio-culturelles et géographiques ; la génération Y n’est le reflet d’aucune réalité sociologique scientifique stricte et établie.