La 61e conférence de Munich sur la sécurité va avoir lieu cette semaine, de vendredi à dimanche. En amont du forum, les organisateurs ont publié hier leur rapport annuel, qui propose une analyse de la situation sécuritaire mondiale et de l'ordre international actuel. Cette année, cette analyse se focalise principalement sur les conséquences de la « multipolarisation » de l'ordre mondial : le rapport souligne ainsi que les divisions qui se creusent entre les grandes puissances font obstacle à des approches communes des crises et des menaces mondiales.
D'après les auteurs du rapport, la Chine est aujourd'hui le principal partisan d'un ordre mondial basé sur la multipolarité. Le pays pourrait bénéficier dans les années à venir du retrait des États-Unis de leurs engagements internationaux, ainsi que de l'aliénation par Washington de partenaires de longue date suite à la réélection de Donald Trump, pour asseoir un peu plus sa place de « pôle » dans l'ordre mondial.
Comme le montre notre infographie, si certains pays, comme le Japon, l'Inde et les États-Unis eux-mêmes perçoivent aujourd'hui encore la superpuissance américaine comme dominante dans le monde, plus d'un tiers (35 %) des personnes interrogées dans 11 pays disaient d'ores et déjà considérer également la Chine comme une puissance dominante. De plus, près d'un quart (24 %) de l'ensemble des répondants disaient penser que dans le monde d'aujourd'hui, d'autres puissances pouvaient exercer une forte influence sur les affaires mondiales.