À partir du 5 juillet 2024, l'Union européenne (UE) a annoncé imposer des droits de douane compris entre 17 % et 38 % sur les importations de véhicules électriques fabriqués en Chine. Précédemment, les droits de douane pour les voitures électriques chinoises s'élevaient à 10 %. Cette mesure reste pour le moment conservatoire et fait suite à l'enquête de la Commission européenne sur les subventions accordées aux constructeurs chinois par Pékin, dont elle estime qu'elles faussent le marché. Une décision définitive devrait être prise en novembre, et si ces nouveaux droits de douane sont confirmés, ils devraient être valables pour cinq ans.
Les Européens ne sont pas les seuls à s'inquiéter de la percée de la Chine sur le marché mondial des voitures électriques. En mai dernier, en riposte à des pratiques commerciales jugées « déloyales » par Washington, le Bureau du représentant au Commerce des États-Unis a annoncé qu'une hausse des droits de douane de 25 % à 100 % sur les véhicules électriques chinois entrerait en vigueur le 1er août 2024, à l'issue d'une période de consultation de trente jours.
Ces dernières années, la Chine s'est imposée comme le plus grand marché mondial des voitures électriques. Pour y parvenir, le gouvernement chinois a mis en œuvre une série de politiques et d'incitations visant à promouvoir l'adoption des véhicules électriques, notamment des subventions, des allègements fiscaux et un système de crédit qui exige des constructeurs automobiles qu'ils atteignent certains quotas, qui n'est pas sans rappeler le système d'échange de crédit-carbone.
La méfiance à l'égard des industriels chinois est toutefois loin d'être partagée par tous les acteurs en Europe. À rebours de tout instinct protectionniste, le groupe Stellantis (né de la fusion de Peugeot-Opel-Fiat-Chrysler) a récemment entamé un partenariat avec le constructeur chinois Leapmotor, neuvième au classement des ventes de véhicules électriques en Chine. Dès septembre 2024, le groupe prévoit de commercialiser deux modèles importés de Chine dans neuf pays européens, dont la France.