Avec des ventes qui continuent de prospérer dans de nombreux pays, le marché mondial des voitures électriques à batterie (BEV) a récemment passé plusieurs caps symboliques. À l'échelle mondiale, le seuil des 10 millions de ventes annuelles a été franchi pour la première fois en 2024, avec des ventes en hausse de près de 10 % par rapport à 2023. Fin 2024, un cap important a également été atteint en France, avec plus d'un million de véhicules 100 % électriques immatriculés dans le pays, soit environ 2 à 3 % du parc national. Plus récemment, en mai 2025, ce fut au tour de la Chine de franchir une étape majeure : plus d'un million de voitures électriques vendues sur un seul mois, selon l'ICCT (International Council on Clean Transportation).
Si la Chine domine sans surprise le marché mondial en matière de volume de ventes, certains pays d'Europe conservent toutefois toujours de l'avance en matière d'adoption, c'est-à-dire si l'on regarde la part des modèles 100 % électriques dans l'ensemble des ventes d'automobiles. Depuis plusieurs années déjà, la Norvège constitue une exception notable en tête de liste : au premier semestre 2025, plus de 90 % des voitures particulières nouvellement immatriculées dans ce pays étaient électriques, un record. Témoignant de l'adoption rapide de la mobilité électrique en Europe du Nord, le Danemark, les Pays-Bas et la Belgique affichent également parmi les parts de marché les plus élevées au monde : respectivement 63,6 %, 35,0 % et 32,8, soit entre un et deux véhicules neufs vendus sur trois. En France, les voitures électriques ont représenté 17,7 % des nouvelles immatriculations de janvier à juin 2025, un chiffre identique à celui mesuré en Allemagne.
Hors d'Europe, c'est la Chine qui domine sur le plan de l'adoption, avec 29,8 % de part dans les ventes d'automobiles neuves au premier semestre (incluant les véhicules commerciaux). Comme le montre également notre graphique, les États-Unis, l'Italie ou encore l'Espagne sont plutôt à la traîne dans ce domaine, les véhicules tout électrique n'ayant représenté qu'entre 5 % et 8 % des ventes dans ces trois pays au cours de la même période.
C'est un ensemble de mesures politiques avantageuses - exonérations fiscales, gratuité des péages et autres incitations économiques - qui a permis à la Norvège de promouvoir avec un tel succès l'achat de véhicules électriques. Mais ce modèle reste difficilement transférable ailleurs. En partie en raison de son coût, la Norvège subventionnant par exemple l'achat de l'électrique à un niveau que peu d'autres États peuvent se permettre.



















